"Mon ancienne élève L., 22 ans, normalienne, fraîchement agrégée de lettres classiques, a été affectée en septembre au collège Lucie Aubrac de Villetaneuse, comme professeur de français et de latin auprès d'élèves de 4ème et 3ème.
Dès le premier cours, elle a un aperçu de l'enfer qu'elle va vivre. "on veut pas de cours avec une chinoise". La classe, initialement composée de 33 élèves, se réduit à 9 dès le deuxième cours. Elle propose une courte rédaction : "qu'est ce que vous aimez lire". Sur les neuf élèves, un seul rend sa copie. Elle se résume à deux phrases. "j'aime bien le foot. En français je aime rien" (sic).
Sermonés par la CPE, les élèves se présentent au troisième cours, mais posent une condition : se rendre à l'infirmerie pour accompagner une des élèves qui a mal au ventre. L. leur explique qu'il n'est pas nécessaire que toute la classe se rende à l'infirmerie pour accompagner une seule élève. Elle n'a pas le temps de finir sa phrase, tous sont déjà sortis.
L. ayant identifié deux "meneurs" particulièrement insolents, elle leur pose deux heures de colle avec ce devoir : "recopiez ce texte de Fénelon et expliquez pourquoi un élève doit respecter son professeur".
Les deux intéressés, qui se montrent incapables de lire la première phrase, sont pris de fou rire. "c'est une chinoise, elle donne du chinois".
Convoqués chez la CPE, ils se plaignent de la sévérité de leur professeur, non sans avoir dit à cette dernière "tu veux rien entendre, mon grand frère va t'expliquer."
La CPE enjoint L. De se montrer "plus patiente", et lui communique les numéros de téléphone des parents d'élèves, avec pour mission de les appeler pour faire le point sur leurs progénitures.
L., effondrée, se rend chez la Principale, qui lui dit "au début c'est toujours comme ça. Vous vous habituerez. Il faut tenir"."
vendredi 20 septembre 2019
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