Oui la pauvreté a reculé en France de 8,3% à 7,1% de 1984 à 2004. La redistribution de revenus (revenus de transfert) a elle progressé de 23% à 29 % du PIB. Nous étions en 2004 dans le trio de tête mondial de la redistribution.
Alors comment interpréter ces données? Bien sur à gauche on entend déjà qu'il faut faire plus! Soulignons pourtant que les médias et la gauche dans leur ensemble véhiculent l'idée fausse que la pauvreté aurait augmenté! Le capitalisme est donc la meilleure machine économique pour réduire la pauvreté et on pourrait étendre cette étude à d'autres pays. Ensuite chaque peuple, et c'est heureux, décide de plus ou moins redistribuer!
Mais dans tous les pays la question essentielle surtout en phase de décroissance est la suivante: peut on faire mieux avec 29% du PIB en revenus de transfert? Le PIB de la France avoisine en 2008 les 1900 milliards d'euro, les revenus de tarnsfert sont donc (en extrapolant de 2004) 570 milliards d'euro soit une somme tout à fait considérable!
Ainsi dans la période citée la diminution de 1,2% de la pauvreté a été le produit de la redistribution supplémentaire de 6% du PIB. Si nous admettons une relation linéaire (ce qui est bien évidemment très optimiste) il faudrait consacrer 36,5% du PIB en plus dans la redistribution de revenus ce qui la porterait à 65,5% du PIB soit 1235 milliards d'euro pour éradiquer la pauvreté. Je vous laisse calculer l'impôt, le taux de TVA pour ce faire... Alors que nous sommes déjà en tête du classement mondial de la pression fiscale ce qui fait dire au journaliste de Forbes:"This year's "winner" is, again, France, with a leader who said, "I was not elected to increase taxes." Despite President Nicolas Sarkozy's assertion, France added 1.1 points."
Autre élément de préoccupation, en France la dépense publique en % du PIB est bien en 2008 la plus importante de tous les pays de l'OCDE! Voilà pourquoi la combinaison d'une très forte redistribution et d'une dépense publique élevée donne une dette très importante et à l'avenir des taxes et impôts en très forte augmentation, il n'y a pas d'autre solution à part la sortie de l'euro. Ceux qui croient à une forte augmentation de l'inflation risquent d'en être pour leur frais car la BCE n'est pas la FED et pour l'instant il n'est pas question de laisser glisser l'inflation.
Pourtant une autre politique est encore possible! Il faut l'expliquer aux français et donner l'exemple! Un des points sur lesquels la ligne politique actuelle est intenable est l'exemplarité de l'état. L'exécutif a une fenêtre extraordinaire pour réduire la dépense publique dans ce qu'elle a de plus inutile (les strates administratives, et en premier lieu les départements et les régions) ou ostentatoire, les revenus et avantages des élus et de leurs assemblées. Une décisison forte dans ce domaine conduirait rapidement à une prise de conscience des français. Le contraire conduit à l'exaspération et fait le lit du populisme de gauche. Compte tenu des autres paramètres plus fondamentaux de la société française, employabilité, durée du travail, il est essentiel que politiquement nous choisissions
1/ de diminuer et la dépense publique et la redistribution pour équilibrer le budget de l'état
2/ d'orienter notre action vers le retour au travail, la détaxation des revenus du travail et la croissance plutôt que vers une plus grande mais plus dissuasive redistribution des revenus.
Références
1/
http://graphs.gapminder.org/communityproxy/ChartDataServlet?key=plL7_TnAeMdBLyRVf1rehGg#$majorMode=chart$is;shi=t;ly=2003;lb=f;il=t;fs=11;al=0;stl=t;st=t;nsl=t;se=t$wst;tts=C$ts;sp=8.80774193548387;ti=2004$zpv;v=1$inc_x;mmid=XCOORDS;iid=plL7%5FTnAeMdBAvXX8r5%5F%5FVw;by=ind$inc_y;mmid=YCOORDS;iid=plL7%5FTnAeMdAktDNHMaxdJQ;by=ind$inc_s;uniValue=7.76;iid=plL7%5FTnAeMdDfhpZxsHFVAg;by=universal$inc_c;uniValue=52224;gid=CATID0;iid=plL7%5FTnAeMdC8GEnotAixIg;by=universal$map_x;scale=lin;dataMin=-13.5203;dataMax=64$map_y;scale=log;dataMin=-17.7671;dataMax=28$cd;bd=0$inds=i76_t001984,,,,
2/
http://www.forbes.com/global/2009/0413/034-tax-misery-reform-index.html
This was published slightly edited in Les Echos
La pauvreté et le capitalisme
Mesure de la pauvreté et évolution en France: les faits et les idées préconçues
C'est un fait la pauvreté a reculé en France de 8,3% à 7,1% de 1984 à
2004. La redistribution de revenus (revenus de transfert) a elle progressé de 23% à 29 % du PIB. Nous étions en 2004 dans le trio de tête mondial de la redistribution.
Alors comment interpréter ces données?
Bien sûr à gauche on entend déjà qu'il faut faire plus! Soulignons pourtant que les médias et la gauche dans leur ensemble véhiculent dans le même temps l'idée fausse que la pauvreté aurait augmenté! Le capitalisme est donc la meilleure machine économique pour réduire la pauvreté et on pourrait étendre cette étude à d'autres pays. Ensuite chaque peuple,décide souverainement et c'est heureux de plus ou moins redistribuer!
Mais dans tous les pays et donc en France la question essentielle surtout en phase de décroissance est la suivante: peut-on faire mieux avec les revenus de transfert? Le PIB de la France est d'environ 1900 milliards d'euros en 2008, les revenus de transfert sont de 29% du PIB soit (en extrapolant de 2004) 570 milliards d'euros, une somme tout à fait considérable!
Ainsi dans la période citée la diminution de 1,2% de la pauvreté a été le produit de la redistribution supplémentaire de 6% du PIB. Si nous admettons une relation linéaire (ce qui est bien évidemment très optimiste) il faudrait consacrer 36,5% du PIB en plus dans la redistribution de revenus ce qui la porterait à 65,5% du PIB soit 1235 milliards d'euros pour éradiquer la pauvreté. Je vous laisse calculer l'impôt, le taux de TVA pour ce faire... Alors que nous sommes déjà
en tête du classement mondial de la pression fiscale ce qui fait dire au journaliste de
Forbes: "This year's "winner" is, again, France, with a leader who said, "I was not elected to increase taxes." Despite President Nicolas Sarkozy's assertion, France added 1.1 points".
C'est pourquoi l'optimisation de la redistribution des revenus et en particulier la diminution de ce qui est prélevé par l'état pour ce faire doit être la problématique première de ce débat.
Autre élément de réflexion, en France la dépense publique en % du PIB est bien en 2008 la plus importante de tous les pays de l'OCDE! Voilà pourquoi la combinaison d'une très forte redistribution et d'une dépense publique élevée donne une dette très importante et à l'avenir des taxes et impôts en très forte augmentation, il n'y a pas d'autre solution à part la sortie de l'euro. Ceux qui croient à une forte augmentation de l'inflation risquent d'en être pour leur frais car la BCE n'est pas la FED et pour l'instant il n'est pas question de laisser glisser l'inflation.
Une autre politique encore possible!
Il faut l'expliquer aux Français et donner l'exemple! Un des points sur lesquels la ligne politique actuelle est intenable est l'exemplarité de l'état. L'exécutif a une fenêtre extraordinaire pour réduire la dépense publique dans ce qu'elle a de plus inutile (les strates administratives,et en premier lieu les départements et le nombre des régions) ou ostentatoire comme les revenus et avantages des élus et de leurs assemblées. Une décisison forte dans ce domaine conduirait rapidement à une prise de conscience des Français. Le contraire conduit à l'exaspération et fait le lit du populisme de gauche.
Des choix à faire
Compte tenu des autres paramètres plus fondamentaux de la société française, employabilité, durée du travail, il est essentiel que politiquement nous choisissions:
1/ de diminuer la dépense publique de fonctionnement pour préserver les marges d'investissement, exactement le contraire de ce qui se pratique dans les collectivités locales et qui conduit à des hausses d'impôts
2/ de stabiliser la redistribution et d'améliorer l'efficience du transfert pour ceux qui ne peuvent travailler
3/ d'orienter notre action vers le retour au travail à travers la détaxation des revenus du travail par un basculement du financement social sur l'impôt et les taxes
4/ d'augmenter le revenu disponible en payant au salarié son salaire brut à charge pour lui de s'assurer socialement avec des modules obligatoires et optionnels, dans le cadre d'une offre de marché où seraient en concurrence l'assurance maladie d'état, les mutuelles et les assureurs privés.
Ces options ne remettent absolument pas en cause l'équilibre social. Au contraire elles le renforcent car dans cette phase de décroissance, certes les stabilisateurs jouent leur rôle, mais pour ceux qui conservent leur travail la pression fiscale conduit à un effet ciseaux sur les revenus au dessous de deux 2,5 fois le SMIG. Enfin il est naturel de poser la question: la diminution record de la pauvreté en France n'est-elle pas un report de précarité sur la génération suivante?