Premièrement le discours et les mesures économiques prises récemment nous ramènent à un mythe très ancré dans la pensée économique étatiste.
Il faut favoriser les exportations.
Ainsi au lieu de laisser les entreprises se développer et choisir leur marché intérieur ou international ou les deux, l'État se substitue au marché et pratique des politiques constructivistes visant à favoriser certains secteurs qu'ils jugent plus aptes à développer des exportations. Comme toutes les politiques constructivistes celle-ci est bien évidemment à contretemps. Contretemps parce que d'une part elle s'accompagne en France d'une augmentation des prélèvements obligatoires et de la pression réglementaire sur les entreprises et d'autre part parce que les secteurs choisis le sont plus par connivence ou par volonté de pérenniser les emplois que par réelle analyse économique du risque et des opportunités de marché.
Au final, derrière cette annonce symbolique : il faut favoriser les exportations, on retrouve les vieilles habitudes colbertistes d'étatisation de la vie économique et de spoliation par les prélèvements obligatoires de la richesse nationale au bénéfice de quelques cartels.
Deuxièmement nous assistons à une campagne très forte contre l'euro et surtout sa valeur actuelle de marché. Cette campagne est orchestrée à droite comme à gauche par des idéologues de la baisse de la valeur de la monnaie. Il serait bon selon eux d'avoir une monnaie faible, d'avoir une monnaie manipulable, d'avoir une monnaie facilement imprimable de telle sorte que nous puissions améliorer notre compétitivité. Cette assertion est d'une stupidité sans limite. En effet la dévaluation d'une monnaie peut transitoirement améliorer les coûts de production et donc les exportations et par la même la balance commerciale. Mais pour ce faire il faut que l'appareil productif soit prêt à prendre le relais d'une situation de récession où l'appareil industriel a été fortement dégradé surtout au niveau des capacités d'investissement et de la force de travail. C'est exactement ce qui se passe en France actuellement. Les contraintes pesant sur les entreprises, les investisseurs potentiels, la désaffection pour les métiers industriels liés à une pression fiscale énorme sur le travail font que même une baisse de la monnaie ne pourrait relancer le process industriel dans notre pays. Nous n'aurions alors que les effets délétères de la baisse de la monnaie. Ces effets sont bien connus il s'agit d'une perte immédiate de pouvoir d'achat notamment vis-à-vis des importations qu'elles soient manufacturées ou énergétiques mais aussi d'une baisse du niveau de vie vis-à-vis de tous qui est consommé à l'étranger lors de séjours en vacances par exemple. Cette baisse immédiate du pouvoir d'achat s'accompagnerait alors dans un deuxième temps assez rapide d'une forte inflation qui comme chacun le sait est une baisse de pouvoir d'achat déguisé.
En réalité les avocats de la baisse de la monnaie sont idéologiquement attachés à un étatisme forcené qui voudrait que l'État peut réguler optimalement la masse monétaire. Ils sont par ailleurs convaincus que la compétitivité est une affaire de monnaie alors qu'elle est une affaire en France en particulier de prélèvements obligatoires de dépenses publiques et de pression réglementaire sur les entreprises et les investisseurs.
Ainsi les keynésiens de droite comme de gauche cherche des des alternatives à la seule issue possible dans notre pays qui est la baisse de la dépense publique et des prélèvements obligatoires. Pour ce faire ils n'ont trouvé que plus d'interventionnisme étatique plus de masse monétaire et plus de dépenses publiques.
http://minarchiste.wordpress.com/2013/07/26/le-culte-des-exportations-2/
http://www.lesaffaires.com/archives/les-affaires/-l-objectif-d-un-pays-devrait-etre-d-importer-et-non-d-exporter-/512219#.UfOrQbIaNW0