US Nobel prizes: competition and innovation first!
Voyons comment la presse française réagit à la déferlante des Nobel US de 2009! Pour certains le plus beau c'est que Barack Obama ait récolté le Nobel de la paix. Greg Mankiw a raison d'oser le parallèle c'est un peu comme si on avait attribué le Nobel d'éco a un étudiant anonyme de première année de licence qui vient d'être élu représentant UNEF. Pour d'autres qui n'ont jamais été dans un labo US c'est une question de moyens! Bigre, ils citent même les chiffres qui seraient à l'appui de leur démo. Comme ils ont fait Sciences Po mais pas un bac S c'est tout faux. Voyons la démo.
1/ dans le Figaro il est affirmé que:
n(Nobel) = f (crédit en %PIB).
C'est inexact par exemple le RU a eu beaucoup de Nobel et ses universités sont bien moins riches. Par exemple la France fait 2.13% du PIB versus 3% soit:
3-2.13=0.87% du PIB et toutes proportions gardées est très très loin du n(Nobel) des USA, je vous épargne le calcul.
Ainsi on le voit par les faits rapportés la sempiternelle équation francofrançaise du manque de moyens est une illusion. Pourtant c'est la thèse des syndicats de "chercheurs" on ne s'en étonnera pas. Mais que le Figaro l'épouse est plus surprenant.
2/ ce qui est le facteur déterminant de la réussite des chercheurs US c'est l'extrême compétitivité et concurrence de leurs institutions et des individus entre eux. Cela explique aussi la réussite des Britanniques. Je sais c'est difficile à avaler et les journalistes français ont du mal à le comprendre et rechignent idéologiquement à l'écrire. Publish or perish! Pas de résultats et bien allez voir ailleurs. C'est très stimulant. Et je vais vous expliquer pourquoi c'est bon pour les individus contrairement à ce qu'affirment nos délégués syndicaux attachés au statut à vie sans obligation de résultat.
2.1/ L'individu engagé dans une carrière de chercheur peut s'être trompé. En le remettant en cause à la fin du contrat on lui rend un fier service il va choisir une autre voie et se réaliser.
2.2/ L'individu engagé dans une carrière de chercheur peut se stériliser soit par enfermement soit parce que la structure ne lui convient pas ou bien décline. En remettant en cause son contrat par la concurrence et la compétition entre des universités totalement autonomes on lui rend service. Il va être contraint (oh le vilain mot) de changer. Changer de champ de recherche en se renouvelant, changer de labo et d'équipe, de ville et ces changements conduisent à une émulation, un brassage indispensables à la fécondité de la recherche.
3/ Brain drain. C'est l'argument choc. Les US piquent les chercheurs au monde entier c'est pour cela qu'ils ont autant de Nobel. Et pourquoi? Parce qu'ils leur offre de l'argent. Simplissime et tellement correct sur le plan idéologique. C'est un remake de l'équation de moyens. Non ce n'est pas la raison principale. La raison principale c'est avant tout le caractère ouvert de la société des chercheurs aux USA. Comme je le dis au point 2 personne n'a situation acquise. Les directeurs de recherche changent et avec eux les autres facteurs de la créativité des labos; ainsi des positions sont régulièrement ouvertes pour des jeunes ou des moins jeunes là n'est pas la question mais surtout des personnes porteuses d'Innovation. C'est le troisième facteur la capacité à produire une innovation disruptive. Le brain drain est une conséquenece. C'est avant tout la fuite des cerveaux piégés dans des structures qui bloquent l'innovation. Quand la hiérarchie est bloquante, que certains qui ne produisent rien accaparent les ressources par statut, privilège ou connivence, quand les structures de recherche sont éclatées pour ménager les pouvoirs au détriment de la puissance de recherche, le chercheur innovant fuit.
Et qu'est ce qu'une innovation disruptive? Et bien c'est celle qui potentiellement fait un Nobel.
mardi 13 octobre 2009
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