Les individus réagissent à des stimuli, des incitations . Par exemple des stimuli et incitations économiques; profits, honoraires, salaire réel, avantages fiscaux, aides de la collectivité via l'état; ces stimuli provoquent des adaptations comportementales comme se lever pour travailler, faire un travail de qualité ou bien être présent sans travailler ou bien essayer de travailler le moins possible, ne pas attacher d'importance à la qualité du travail effectué, multiplier les recherches d'emploi, d'idées de business ou bien abandonner, etc.
Les pays développés ont un système économique d'une très grande complexité car les acteurs économiques sont moyennement libres de faire des choix économiques individuels. Plus un système est libre plus la complexité et la performance de l'économie sont importantes. Par exemple un état et une économie socialistes ont de piètres performances économiques mais le système est beaucoup plus simple en raison des prix fixes, du plan et de la non propriété des moyens de production.
Dans les pays à économie de marché l'état joue un rôle variable en fonction de la culture nationale et de l'histoire récente en particulier la place du secteur dit public qui est un secteur économique étanche au marché.
Mais dans tous les pays l'état restreint les choix des individus en organisant des monopoles, des prélèvements obligatoires et en attribuant des aides aux institutions et aux individus.
Ces prélèvements obligatoires (impôts, taxes, cotisations...) sont levés entre autres au motif d'accroître l'égalité entre les citoyens. C'est souvent le cas mais toujours après que l'état ait prélevé son coût de fonctionnement qui dans nos sociétés est énorme.
Il y a donc un double arbitrage, celui entre égalité et efficience et celui entre dépense publique efficiente et gabegie étatique.
Au final l'état redistribue de la richesse produite par les entreprises et les individus. Ces entreprises et individus producteurs perçoivent ce stimulus de manière duale. Elevé le prélèvement est une désincitation à produire tandis que modéré il est perçu à travers ses externalités positives comme l'éducation, la sécurité, la justice, les infrastructures.
Qui arbitre égalité et efficience?
Théoriquement c'est le peuple qui constitutionnellement décide de ce partage. Or qu'en est il dans nos démocraties et singulièrement en France?
Qui arbitre le fait que maintenant plus de la moitié des français ne paient pas l'impôt? Qui arbitre le fait que 60% des français ne paient pas la taxe d'habitation?
Qui arbitre le fait que l'état coûte chaque année plus cher en fonctionnement pour un résultat sur l'enseignement, la sécurité, la justice inférieur d'années en années?
Ce n'est plus le peuple puisque l'incidence d'un changement de majorité politique n'induit pas de modification de cette répartition entre égalité et efficience. L'histoire de la France depuis la deuxième guerre mondiale et la corrélation avec la dépense publique et la dette le démontrent amplement. C'est donc un autre pouvoir que le peuple qui s'est approprié cet arbitrage: ce pouvoir c'est la classe politique.
La démocratie représentative est devenue une autocratie des représentants. La différence avec la royauté c'est que les représentants ayant besoin formellement d'être réélus, ils abusent de ce pouvoir pour arbitrer vers plus de redistribution afin que plus de la moitié des électeurs potentiels votent pour eux, les électeurs favorisant une incitation vers l'efficience économique devenant minoritaires.
Pour nos sociétés c'est un handicap majeur car la Constitution a omis de préciser ce droit souverain du peuple: arbitrer entre redistribution et efficience.
1/ Mankiw affirme qu’il y a un biais. Les revenus sont corrélés aux SAT scores sur le graphe. Mais c’est un choix, on aurait pu mettre la marque de la voiture, le nombre de voitures, la cylindrée, la quantité de suppléments nutritionnels. Bien évidemment si je vends des suppléments nutritionnels je vais influencer mes acheteurs potentiels et le NYT fait de même avec la gauche démocrate. Il vend son modèle gros revenus = meilleurs résultats scolaires: c’est insupportable donc il faut faire de la discrimination positive. Donc j’en conclus que le salop de conservateur GM a raison. Il y a bien un biais.
2/ Je suis assez étonné et inquiet (pour notre université) vu vos CV que vous n’ayez pas une idée plus claire de la génétique. Rappelez vous cela avait fait déjà un gros buzz avant les élections présidentielles dans Psychologie magazine. Effectivement la France a un retard que je ne chiffrerai pas en années mais en paradigme. La bonne pensée française (de gauche évidemment) croit à l’environnementalisme et au milieu comme elle croit à la laïcité comme elle croit à l’égalitarisme comme elle croit à l’antimilitarisme. La bonne pensée française se fout de la science. Elle aime Lyssenko. La génétique et le déterminisme génétique est tabou pire il est excommuniant. Vous en faites une démonstration lumineuse.
3/ En réalité c’est plus compliqué que cela et ce que l’on appelle environnement milieu se cristallise en quelque sorte dans l’épigénétique. Il faut abandonner la division étroite phénotype et génotype pour faire place à une vision beaucoup plus complexe cybernétique du fonctionnement des gènes. Y compris en psychiatrie. Voilà pourquoi bien évidemment ce ne sont pas les revenus qui sont la cause de l’échec scolaire ou bien l’inverse. Ils représentent un indicateur de la résultante gènes/expression des gènes/en transgénérationnel et avec un certain degré de hasard. le QI n’est aussi qu’un indicateur. Quant à se poser la question de la transmission du QI je rappelle que la conception de l’embryon mélange les gènes et que des travaux nombreux et solides ont définitivement montré que c’est une réalité. Pour autant cela ne signifie pas que tout vienne de l’agencement des paires de bases dur l’ADN. Le brain wiring est une étape d’une complexité colossale et il se poursuit… toute la vie sur un schéma très déterminé par l’organisation générale et donc génétique et les influences précoces foetales et des premières années (> 3ans). Ainsi c’est le complexe génétique/famille/culture et civilisation qui est testé par cette hypothèse et non pas les revenus.
4/ Dernière remarque, si il y a un biais ce n’est pas en égalisant les revenus que les scores vont changer. Aie! C’est insupportable pour tous les partageux ceux qui le professent et ceux qui s’ignorent, mais c’est ainsi! Améliorer les scores scolaires ne peut venir que de l’excellence de l’enseignement et de la pérennité des structures comme la famille au sens du couple père/mère mais aussi grands parents, oncles et tantes etc. J’observe que nous avons depuis une cinquantaine d’années fait l’inverse:
-diluer l’enseignement dans l’éducation nationale et abaisser les standards pour que “tout le monde ait le bac”
-pousser à la décomposition précoce du couple et à l’éclatement familial pour y substituer une socialisation de masse, aux valeurs médiocres principalement mercantiles où l’état accroit sa présence providentielle.
Reste une expérimentation à faire (elle a déjà été publiée certainement) étudier en rétrospectif ou même en prospectif des enfants adoptés dont on connaitrait le QI des parents génétiques. En France il serait très difficile de trouver un jury de thèse ou des financements…
Finalement je n’avais pas encore lu le DEUXIEME commentaire De Mankiw et il me parait très clair. Ce qui l’est encore plus c’est le papier sur les enfants adoptés (EXPERIMENTATION QUI A DONC ETE FAITE)ET NOTAMMENT la figure N°4 qui renverse ce que le common sense pourrait nous faire affirmer: on transmet plus génétiquement le futur niveau d’éducation que le poids ou bien d’autres caractéristiques; le trait génétique le mieux transmis est la taille (de ce point de vue le bon sens populaire est sauf!). Faut il faire un contrôle fiscal et quelques menus ennuis à cet auteur obscur qui a osé comparer les enfants adoptés et les génétiques? Il s’appelle Bruce Sacerdote. Gageons qu’il ne convaincra pas grand monde dans l’hexagone.
Références
1/ http://gregmankiw.blogspot.com/
2/ http://www.dartmouth.edu/~bsacerdo/HoltAdoptionPaper2.doc