jeudi 9 juin 2022

LFI/NUPES, Manon Aubry, vice-présidente du groupe, s'abstient sur l'aide d'urgence à l'Ukraine: internationalement postcommuniste

La France insoumise s'abstient sur l'aide d'urgence à l'Ukraine
La résolution sur le groupe Wagner a aussi généré 43 abstentions, dont les eurodéputés de La France insoumise. Manon Aubry, vice-présidente du groupe, avance la même explication que Nicolas Bay, mais veut lever l'ambiguïté en condamnant les agissements des mercenaires privés du groupe Wagner. « Nous avons regretté, en revanche, que la résolution du Parlement européen refuse d'élargir le sujet à la dénonciation globale de ces milices privées utilisées par la Russie mais également de nombreux autres États, » avance-t-elle. Miguel Urban Crespo, le corapporteur de Podemos, n'a pas eu gain de cause et n'a pas obtenu que la résolution traite aussi des exactions de Blackwater en Afghanistan ou des milices privées d'origine britannique ou canadienne. « On leur avait dit qu'on n'allait pas faire l'histoire du mercenariat à travers les âges, qu'on travaillait sur 2021 », explique Nathalie Loiseau.
Plus récemment, le vote du 16 février 2022 sur l'aide d'urgence pour l'Ukraine – un prêt de 1,2 milliard d'euros – est tout aussi révélateur des grandes lignes : 55 votes négatifs (7,80 % du Parlement). On retrouve les mêmes avec quelques nouveaux, dont cinq députés ECR, les trois Néerlandais nationalistes, dont Michiel Hoogeveen (un député pro-Corée du Nord !), de JA21, ou les Démocrates de Suède (Jessica Stegrud et Charlie Weimers). Ou encore le pacifiste irlandais Mick Wallace, qui déclare : « Ceux qui veulent la paix en Europe devraient demander la suppression de l'Otan. » Parmi les pro-russes, Marcel de Graaff, le Néerlandais du PVV de Gert Wilders s'est distingué, jeudi matin, après l'attaque russe, en réclamant, dans un e-mail interne au Parlement, la réouverture du gazoduc North Stream 2 et la prise en compte des préoccupations de sécurité russes...
La faute à Kiev, pour le RN
S'agissant de l'aide d'urgence à l'Ukraine,à nouveau, les députés du Rassemblement national (groupe ID) votent contre. L'une de ses représentantes, Hélène Laporte, prend la parole pour souligner que « de nombreuses armes sont vendues par les Américains à l'Ukraine » et qu'il « appartient à la France d'avoir une politique gaullienne, qui nous maintienne à égale distance entre les États-Unis et la Russie ».
« Il aurait fallu tout faire pour que l'Ukraine applique les accords de Minsk et accorde une large autonomie aux provinces russophones du Donbass au lieu de chercher à les “ukrainiser” », commente Nicolas Bay, vice-président de Reconquête !, le parti d'Éric Zemmour. « C'était un engagement de la part de Kiev. Personne n'a fait en sorte qu'il soit respecté. La vérité est que la situation a dégénéré, car les Européens sont incapables de penser par et pour eux-mêmes. Il y a là un grave problème géopolitique et civilisationnel, un refus de la puissance et de l'indépendance. »
Toujours au sein du groupe ID, les Belges du Vlaams Belang et les Autrichiens du FPÖ préfèrent s'abstenir, mais n'en pensent pas moins. Parmi les élus FPÖ, on relève l'intervention de Harald Vilimsky, qui voit surtout la main cachée des intérêts américains : « Repensons à l'année 2014 après le Maïdan, lorsque l'Ukraine a été réorganisée et que le fils du vice-président américain de l'époque Biden, à savoir Hunter Biden, a été hissé au conseil d'administration de Burisma, l'une des plus grandes sociétés énergétiques ukrainiennes, et l'Américaine Jaresko [Natalie Jaresko, NDLR], je crois, s'est fait changer de nationalité dans le cadre d'une procédure expresse et le soir même elle était ukrainienne et est devenue ministre des Finances. »

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