C'est le réveillon de Noël!
jeudi 25 décembre 2008
New York city day 2, Christmas dinner
C'est le réveillon de Noël!
mardi 23 décembre 2008
New York city day 1
samedi 20 décembre 2008
The link: is cancer a reversible disease? Le cancer est-il réversible?
Plus tard je travaillais à ma thèse de médecine sur la chirurgie des métastases des tumeurs solides et je découvris les travaux de Nowell sur l'hétérogénéité clonale des tumeurs malignes. La notion de variants génétiques était née et permettait de comprendre un peu mieux le processus métastatique.
Un peu plus tard je lisais par hasard le travail de Lucien Israel sur la programme de survie des bactéries et des cellules des eucaryotes. La chimiothérapie tue beaucoup de cellules et notamment les cellules cancéreuses les plus fragiles mais paradoxalement elle provoque chez certains clones variants une réaction de survie qui rend ces cellules résistantes et très agressives. Les causes des échecs de la chimiothérapie des cancers me paraissaient plus claires, le mythe de l'éradication de la "dernière cellule " cher à G. Mathé tombait.
Nous arrivons maintenant à la reprogrammation cellulaire, véritable prise de contrôle de la cellule pour aller vers la différentiation, la mort ou bien la création d'un organe in vitro, le tissue engineering des anglo-saxons. Il est donc vraisemblable que les cellules cancéreuses puissent être réparées, ou stoppées non pas en les tuant mais en déclenchant de l'intérieur le scénario de l'apoptose. Ce n'est pas incompatible avec les recherches sur l'immunothérapie des cancers pour que l'organisme lui-même contrôle le développement des clones cancéreux. Le chemin parcouru est immense mais le cancer reste terrifiant.
Certes il faut des moyens pour trouver mais au travers de cette courte histoire il est très clair que c'est l'innovation qui doit primer c'est à dire des projets de recherche non conventionnels. Pour les évaluer et surtout ne pas éliminer ceux qui sont novateurs il faut que la recherche institutionnelle ne soit pas monopolisée par les mêmes individus jusqu'à leur retraite. C'est une condition essentielle de réussite et c'est pourquoi les systèmes bureaucratiques sont défavorisés par rapport aux systèmes ouverts, les systèmes de recherche publique où le chercheur est propriétaire d'un statut défavorisés par rapport aux systèmes publics ou privés où les chercheurs sont contractuellemnt liés à l'institution.
Références
1/
Copyright © 1976 by American Association for the Advancement of Science
The clonal evolution of tumor cell populations
It is proposed that most neoplasms arise from a single cell of origin, and tumor progression results from acquired genetic variability within the original clone allowing sequential selection of more aggressive sublines. Tumor cell populations are apparently more genetically unstable than normal cells, perhaps from activation of specific gene loci in the neoplasm, continued presence of carcinogen, or even nutritional deficiencies within the tumor. The acquired genetic insta0ility and associated selection process, most readily recognized cytogenetically, results in advanced human malignancies being highly individual karyotypically and biologically. Hence, each patient's cancer may require individual specific therapy, and even this may be thwarted by emergence of a genetically variant subline resistant to the treatment. More research should be directed toward understanding and controlling the evolutionary process in tumors before it reaches the late stage usually seen in clinical cancer.
2/
Nature 456, 593-598 (4 December 2008) | doi:10.1038/nature07567; Received 21 August 2008; Accepted 14 October 2008
Efficient tumour formation by single human melanoma cells
Elsa Quintana1,3, Mark Shackleton1,3, Michael S. Sabel, Douglas R. Fullen, Timothy M. Johnson4 & Sean J. Morrison1
- Howard Hughes Medical Institute, Life Sciences Institute, Department of Internal Medicine, and Center for Stem Cell Biology, University of Michigan, Ann Arbor, Michigan 48109-2216, USA
- Department of Dermatology, University of Michigan, Ann Arbor, Michigan 48109, USA
- These authors contributed equally to this work.
Correspondence to: Sean J. Morrison1 Correspondence and requests for materials should be addressed to S.J.M. (Email: seanjm@umich.edu).
A fundamental question in cancer biology is whether cells with tumorigenic potential are common or rare within human cancers. Studies on diverse cancers, including melanoma, have indicated that only rare human cancer cells (0.1–0.0001%) form tumours when transplanted into non-obese diabetic/severe combined immunodeficiency (NOD/SCID) mice. However, the extent to which NOD/SCID mice underestimate the frequency of tumorigenic human cancer cells has been uncertain. Here we show that modified xenotransplantation assay conditions, including the use of more highly immunocompromised NOD/SCID interleukin-2 receptor gamma chain null (Il2rg -/-) mice, can increase the detection of tumorigenic melanoma cells by several orders of magnitude. In limiting dilution assays, approximately 25% of unselected melanoma cells from 12 different patients, including cells from primary and metastatic melanomas obtained directly from patients, formed tumours under these more permissive conditions. In single-cell transplants, an average of 27% of unselected melanoma cells from four different patients formed tumours. Modifications to xenotransplantation assays can therefore dramatically increase the detectable frequency of tumorigenic cells, demonstrating that they are common in some human cancers.
samedi 13 décembre 2008
Air France et les économies nutritionnelles
Autrefois AF nous gratifiait sur ses vols d'un petit sachet d'oléagineux certes salés et grillés mais délicieux, surtout les amandes. C'est fini depuis plusieurs années et AF a sacrifié à la "gateaumania". Voilà ci dessus ce qui nous est proposé. Et si on retourne le sachet (bon c'est vrai j'ai observé que sur les 8 passagers dans mon champ de vision aucun ne l'a fait, c'est fou ce que les gens ont confiance!) et qu'on lit les ingrédients cela donne ça:
farine de froment, graisse végétale (hydrogénée ou pas? ou bien partiellement...), sucre (tiens le stewart m'avait pourtant bien demandé salé ou sucré et j'avais répondu salé...), malt, sel (Ouf je n'ai pas révé c'est bien salé mais on ne sent pas le sucre bizarre!), sésame, E 503, E500ii, (cela fait un peu Escherichia coli, non mais je plaisante) E 540i, pavot, levure, maltoglucose (tiens c'est encore du sucre...).
Résultat à la place des oléagineux nous avons la junk food.
Il est à découvrir, riche, complexe, un rouge de viandes
David Poutays:
http://www.mounissens.com/fr/index.php
mais bien sur il est en bio...dynamie, un passionné. Enfin une chose importante peu de soufre et je crois pas du tout pour les rouges. Quand on sait que les maux de tête viennent souvent de quantité importantes de sulfites c'est important. Une autre précision David Poutays a compris que l'establishment était nuisible pour ceux qui veulent faire un autre vin que celui de l'agrobusiness! Il est donc vin de table, ni plus ni moins. Pour autant ce qui est essentiel c'est qu'il est très bon. J'ai dit dans le titre viandes, mais je l'aime beaucoup en apéritif ou bien à l'américaine vin et fromages.
Merci à Pierre Daste de me l'avoir fait découvrir!
Obésité de l'enfant = 80 % d'obésité chez l'adulte: publicité gras/sucré/salé pour les enfants = crime?
C'est le domaine de la santé des enfants. La publicité pour les aliments avec pour cible les enfants fait des ravages tout autant que le nombre d'écrans dans chaque foyer. L'industrie agro-alimentaire comme hier l'industrie du tabac sait très bien qu'il s'agit d'un investissement sur, un enfant obèse c'est à 0.8 p un adulte obèse. Autrement dit pour 10 enfants obèses induits par l'association publicité/télé/sédentarité il y aura 8 adultes accro des rayons à sucre, amidons et graisses des supermarchés. Qui dit mieux?
Cette publicité ciblée sur une population d'êtres humains dont le développement cérébral est en cours est elle légitime? On peut en douter. La population exige des sanctions sévères (il faut ajouter le qualificatif car le mot sanction a été vidé de sens par le politiquement correct) pour les pédophiles et ce avec raison. Or la publicité sur les aliments qui vise les enfants est attentatoire à leur santé et doit à mon sens relever de l'intervention régalienne de l'état et de la loi. Dans l'article cité ci-dessous une solution est suggérée, rendre cette publicité non déductible au niveau des charges de l'entreprise. Autrement dit la rendre très coûteuse pour l'entreprise sans qu'elle le soit pour le payeur de taxe puisqu'aucun fonctionnaire ne sera chargé de collecter une ènième taxe. Les modèles prévoient une baisse de 20% des enfants obèses, cela reste à vérifier mais c'est assurément une arme non négligeable et efficace comme l'ont montré semble-t-il la Suède, la Finlande et la Norvège.
Pour aller au delà il faudra beaucoup plus et là l'état ne peut rien. Ce sont les parents qui doivent jouer leur rôle: ne pas installer d'écran TV dans les chambres, ne pas acheter de junk food, préparer des plats avec des produits frais au lieu de regarder la télé, organiser et participer aux activités sportives de leurs enfants, leur acheter un vélo pour se rendre à l'école et éviter les transports motorisés. L'enfant n'est pas un gadget qu'on abandonne quand on a assez joué, il n'est pas un objet social que la collectivité doit prendre en charge, c'est un être humain fragile en devenir que ses parents ont décidé de mettre au monde pour leur survivre, ils lui doivent amour, éducation, sécurité jusqu'à la maturité... C'est pourquoi la société ne peut fonctionner dans l'intérêt de ses membres sans un équilibre entre la responsabilité individuelle et les fonctions régaliennes de l'état. Distribuer des milliards avec un résultat incertain est beaucoup plus facile que de préserver la santé des enfants. Pour paraphraser le président Sarkozy qui louait récemment son attitude en Europe toute empreinte d'action et de moins de palabres, on pourrait dire que dans le domaine de la santé publique et en particulier des enfants l'état français n'a rien dit et n'a rien fait. L'ajout prescrit par la loi d'une mention concernant les aliments gras salés sucrés à toute publicité est un exemple non pas de la faiblesse de l'état régalien mais plutôt de sa complicité car cet ajout n'a qu'un seul but: dissuader quiconque de soutenir que la puissance publique est restée les bras croisés et ainsi l'exonérer de responsabilité. Il est effet mensonger de faire croire qu'un enfant peut être "protégé" des avalanches de publicité sur les barres chocolatées bourrées de graisses et de sucres par une voix off qui débite à toute vitesse un slogan toujours identique sur un ton monocorde. Le capitalisme de rentes et de connivence est très loin d'une société libérale où la responsabilité des individus est entière mais où l'état s'engage à fond pour assurer la sécurité et le respect de la loi. Nul doute que des lobbies trop puissants entravent toute action significative dans ce domaine. Il n'y a pas si longtemps les firmes qui fabriquent des "céréales" sucrées et grasses étaient appelées à financer des petits déjeuners "modèles" dans les écoles, collèges et lycées! L'Europe elle-même est en panne à ce niveau car les potentats nationaux ne veulent pas qu'on interfèrent avec leur jardin électoral. Il reste le recours à la loi. Par exemple la class action mais dans la vieille Europe a-t-elle une chance d'aboutir?
http://www.journals.uchicago.edu/doi/abs/10.1086/590132
mercredi 10 décembre 2008
Parent isolé: l'état rackette
Combiné aux très mauvais résultats du commerce extérieur ces nouvelles trahissent le manque de courage de la politique économique. Libérer le travail d'abord en le détaxant, libérer l'investissement et l'entreprise des contraintes sociales et fiscales ce sera pour un autre gouvernement. La majorité est entrée en cacophonie, la gauche n'est toujours pas social démocrate, le pire est à venir.
mardi 9 décembre 2008
Ai-je intérêt à travailler plus?
Alors si on travaille plus gagne-t-on plus dans les autres sphères que le salariat privé où existent des heures sup? Rien n'est moins sur.
En effet les impôts complexes et en cascade de notre chère France sont spoliateurs et il faut chaque fois faire marcher la calculette pour savoir si il y a bénéfice ou bien somme nulle.
Un peu de jogging et un peu plus de temps avec les siens? Ca ne fait pas les affaires du pays qui entre en récession mais c'est bien le résultat des simulations effectuées. Car pour susciter l'intérêt il faut bien sur que cela en vaille la peine au sens littéral, et alors il ne s'agit plus d'une simple opération bénéficiaire mais d'un bénéfice à la hauteur des efforts consentis. On en est loin.
Devant cette récession qui n'est que le résultat de grands changements dans nos choix économiques, il faut baisser les taxes sur le travail qui ont atteint un taux insupportable c'est à dire dissuasif; c'est la meilleure relance que l'on puisse espérer.
Et pour ceux qui voudraient lire la version US de ce petit jeu:
http://gregmankiw.blogspot.com/2008/10/blog-post.html
* Sans liberté d'entreprendre la liberté est formelle. Dans le monde globalisé c'est toujours aussi vrai. Les états sont aussi en concurrence entreprenariale, et cette dernière est plus déterminante que la concurrence fiscale dans la création de richess. Entreprendre en France reste un risque peu rémunéré et travailler une activité surtaxée. Le state capitalism ou le corporate capitalism sont rois. Mais ce modèle ne crée plus assez de richesse. Sans TPE et PME il n'y a pas de succès économique à attendre. Surtout depuis la récession il faut inciter non pas en paroles mais en actes bien concrets, les français à se mettre à leur compte. Or le small business est très dangereux à l'heure actuelle.
De surcroît l'innovation ne passe plus obligatoirement par les gros tuyaux de la recherche officielle et des "grandes entreprises", c'est la globalisation et le partage de l'information qui ont permis le développement de TPE PME dans le monde entier. Mais il y a des conditions de "pousse". Libérer l'investissement à risque, libérer la capitalisation et détaxer le travail. Sur ces conditions fondamentales la rupture se fait attendre.
dimanche 7 décembre 2008
Paiement dans le système de soins: les inconvénients d'un système monolithique
Ce paiement à l'acte représente bien évidemment pour le secteur public une meilleure approche que le budget global de triste mémoire qui a empêché toute évolution du système hospitalier public pendant 40 ans.
Pour autant le paiement à l'acte apparaît actuellement non seulement inflationniste mais aussi contre productif en terme de qualité des soins. Le paiement à l'acte sans pondération des établissements ou des professionnels du soin favorise ceux dont la qualité est inférieure. Les exemples factuels abondent qu'il s'agisse de la redondance des examens médicaux qui sont loin d'être anodins ou bien des résultats des actes chirurgicaux...
Or l'espérance de vie et la qualité de vie des patients est très liée à la qualité des soins. Dépenser beaucoup n'est pas un gage de meilleurs résultats. Tout d'abord parce que le système de soins est limité dans son action par le fait que le maintien en santé est avant tout le résultat d'une série de choix individuels. Ensuite parce que la surconsommation de soins s'accompagne d'effets délétères qui sont largement sous estimés car non rapportés. Enfin parce que les soins de haute qualité entraînent moins de complications, des séjours plus courts et au final diminuent le coût économique.
Toutes ces idées sont bien sur combattues par les différents corporatismes, syndicats de médecins, de soignants, d'établissements de soins, élus souhaitant préserver les emplois publics dans des hôpitaux trop petits, trop à risque et trop coûteux, firmes pharmaceutiques et d'équipement biomédical qui tirent un intérêt important de la gabegie actuelle, responsables politiques qui pratiquent la démagogie consistant à étiqueter toute recherche de la qualité des soins comme une politique de restriction d'accès aux soins, bref un énorme lobby qui fait dériver notre système vers la dette. Or cette dette est de moins en moins supportable par l'économie et la société.
Les remèdes sont pourtant connus.
Tout d'abord il convient qu'un équilibre naturel s'instaure entre pourvoyeurs de soins et payeurs, je veux parler des tiers payeurs. Pour ce faire il est urgent que l'assurance maladie soit mise en concurrence avec d'autres assureurs afin que cette pression légitime des assureurs s'exerce sur les pratiques dans le but de les rationaliser ce qui est la plupart du temps favorable au patient. Meilleure transparence des résultats, diminution des prescriptions médicamenteuses, meilleure allocation des moyens au sein du système de soins, et en particulier diminution des hospitalisations et donc du nombre de lits pour allouer les moyens humains dégagés aux lits actifs qui en manquent cruellement. L'état miné par les conflits politico-syndicaux sera ainsi libéré de ce boulet et pourra mieux jouer son rôle de régulateur et de gardien du respect de la loi notamment dans les comportements de sélection du risque ou bien dans les abus qui caractérisent déjà le système actuel.
Ensuite il est essentiel et urgent que la qualité c'est à dire la performance dans la réalisation d'un soin soit rémunérée. Ce n'est pas simple dans tous les cas même si c'est possible dans environ 80% de la production de soins. C'est pourquoi l'expérimentation est cruciale, la bureaucratie étatique ou syndicale ne détenant pas la solution idoine aux problèmes qui se posent. A ce sujet il est curieux que de toutes les dispositions des ordonnances Juppé seules celles concernant l'expérimentation dans le système de soins soit restées lettre morte ou presque. Il y a donc un espace important pour expérimenter dans ce domaine mais l'absence de concurrence des payeurs et l'irresponsabilité financière des acteurs du système de soins (citoyens, assurance maladie, établissements et professionnels du soin, état) contribuent à l'immobilisme actuel qui est coûteux et inefficace.
Enfin il faut introduire de toute urgence le paiement par pathologie là où il est très aisé de calculer les coûts et de rémunérer la qualité. Il s'agit de payer les soins non plus à l'acte mais plutôt pour une pathologie. Ce type de paiement est dissuasif pour les non productifs mais aussi pour ceux qui produisent mal. qu'il s'agisse du résultats des soins ou bien de l'organisation du travail dans l'entreprise.
Au vu de ces objectifs il est évident que l'action de l'état est tout à fait insuffisante pour assurer des soins de qualité dans un système devenu complexe et gigantesque. La loi actuellement en débat sur les hôpitaux et les territoires de santé en est un exemple, si l'état peut et doit restructurer pour rendre le système public plus efficient il ne peut se substituer aux mécanismes de la concurrence et de la recherche de l'efficacité qui caractérisent le marché. Pour cela il est essentiel non pas d'opposer le marché, l'état et le système de soins mais de les faire fonctionner ensemble pour atteindre de meilleurs résultats. En France le marché n'influence pas l'organisation du système de soins alors qu'il conditionne ce que ce système débourse pour acquérir des biens mais aussi des services. Le secteur privé est en fait un secteur administré par des tarifs et des conditions de production fixés par l'état. C'est un paradoxe difficilement tenable sur le long terme et on s'en aperçoit avec le déficit de l'assurance maladie. Un nouvel équilibre est à rechercher et pour ce faire le citoyen, tout en bénéficiant des protections existantes en cas de précarité, doit pouvoir choisir pour son assurance maladie à la fois le niveau de protection et le tiers payant le mieux disant. Contrairement à ceux qui affirment qu'il s'agit là d'un grand danger je considère que les français sont au moins aussi intelligents que les autres peuples d'Europe qui disposent de ce choix et que chaque jour dans tous les domaines de la vie économique ils pratiquent cet exercice. En revanche ceux dont la situation est précaire resteront couverts par l'assurance maladie financée par l'impôt ce qui est tout à fait en accord avec notre culture européenne.
PS Le NYT publie aujourd'hui un papier intéressant sur la qualité des soins hospitaliers.
http://www.nytimes.com/2008/12/08/business/08hospital.html?hp
"In preparing for battle I have found that planning is essential but plans are useless" Dwight D. Eisenhower
- les causes: du subprime une création politique jusqu'aux racines du "corporate state capitalism", conduisant aux "state-influenced market economies" parmi lesquelles on rangeait facilement la France mais qui comprend aussi des pays jugés "libéraux" au sens du free market, bref le capitalisme face aux trois voies, le marché, la régulation-facilitation ou l'étatisation.
- le traitement: l'état doit réparer les dégats faits à la société mais bien sur il en profite pour étendre son pouvoir économique et favoriser ses copains ce qui va coûter cher aux populations actuelles et à venir compte tenu des sommes en jeu. De surcroît les firmes les plus puissantes mais aussi les plus fragiles se lancent dans un chantage à l'emploi qui n'est que l'exemple le plus grave de l'aléa moral à plusieurs milliards d'euro.
Grace à la crise la bureaucratie étatique s'affranchit de la démocratie même représentative puisque ces sommes considérables représentent des engagements la plupart du temps dictés aux représentations nationales sans réelle discussion.
Les sociétés des pays industrialisés doivent répondre en temps réel aux deux questions pour s'ajuster en permanence à la situation et à ce titre la remarque du président Eisenhower sur l'art de la guerre est intéressante.
mardi 2 décembre 2008
Prime à la casse des voitures, aides directes à l'industrie et à la banque, où va-t-on?
Il suffisait de déclencher une crise, c'est fait, la planche à billets marche à fond comme les émissions d'emprunts.
Demain sera un lendemain qui chante, les bonnes gens vont aussi s'en apercevoir. Mais les politiques actuels seront partis.
DCI: le Quotidien soutient les noms de marque
Quotidien du médecin Nov 2008
In cauda venenum, le Quotidien du médecin soutient la prescription en noms de marque une situation très dangereuse pour le patient et le médecin. Chacun fera son analyse des raisons économiques et autres qui ont conduit à ce jugement. Pourtant il est très simple de prescrire en DCI. C'est transparent pour le patient et son entourage et de surcroît efficace pour éviter les associations médicamenteuses dangereuses. Tout a été dit sur ce sujet.
Malheureusement en France les députés se mêlent de ce qui ne les regardent pas. La loi n'a pas à obliger à prescrire en DCI, c'est un nouveau coup de canif dans la déontologie. Et surtout les députés ont été mal conseillés car autant il serait fondé de voir un état omniprésent se soucier des morts par associations médicamenteuses indésirables (plusieurs milliers!), autant il est très contreproductif de baser cette "obligation" sur des économies en rapport avec la délivrance de génériques. La suspicion de faire des économies sur le dos des patients a encore de beaux jours devant elle surtout quand elle est relayée par les médias qui ne vivent que de la publicité .
En réalité dans le monde du consumer directed healthcare il faut conseiller aux patients de demander à leur praticien une prescription en DCI. Non pas pour la délivrance de génériques mais pour qu'enfin au troisième millénaire quand je pose avant une opération à mon patient qui a oublié sa dernière ordonnance de traitement la question:
"Prenez vous de l'aspirine?"
Celui ci ne me réponde plus: " Non, Docteur, on m'a dit de ne jamais en prendre car je suis sous Kardégic 160!"
Les exemples de ce type sont innombrables, compliquent notre tâche, engendrent de dramatiques erreurs et montrent combien il est important que le patient comprenne son traitement.
http://www.pharmelia.com/spip.php?article609
mercredi 26 novembre 2008
Universités: autonomie ou opération de com?
Et voilà, l'état ne veut pas, il a fait voter une loi sur l'autonomie mais Big Brother ENA veut garder la main sur ce qui est "valuable". L'immobilier, les terrains ou tout autre chose, à savoir des résidences de luxe, des vignobles (oui!) cela peut servir pour quelques opérations juteuses ou bien pour rendre service à des "amis". Donc nos Universités vont continuer à subir les choix d'une énarchie incompétente et à se lamenter du manque de moyens! Voilà un autre exemple de réforme à la marge qui a agité l'opposition pour aboutir à presque rien. Car nous avons toujours le même problème, un état omniprésent, omnipotent mais qui ne sera jamais omnicompétent.
mardi 25 novembre 2008
La politique fiscale de Sarkozy et Fillon à propos de l'ISF
Voyons un peu ce qui se passe actuellement; cette loi est complexe et de nombreux litiges sont d'ores et déjà signalés de même que des difficultés d'application. Pour ceux qui ont de très gros revenus ce n'est que quelques heures de plus de comptable ou d'avocat fiscaliste. Pour ceux qui sont à la marge c'est bien évidemment plus compliqué.
Par ailleurs ce fameux paquet fiscal a attisé la critique car bien sur les adversaires du gouvernement n'en ont retenu que ce qui les arrangeait. De plus le fait que des contribuables se voient remettre un chèque du Trésor est une très mauvaise presse pour le gouvernement, cela nous rappelle les actionnaires allant chercher le chèque d'avoir fiscal en grosse berline.
Finalement la suppression pure et simple de cet impôt hexagonal aurait eu des effets moins désastreux. De surcroît le retour à la situation avant l'ISF aurait donné un signal fort aux français sur les intentions du gouvernement. Chacun devenait un citoyen avec les mêmes règles d'imposition à savoir un impôt progressif sur les revenus. Il suffisait ensuite dans le cadre de la loi de finances de modifier la dernière tranche d'imposition et ainsi la situation aurait été plus claire.
C'est pourquoi aujourd'hui on peut affirmer que la loi sur le bouclier fiscal est une erreur qui en plus complique la situation précédente ce que tout législateur raisonnable doit éviter. On ne peut que déplorer dans ce cas une volonté timide de réformer à la marge par des trouvailles de communication sans cohérence avec d'autres mesures et sans vision plus large des problèmes auxquels fait face le pays. La cohérence c'est bien sur la nécessité de conserver en France le plus de personnes à haut revenu. Les dépenses et les investissements de ces fortunés sont les bienvenus. La vision plus large c'est que l'ISF touche des personnes dont les revenus ne sont pas élevés mais dont le patrimoine immobilier est surestimé par l'inflation du real estate, ces personnes appartiennent aux classes moyennes. C'est là une anomalie très sérieuse qui nuit beaucoup à la crédibilité du gouvernement.
Si l'on est plus sévère on remarque que le bouclier protège les très hauts revenus alors que l'ISF étrille les classes moyennes surtout au passage vers la retraite et que ce que fait la gauche personne ne le défait. Electoralement désastreux.
samedi 22 novembre 2008
Crise ombilicale au PS, la France trinque!
C'est tout simplement grave pour la France. En effet l'UMP de ce fait devient un parti lui aussi sans ligne claire tout occupé qu'il est comme le gouvernement à embrasser tout l'échiquier politique pour s'assurer de rester au pouvoir. La démocratie à parti unique est une situation de régression pour la France, c'est la garantie du non changement. Au delà de l'activisme du chef de l'état c'est précisément ce que l'on observe si l'on prend en compte les résultats et non pas les intentions. Déficit budgétaire, prélèvements obligatoires, dette publique et état providence sont toujours nos problèmes majeurs et ils s'aggravent. Plus ça change...
jeudi 20 novembre 2008
L'euro et le SME sont ils aussi forts qu'avant la crise?
C'est pourquoi il se pourrait bien que l'euro et le SME pâtissent de la crise sous la forme de tensions internes entre des pays qui pratiquent le sauve qui peut et surtout de difficultés à financer les dettes publiques. Un éclatement du SME s'accompagnerait d'une dévaluation très forte de la lire, de la peseta mais aussi du franc. A côté de cela plusieurs pays auparavant hostiles à l'euro manifestent un intérêt de plus en plus grand pour l'europarapluie! Le Royaume Uni en tête. Mais voilà la perfide Albion est en quasi faillite et Gordon Brown en a fait un nouveau pays socialiste, banques d'états, NHS, chute de l'immobilier...
mercredi 19 novembre 2008
Bulles crescendo: what's the next? A mega public debt bubble!
Vous en doutez? C'est bien, alors lisez ce rapport de Standard & Poors et ne dites plus jamais que les agences de notation n'ont rien dit, rien fait, rien écrit de vrai!
samedi 15 novembre 2008
Gambas, loup à la tartare
jeudi 13 novembre 2008
Is Sarkozy a closet socialist? asks The Economist
is Sarkozy different from other french politicians?
As a miracle is difficult to occur in economy, the answer will be clear in a few months.
mercredi 12 novembre 2008
Vive le Canada
Dépenses publiques, Sarkozy peut mieux faire!
Barack Obama la synthèse américaine
Membres du TEAB:
David Bonior
Warren Buffett
Roel Campos
William Daley
William Donaldson
Roger Ferguson
Jennifer Granholm
Anne Mulcahy
Richard Parsons
Penny Pritzker
Robert Reich
Robert Rubin
Eric Schmidt
Lawrence Summers
Laura Tyson
Antonio Villaraigosa
Paul Volcker
CQFD
lundi 10 novembre 2008
Med diet: obviously not only olive oil!
It is of great interest to read that med diet is difficult to follow in UK for several reasons--namely, availability, prices and taste of med nutrients. Except for taste, it seems to me that these obstacles are the same on the continent, especially in urban areas either in med countries or other non med countries even Spain. To explain that one must describe the main obstacle to consuming a med diet and which is widely underestimated in the comments.
The production of agriculture and breeding were so deeply transformed since WWII, that our food environment is completely different. We don't eat grassfed meat but processed products made of cornfed sedentary obese animals heavily transformed by heating, mincing, mixing, sterilising and so on. Wild meat is below 10% of fat and crops are now > 25% fat.
We know that processed meat and saturated fats are a recognised factor for colon cancer and other chronic diseases. We don't eat the same ceareals because they are now products made of refined corn or wheat, high temperature cooked, sugared, mixed with trans fats, with added multivitamins. Consumption of high GI foods and fructose is clearly associated with D2.
We don't eat the same olive oil because med populations consume olives, non refined olive oil and a lot of wild greens or crops naturally rich in alphalinoleic acid. Instead at best we buy white salads like the iceberg one which is depleted in phytonutrients and alphalinoleic acid and we pour on it sunflower oil which is pure W6 linoleic acid. Consequently a dramatic change has occurred in the W6/W3 ratio of PUFA which is in favor of inflammation--a common final pathway of chronic diseases.
We don't eat the same dairy products because more than 80% of them are sugared, flash pasteurised, and made with milk from cow fed cornstarch...
These kind of examples are endless.
But the question is: Why do we consume these foods? Is it a clear choice or a mandatory buying in the different supermarkets which sell the same industrialised products? Clearly the anwer is: the agrofood industry and the low cost of goods transportation (at least until oil reaches new unsustainable prices) had standardised food in a way which is not compatible with our genome. It is impossible for our genome to adapt in only fifty years... Med diet for all demands a change in agriculture and breeding. The recent policies toward more sustainable and energy efficient farming are in favor of the med diet. Other changes need to occur and it seems to me that medicine must take charge of them.
For closure I remenbered that I sent several years ago this comment in a poetic form about the polypill controversy which cannot compete in my view with med diet :
Polypill a life...in
Instead of delicious butter margarin
For bad cholesterol statin
For thick blood aspirin
For diabetes metformin
For high blood pressure nicardipin
As I stop smoking a full patch of nicotin
And tomorrow a nightmare, imagine !
Don’t be foolish !
Take fresh spinach and fatty fish
Roquette, nuts, kiwis and have a large meal
Pour your glass with wine and make a deal
After a snap I will go running
Work a bit and get light dining
Smoke a big havana once a year
And forget doctors for ever
http://www.bmj.com/cgi/content/abstract/bmj.39561.501007.BEv1
Nous naissons tous différents
Concernant les gènes, il serait tout de même curieux que nous soyons à l'évidence façonné morphologiquement par nos gênes mais que de ces derniers n'aient aucune influence dans la genèse de notre personnalité, de notre sexualité, de notre affectivité, de nos émotions. Il y aurait, dit-on, deux individus en nous-mêmes, un individu génétiquement déterminé qui serait l'enveloppe physique (morphologie du visage, couleur des cheveux et des yeux, forme des pieds, des mains ... ) et un individu totalement dépendant du milieu qui serait l'individu agissant, pensant, éprouvant des sentiments. Cette dualité, manifestement artificielle, n'est soutenable ni sur le plan philosophique ni sur le plan scientifique.
Plusieurs travaux ont démontré le caractère inné voire héréditaire de certains traits de personnalité comme l'anxiété, le niveau de quotient intellectuel, l'aptitude à certaines formes d'expression en particulier artistique ; enfin, sans que cette liste soit limitative, plusieurs linguistes considèrent les modules du langage comme génétiquement déterminés. Nous verrons un peu plus loin comment la neurobiologie permet aujourd'hui d'apporter un jour nouveau sur ces questions.
En réponse à Michel Onfray, Nicolas Sarkozy marque sa différence en affirmant prudemment "j'inclinerais, pour ma part, à penser qu'on naît pédophile, et c'est d'ailleurs un problème que nous ne sachions soigner cette pathologie." Il poursuit en citant un autre exemple de déterminisme comportemental où les facteurs innés jouent selon lui un rôle, celui du suicide des jeunes qui concerne, en France chaque année, entre 1200 et 1300 individus. En fait le propos de Nicolas Sarkozy est entre autres de remettre en cause la mise en responsabilité des parents dans la genèse de la personnalité du pédophile ou dans le suicide des jeunes. Chacun sait que les adeptes du Freudisme, surtout en France, ont imposé une conception du fonctionnement psychique et de la sexualité où, dès qu'un problème survient, le père et la mère sont accusés de jouer un rôle le plus souvent délétère. C'est d'ailleurs ce qu'illustre le premier cadeau de Michel Onfray à Nicolas Sarkozy : Totem et Tabou de Freud met en exergue le meurtre du père. Cette conception caricaturale et archaïque est aujourd'hui dépassée. Il est curieux et inquiétant qu'en France la psychanalyse soit à ce point momifiée et sa parole monopolisée par quelques hiérarques, et que les découvertes de la neurobiologie qui datent de plus de vingt ans ne soient pas prises en compte.
Qu'en est-il du déterminisme génétique dans les exemples choisis par Nicolas Sarkozy ?
Tout d'abord il faut préciser que l'inné et le génome sont loin d'être deux concepts équivalents et ne correspondent pas à des entités biochimiques identiques. Rappelons que, lors de la naissance, l'être humain est très immature. Si son corps va grandir en changeant simplement de proportions, son cerveau va connaître un développement et une organisation qui n'avait été que simplement ébauchée lors de la période foetale. Jusqu'à l'âge de 3 à 5 ans, les cellules cérébrales se multiplient et les réseaux s'organisent dans l'organe qui est sans conteste le plus complexe de tous ceux des êtres vivants existant sur notre planète. Dans l'accomplissement de ce processus qui s'apparente à une deuxième naissance, le rôle de la génétique est important, comme celui de l'épigénétique : mémoire transgénérationnelle parallèle à celle des chromosomes qui peut influencer tout à la fois notre capacité musculaire, mais aussi l'organisation de notre cerveau et l'expression ou la non expression de certains gènes. Ainsi l'inné est tout à la fois le programme génétique, modifié par des influences extra-chromosomiques, et la confrontation des expressions géniques à l'environnement initial du nouveau-né et de l'enfant jusqu'à l'âge de 3 à 5 ans.
De ce point de vue, la position plus équilibrée de Nicolas Sarkozy est certainement proche de la réalité. Il le résume d'ailleurs dans la phrase "les circonstances ne font pas tout, la part de l'inné est immense."
Il n'est pas inutile de considérer les preuves factuelles du déterminisme inné de la pédophilie. Tout d'abord, il est singulier de se rendre compte que la littérature en matière de pédophilie n'est pas surabondante. Il est permis de se poser la question du désintérêt des scientifiques pour ce sujet qui touche, semble-t-il, chaque année plusieurs dizaines de milliers d'enfants en France. Le fait que les pratiques pédophiles aient concerné tout à la fois des individus ayant un statut social établi comme les prêtres et les enseignants, et des criminels isolés peut expliquer cette situation.
Pour autant des études existent et mettent en évidence des faits troublants. Il a été mis en évidence qu'il y avait plus de pédophiles dans les familles où existaient déjà des cas de pédophilie. D'autres auteurs ont démontré que les pédophiles ne s'attaquaient que rarement à leurs enfants génétiques. Il a été découvert que les pédophiles avaient souvent des antécédents de traumatisme crânien dans l'enfance. Enfin, en 2002, deux auteurs ont mis en évidence qu'une tumeur cérébrale pouvait déclencher un comportement pédophile chez un patient adulte et que l'ablation de la tumeur provoquait la levée des pulsions pédophiles. Grâce à l'imagerie par résonance magnétique, on a pu prouver que l'image érotique de l'adulte est altérée chez le pédophile, et que les circuits de la récompense sont activés à la vue d'images d'enfants. Ces données de même que le caractère itératif, compulsif et irrépressible du comportement pédophile, rapporté par les pédophiles eux-mêmes, conduisent à penser qu'il existe à l'origine de cette pulsion un mécanisme neurobiologique structuré et rigide dont la genèse est assez complexe, mais qui peut expliquer ce "choix de sexualité", et surtout la récidive et l'inefficacité des thérapeutiques actuelles. Quant à la genèse de cette organisation neurobiologique inductrice du comportement pédophile, il est permis de penser qu'à côté de facteurs innés constituant une vulnérabilité (ce que Nicolas Sarkozy appelle une fragilité), la société actuelle qui permet a beaucoup plus d'individus de révéler leur pédophilie a pu faire augmenter cette « pratique sexuelle » criminelle. Pour autant, force est de constater qu'elle reste marginale, confirmant ainsi l'aversion naturelle, et donc innée, de la majorité de la population pour la pédophilie.
S'agissant du suicide avant l'âge adulte ou chez l'adulte jeune, il est aujourd'hui bien établi que des altérations neurobiologiques existent, et que certaines ont un caractère inné. Seul un développement dépassant le cadre de ce texte permettrait d'exposer les travaux récents en cette matière.
Enfin, s'agissant des fumeurs, et d'une manière générale des cancers de cause environnementale, plus personne ne discute l'existence d'une susceptibilité génétique, même si, là aussi, il faut insister sur le caractère polygénique de cette susceptibilité. Ce caractère polygénique est une dimension de complexité qui échappe souvent à ceux à qui a été enseigné le déterminisme génétique monogénique (qui est très réducteur), le processus de la carcinogenèse, ou bien la psychologie. Toutefois la connaissance des facteurs génétiques et épigénétiques impliqués dans la carcinogenèse étant plus imparfaite, il est tout à fait impossible de prédire parmi les fumeurs de tabac qui va faire un cancer du poumon en rapport avec les goudrons issue de la pyrolyse des feuilles.
En terminant sur un éloge de la complexité, les deux protagonistes du dialogue ont implicitement reconnu l'arbitraire des séparations sémantiques en matière d'inné et d' acquis. Si le corps de l'être humain s'est peu modifié depuis le paléolithique, son cerveau a connu et connaît en permanence des adaptations tout à fait considérables qui lui ont permis de modifier totalement l'environnement, de créer des civilisations, des cultures, de permettre à chaque individu de s'exprimer et de créer. Cette plasticité cérébrale est adaptative : il s'agit du résultat d'un processus sélectif qui a commencé chez les primates, et qui connaît son aboutissement actuel chez l'homo sapiens. L'ensemble du matériel génétique est impliqué dans cette adaptativité cérébrale, qui constitue une des formes les plus évoluées de la vie sur terre. En créant un organe complexe capable d'effectuer des choix sélectifs et déterminants pour la survie, qu'il s'agisse de la survie physique au paléolithique, de la survie économique aujourd'hui ou bien tout simplement du choix d'une ou d'un partenaire, l'évolution des espèces vivantes a connu une étape tout à fait nouvelle. Le déterminisme génétique du cerveau est chaque jour un peu plus éclairé par les découvertes des neuro-sciences. Ce qui peut être troublant est que ce déterminisme est à l'origine d'un fonctionnement cérébral tellement adaptatif, tellement réactif, tellement rapide, tellement créateur et inventif, qu'il peut donner lieu de manière tout à fait erronée à une interprétation strictement environnementaliste. Considérer que l'être humain est le simple résultat final des influences environnementales, c'est nier toute la théorie évolutionniste, car sur le court terme, c'est l'individu qui fait des choix, et sur le long terme, c'est la sélection génétique qui organise les orientations.
Qu'il me soit permis pour terminer de louer le débat libre et contradictoire. Plusieurs critiques féroces ont été écrites après les propos tenus par Nicolas Sarkozy, mais, d'une manière générale, peu se sont intéressés au fond des questions posées. En s'abritant derrière des paravents idéologiques éculés, transformés en icônes du penser politiquement correct comme « les Lumières », « la Raison », « l'Humanisme », la plupart ont évité le débat. Ce dernier est pourtant essentiel à la respiration d'une société : non seulement pendant une campagne électorale, mais aussi chaque jour, pour comprendre le sens de nos actes et agir en homme libre. Assurément, un déterminisme existe dans nos comportements, nos actions, et une société ne peut durablement flatter les instincts les plus bas sans conséquence délétère pour tous. L'apologie de la violence et de pratiques sexuelles marginales ou criminelles telle qu'elle apparaît dans les médias n'est pas simplement le reflet passif d'une société qui nie ses valeurs. C'est aussi, parfois, l'acte volontaire de ceux qui ont monopolisé les outils de démultiplication de la création cinématographique ou télévisuelle à des fins destructrices. Parce que le viol, l'inceste, la pédophilie, le crime sont des comportements que le groupe n’a jamais naturellement valorisé, l'opinion de ceux qui les combattent n'est pas seulement conservatrice au sens littéral du terme mais tout simplement mieux adaptée à la survie de l’espèce.
Mieux comprendre l'intimité de l'organisation neurobiologique qui conduit à des comportements déviants criminels, notamment ceux qui sont susceptibles de déboucher sur des crimes itératifs, comme la pédophilie n'a pas pour but de « fliquer » la population, mais plutôt, en premier lieu, de soigner efficacement ceux que la psychothérapie laisse actuellement en déshérence à la sortie de la prison.
Mitchell KJ (2007) The genetics of brain wiring: From molecule to mind. PLoS Biol 5(4): e113. doi:10.1371/journal.pbio.0050113
Santé, maladie, systèmes de soins
Santé, voilà un mot qui revient très fréquemment. Pourquoi cet usage perverti du mot santé quand c'est de maladie qu'il s'agit ? Pourquoi leur confusion, leur usage non discriminant et ce curieux amalgame entre santé et maladie ?
En pratique, avant de donner un sens à "la maladie", il serait naturel de donner un sens à "la santé".
La vie est une aventure mortelle. La santé un équilibre de vie qui se termine par une fin malheureuse. Que l´humain soit ici et maintenant par hasard ou bien par projet, il a dans ce passage terrestre des contingences charnelles : son corps le meut, lui permet de penser, d´écrire, de créer et de produire, mais aussi de rire et de jouir. En santé, je dispose d´un certain capital de vie, d´action de création et de travail. Ce capital est régulièrement entamé par le temps mais aussi de manière variable par l´usage que je fais de la vie. Les conduites à risque, sexuelles, addictives au sens large ou bien alimentaires voire sportives sont susceptibles d´entamer mon capital santé et de me précipiter dans le déséquilibre, la maladie ou l'accident. À cet égard et à bien d´autres, la maladie mentale n´échappe pas non plus à cette règle.
Je mets en danger ma santé par une action volontaire consciente et répétitive, ce capital santé, mon bien le plus précieux car il est ma première liberté, c´est moi et moi seul qui décide de le détruire plus ou moins vite.
Avant d´en être responsable, j´en suis le propriétaire ; et c'est comme tout propriétaire que je suis responsable de mon bien. Cette propriété est naturelle et transcendantale car elle concerne mon être physique et psychique dans son unicité et sa puissance. "Unicité", c´est à dire différence. Je suis, donc je suis différent. Cette différence fonde ma liberté et ma personnalité. Puissance de mon existence car mon projet de vie dépend aussi de ma santé et ce, même si le contraire est vrai tant certains humains se sont parfois servis de leur maladie pour témoigner et pour créer.
La maladie, anthropologiquement et scientifiquement, est la rupture de cet équilibre, une rupture significative et plus ou moins durable.
Pour pallier cet état de maladie, le groupe originel et les sociétés humaines qui lui ont succédé ont institutionnalisé des usages et des pratiques. Toutefois, ces usages et ces pratiques diffèrent dans leurs approches et leurs finalités. Les sociétés primitives de chasseurs cueilleurs, livrés au Darwinisme social et à la survie à tout prix, ont privilégié l´efficience en constituant une mémoire des principes soignants naturels, prolongeant ainsi l´instinct, et l´apprentissage animal. Ensuite, pour les sociétés plus complexes, ces usages et pratiques ont laissé la place à des symbolismes structurants qui visaient à donner un sens à la maladie à défaut de la guérir.
Enfin, nos sociétés post-industrielles ont porté progressivement l´allopathie au sommet du soin par l´usage massif et planétaire du médicament, recyclé de l´ethnopharmacologie en un produit de consommation. La maladie est un risque assurable pour lequel existent des traitements plus ou moins onéreux en fonction de la gravité de la maladie. Médecine, pharmacie, hôpital, assurance sont les emblèmes actuels de ces usages et pratiques liés à la maladie.
La première conséquence de cette dichotomie entre santé et maladie, c´est l´abus dangereux de l´expression "système de santé" à la place de "système de soins". Cet abus existe aussi en anglais et dans d´autres langues. Or, le "système de santé" n´existe pas. Il exposerait à un rapport risque-bénéfice énorme.
Le système de soins s´adresse à des malades ; et c´est pourquoi il est organisé autour de moyens économiques essentiellement assurantiels de structures dédiées de l´industrie des biens médicaux et de ressources humaines. Ce système-là produit des soins, et les résultats sont mesurables par un certain nombre d´indicateurs. Ce système de soins existe dans tous les pays développés, à des degrés divers d´organisation et selon des moyens de financement variés.
L´autre conséquence principale est la prise de conscience de la propriété inaliénable de son capital santé, et de la responsabilité individuelle qui en découle. Pour autant ce capital santé peut être menacé par la société à de nombreux niveaux. D´où le concept, très vite redondant, de santé publique, qui n´est que la garantie que l´État se doit d´apporter, que des individus ou des activités économiques ne porteront pas atteinte à l´intégrité du capital santé des membres de la société. L´insécurité, l´environnement, sont des risques pour la santé que l´individu peut difficilement maîtriser seul, au moins dans nos sociétés actuelles. L´État développe des politiques dans ce sens mais l´appréciation des résultats est beaucoup plus difficile que ce soit sur le court terme ou le long terme.
Pourquoi cet amalgame entre santé et maladie?
Dans les sociétés occidentales postindustrielles, on fait fréquemment un usage indifférent des mots "santé", "soin" ou "maladie" pour désigner les actions des professionnels, les structures dispensant des soins ou l´industrie des biens médicaux.
Cet usage est bien évidemment signifiant. Chez le professionnel, il y a une forme d´arrogance extrême à vouloir déposséder le patient de sa propriété essentielle : son capital santé, pour qu´il le dépose entre ses mains à lui, fût-ce en gérance... de la même façon, et symétriquement, il y a une grande illusion chez le citoyen qui met un tiers au volant de sa propre voiture sans que ce dernier y prenne place !
Chez l´assureur du risque, qu´il s´agisse de l´ État ou d´un assureur privé, c´est la volonté de confondre les deux pour qu'elles ne soient plus séparées dans l´évaluation en retour que fait l´assuré au regard de la prime payée. Il est toujours plus facile de justifier d´énormes prélèvements, si on inclut à la fois maladie et santé. Et puis le slogan « la santé n´a pas de prix » est encore une de ces illusions collectives vivaces qui plaisent aux citoyens de l´État-providence, parce qu'elle permet de s´exonérer de sa propre responsabilité et de faire entretenir ses turpitudes par les autres.
Définir clairement ce qui relève du soin pour maladie, pour accident, ce qui relève de la santé publique et ce qui demeure la responsabilité individuelle vis à vis de son capital-santé, sont des étapes incontournables d´une réflexion sur les systèmes de soins. Nul doute que le relativisme contribue à entretenir la confusion, mais il semble bien que les intérêts économiques ou idéologiques soient des déterminants plus puissants de ce glissement conceptuel.
Au moment où le paradigme allopathique basé sur la médecine technique et le médicament atteint ses limites, le changement paradigmatique n´est compréhensible qu´en posant de bonnes questions et en apportant des définitions précises.
Références :
GILLMAN, Matthew W., M.D., Developmental Origins of Health, The New England journal of medicine, 27 octobre 2005, Waltham, Massachusetts, pp. 1848-1850
HEATH, Iona, Who needs health care-the well or the sick? British Medical Journal, 23 avril 2005, Londres, pp. 954-956
LE PEN, Claude, Le Marché de la santé vu par Claude Le Pen, Les Échos, Paris, 9 janvier 2006, p. 15
NORRIS, Jeremiah, Preventative Medicine: How Information Can Modernize EU Healthcare, European Enterprise Institute Policy Paper N°1, Bruxelles, 2 avril 2004
Ils ont tout compris:
https://ramsaygds.fr/
Walk-in health clinics
Des cliniques externes fleurissent dans les galeries marchandes des grandes surfaces aux États Unis. Des soins y sont pratiqués, préventifs ou curatifs : de l'analyse de gorge à la recherche d'un streptocoque à la vaccination contre la grippe ou l'hépatite. D’autres examens de dépistage ou des gestes thérapeutiques simples sont possibles dans ces structures, dont le coût est très inférieur à celui des structures traditionnelles.
Le système de soins américain, qui absorbe environ 13% du PIB, a-t-il besoin de ce type de structure ?
Voilà typiquement une question inspirée par une approche planiste du système de soins.
De fait, ces cliniques fonctionnent et se développent avec des clients qui payent soit de leur poche, soit en co-paiement avec des assurances. Il y a donc un besoin lié à des impératifs non médicaux comme l'unité de lieu, la brièveté de l'attente et l'absence de rendez-vous préalables - mais aussi une autre forme de communication et de consommation de biens et services médicaux.
Le médecin n'est plus l'intermédiaire obligé, le passeur vers la consommation à travers l'ordonnance de prescription : le pharmacien prescrit l'examen, le médicament ou le vaccin et l'infirmière accomplit un certain nombre de gestes diagnostiques ou thérapeutiques.
Ces cliniques sont le fer de lance d'un concept nouveau, le Consumer-Directed Healh Care ; celui-ci implique une plus grande autonomie de décision du patient, mais aussi d'autres intervenants comme le pharmacien ou l'infirmière.
Dans des pays comme le Canada où la régulation de l’offre de soins se fait par la pénurie, les walk-in clinics répondent à un autre besoin : pallier les défaillances du système étatique.
Pour le consommateur, plusieurs questions se posent :
- Premièrement peut-on faire confiance à Wal-Mart ou à CVS pour assurer la qualité des soins dans de telles structures ? Il est curieux que ce type de question vienne surtout à l'esprit de nos concitoyens européens.
En effet, en Europe, les grandes chaînes de distribution - notamment dans l'agro-alimentaire ont, du point de vue de la sécurité, une fiabilité qui est très supérieure à celle des hôpitaux et cliniques, et tout à fait proche du risque zéro. On imagine donc que les moyens humains et technologiques sont largement en possession de ces firmes pour gérer de telles structures avec la même assurance de qualité.
Simplement, il suffit de considérer les biens et services médicaux comme les autres biens et services du point de vue de leur production, de leur qualité et de leur prix. Observons que les avancées de la Cour de Justice des Communautés Européennes, qui conduisent à considérer la production de biens et services médicaux comme une activité économique, vont dans ce sens.
- Deuxièmement est-ce que les médecins vont perdre de l'activité donc du chiffre d'affaires en raison de l'existence de telles structures ?.
Rien n'est moins sûr, car dans le système américain ce type de consommation de biens et services médicaux vient s'ajouter à la consommation actuelle et non pas se substituer à des consultations ou gestes pratiqués par le médecin traitant. Néanmoins, ce risque existe et correspond à des restructurations transitionnelles de l'offre de soins qu'il serait très imprudent de freiner, car ces restructurations favorisent l'efficience du système et aussi un meilleur accès aux soins, notamment en ce qui concernant la prévention et le contrôle des maladies chroniques.
- Troisièmement ne s'agit-il pas d'une tête de pont de l'industrie pharmaceutique dans les grandes surfaces au contact direct du consommateur dans le seul but de vendre?
La réponse est bien évidemment positive, et ce type de clinique se développe dans le même schéma de "business" que la publicité directe pour les médicaments, encore interdite en Europe dans certains pays, alors même que la publicité et la consommation d'alcool ou de tabac y sont largement présentes.
Sauf à diaboliser l'industrie pharmaceutique, ce qui a entraîné ces dernières années une fuite des investissements de l'Europe vers les États Unis en matière de recherche et de développement, force est de constater que l'industrie pharmaceutique présente des qualités de production extrêmement élevées, et des méthodes de publicité qui sont les mêmes que celles de l'industrie agro-alimentaire. On doit constater que dans notre pays en particulier, mais aussi dans d'autres pays d'Europe, l'absence de publicité dirigée vers le public pour les médicaments n'a jamais provoqué un comportement vertueux au niveau de la consommation des patients et de la prescription des médecins.
En France, en dépit de cette interdiction de publicité directe, et avec une publicité destinée aux médecins qui est comparable aux autres pays, nous détenons des records de consommations dans le domaine des antibiotiques, des psychotropes, des statines pour n’en citer que trois. Le marché réglementé, les interdictions multiples sont, dans notre modèle d'assurance-maladie, totalement inefficaces pour contrôler la consommation des médicaments.
Si de telles cliniques apparaissent comme une opportunité pour ceux qui les créent et pour l'industrie pharmaceutique qui y vend ses produits, le frein économique que constitue la non-prise en charge par les assurances - ou une prise en charge dissuasive de l'usage excessif - permet de limiter la consommation.
- Quatrièmement, est-ce que ces dépenses entrent dans le cadre des dépenses remboursables (assurance-maladie de type européen) ou des dépenses entrant dans le cadre d'une déduction fiscale (Health Benefit Account) ? Dans un système d'assurance, c'est l'actuaire qui répond à cette question en calculant le montant des primes en fonction de l'étendue des garanties. Dans le système de redistribution sociale, on observe d'une part une absence totale de flexibilité quant aux nouveaux modes de consommation des biens médicaux et d'autre part une prépondérance des structures classiques, en particulier hospitalières, qui absorbent l'essentiel des ressources.
- Cinquièmement, quelle issue pour le consommateur si une complication survient, qu'il s'agisse d'une erreur d'indication ou d'une erreur de pratique d'un geste diagnostique ou de traitement ?
Compte tenu de l'adossement de ces cliniques à d'énormes structures comme Wal-Mart ou CVS, on peut imaginer que l'accident, et d'éventuels dommages qui y seraient rapportés, seront très rapidement pris en charge et indemnisés, et ce aussi rapidement, sinon plus rapidement que dans le cas d'une assurance professionnelle de médecin. En effet, il y va de la réputation de ces firmes et, de ce point de vue, le risque qu'elles encourent si de tels accidents se produisent, et sont mal indemnisés est très supérieur au montant que peut demander un patient susceptible d'avoir subi un dommage.
Il y a donc peu à parier sur une dégradation de la couverture du risque et, bien au contraire, on peut estimer que cette couverture sera meilleure.
- Sixièmement est-ce que l'indépendance des praticiens (pharmaciens, infirmières, et éventuellement médecins) qui exercent dans ces cliniques est susceptible d'être remise en cause par des conflits d'intérêts au sujet des prescriptions par exemple ?.
Dans la mesure où leur "employeur" n'est pas une firme pharmaceutique, leur position vis à vis du médicament est exactement la même que celle d'un médecin libéral ou salarié.
Par ailleurs, il faut souligner que les liens contractuels éventuels entre la clinique externe et le professionnel qui y exerce relèvent des mêmes règles déontologiques que dans n'importe quelle structure, y compris hospitalière.
Au total, ce type de clinique présente de nombreux intérêts mais, pour des raisons idéologiques, il est tout à fait surréaliste d'imaginer le développement de telles structures en France par exemple.
De même, de nombreux obstacles se dressent sur la route du Consumer-Directed Health Care.
Les prérogatives professionnelles des infirmières sont bien trop limitées dans notre pays, et le rapport Berland, qui avait tenté de sensibiliser les politiques à ce problème, a été enterré.
Les compagnies pharmaceutiques, ainsi que celles qui fabriquent du matériel de home monitoring, sont trop occupées, et placées en conflit d'intérêt par leur lien avec l'Assurance-maladie qui représente l'essentiel de leur marché, si bien qu'elles ne prennent guère d'initiatives dans ce domaine, afin de rester politiquement correctes.
Les médecins, arc-boutés sur l'omnivalence du diplôme et l'exclusivité concernant le diagnostic, le traitement et la prescription, maintiennent ce qu'ils considèrent comme des avantages pour des raisons essentiellement financières, les tarifs de l'Assurance-maladie étant très bas, tout cannibalisme de leur clientèle mettrait en péril l'équilibre économique de leur activité.
Les hôpitaux et cliniques qui possèdent des centres d'urgences remplissent à tout va ces centres, et en aval les structures d'hospitalisation puisqu'il n'existe aucun contrôle de la pertinence de cette hospitalisation, et que par ce fait même nos habitudes dans ce domaine sont devenues aussi critiquables que celle de la consommation de certaines classes médicamenteuses.
Bien évidement, en mesurant le risque des hospitalisations non motivées et non nécessaires, il serait facile de mettre en évidence le coût exorbitant d'un tel fonctionnement.
Toutefois, en voulant à toute force exclure le marché du champ de la consommation des biens et services médicaux, l'État a provoqué, grâce à un énorme bug du planisme énarchique, une crise démographique des professions médicales, laquelle augure d'initiatives très variées dans ce domaine dans les prochaines années.
Pour autant, différents obstacles du droit positif verrouillent le fonctionnement actuel du système. On citera le monopole de l’Assurance-maladie, l’obligation de cotiser au monopole sans choix des garanties, les textes de loi sur l’exercice illégal de la médecine, l’interdiction de la publicité. De surcroît, des passe-droits bien commodes maintiennent pour le système de soins un statut d’exception : non respect du droit européen de la concurrence entre les établissements hospitaliers, opacité des coûts, des tarifs, et des contrats en matière d’assurance complémentaire et chez les professionnels eux-mêmes… Finalement, comme le système d'assurance-maladie actuel devra être modifié pour survivre, il est intéressant d'observer de telles expériences et de préciser, suivant la technique bien connue du benchmarking, ses avantages et ses erreurs.
J'ajouterais que, dans leur dénomination, ces Walk-in Health Clinics reprennent la thématique de la santé de la manière, la plus ambiguë, que j'ai déjà exposée dans mon précédent texte sur la différence entre santé et maladie. Bien évidemment, une ambiguïté chargée de sens.
Références
1. Freudenheim, Milt, "Attention Shoppers: Low Prices on Shots in Clinic", The New York Times, 14 mai 2006
2. Krauss, Clifford, "Canada Looks for Ways to Fix Its Health Care System", The New York Times, 12 septembre 2004
Les blogs de l'Institut Turgot - Le blog santé du Dr Guy-André Pelouze