Les politiciens sont tous dopés par le krach et la crise. Une véritable addiction, ils adorent car ils peuvent agir sans compter et surtout sans soucis. Ils ne seront plus là quand les citoyens endettés ou leurs enfants voudront leur demander des comptes. Alors que chacun pourra s'apercevoir que beaucoup de cet argent public dépensé l'aura été en pure perte pour le pays mais pas pour les actionnaires et dirigeants d'entreprises en déclin y compris les banques, il est un domaine où les politiques pratiquent un laissez faire aux conséquences très dommageables.
C'est le domaine de la santé des enfants. La publicité pour les aliments avec pour cible les enfants fait des ravages tout autant que le nombre d'écrans dans chaque foyer. L'industrie agro-alimentaire comme hier l'industrie du tabac sait très bien qu'il s'agit d'un investissement sur, un enfant obèse c'est à 0.8 p un adulte obèse. Autrement dit pour 10 enfants obèses induits par l'association publicité/télé/sédentarité il y aura 8 adultes accro des rayons à sucre, amidons et graisses des supermarchés. Qui dit mieux?
Cette publicité ciblée sur une population d'êtres humains dont le développement cérébral est en cours est elle légitime? On peut en douter. La population exige des sanctions sévères (il faut ajouter le qualificatif car le mot sanction a été vidé de sens par le politiquement correct) pour les pédophiles et ce avec raison. Or la publicité sur les aliments qui vise les enfants est attentatoire à leur santé et doit à mon sens relever de l'intervention régalienne de l'état et de la loi. Dans l'article cité ci-dessous une solution est suggérée, rendre cette publicité non déductible au niveau des charges de l'entreprise. Autrement dit la rendre très coûteuse pour l'entreprise sans qu'elle le soit pour le payeur de taxe puisqu'aucun fonctionnaire ne sera chargé de collecter une ènième taxe. Les modèles prévoient une baisse de 20% des enfants obèses, cela reste à vérifier mais c'est assurément une arme non négligeable et efficace comme l'ont montré semble-t-il la Suède, la Finlande et la Norvège.
Pour aller au delà il faudra beaucoup plus et là l'état ne peut rien. Ce sont les parents qui doivent jouer leur rôle: ne pas installer d'écran TV dans les chambres, ne pas acheter de junk food, préparer des plats avec des produits frais au lieu de regarder la télé, organiser et participer aux activités sportives de leurs enfants, leur acheter un vélo pour se rendre à l'école et éviter les transports motorisés. L'enfant n'est pas un gadget qu'on abandonne quand on a assez joué, il n'est pas un objet social que la collectivité doit prendre en charge, c'est un être humain fragile en devenir que ses parents ont décidé de mettre au monde pour leur survivre, ils lui doivent amour, éducation, sécurité jusqu'à la maturité... C'est pourquoi la société ne peut fonctionner dans l'intérêt de ses membres sans un équilibre entre la responsabilité individuelle et les fonctions régaliennes de l'état. Distribuer des milliards avec un résultat incertain est beaucoup plus facile que de préserver la santé des enfants. Pour paraphraser le président Sarkozy qui louait récemment son attitude en Europe toute empreinte d'action et de moins de palabres, on pourrait dire que dans le domaine de la santé publique et en particulier des enfants l'état français n'a rien dit et n'a rien fait. L'ajout prescrit par la loi d'une mention concernant les aliments gras salés sucrés à toute publicité est un exemple non pas de la faiblesse de l'état régalien mais plutôt de sa complicité car cet ajout n'a qu'un seul but: dissuader quiconque de soutenir que la puissance publique est restée les bras croisés et ainsi l'exonérer de responsabilité. Il est effet mensonger de faire croire qu'un enfant peut être "protégé" des avalanches de publicité sur les barres chocolatées bourrées de graisses et de sucres par une voix off qui débite à toute vitesse un slogan toujours identique sur un ton monocorde. Le capitalisme de rentes et de connivence est très loin d'une société libérale où la responsabilité des individus est entière mais où l'état s'engage à fond pour assurer la sécurité et le respect de la loi. Nul doute que des lobbies trop puissants entravent toute action significative dans ce domaine. Il n'y a pas si longtemps les firmes qui fabriquent des "céréales" sucrées et grasses étaient appelées à financer des petits déjeuners "modèles" dans les écoles, collèges et lycées! L'Europe elle-même est en panne à ce niveau car les potentats nationaux ne veulent pas qu'on interfèrent avec leur jardin électoral. Il reste le recours à la loi. Par exemple la class action mais dans la vieille Europe a-t-elle une chance d'aboutir?
http://www.journals.uchicago.edu/doi/abs/10.1086/590132
samedi 13 décembre 2008
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