jeudi 1 avril 2021

Emmanuel Macron et la vérité

https://www.philomag.com/articles/exclusif-nous-avons-retrouve-la-copie-du-bac-de-philo-demmanuel-macron?fbclid=IwAR0hroRnhrkThwMn0qnO0yKP5wjEobO-HgVEeskEa6z3EZtqlldpjt_2suY


Introduction intégrale

« Dissertation : Peut-on être indifférent à la vérité ?

Depuis toujours, l’homme recherche la vérité, pour guider sa pensée et éclairer son action (l’un n’allant pas sans l’autre). Mais qu’est-ce que la vérité ? Chacun n’en a-t-il pas sa propre vision ? Pour certains, elle est donnée par la Science. Pour d’autres, elle est révélée par la Religion. Pour les troisièmes, elle est une quête infinie [annotation du correcteur : TB]. Face à cette multiplicité chatoyante et bigarrée de définitions de la vérité, ne peut-on avoir la tentation de devenir indifférent à elle ? L’actualité récente, avec l’élection de Jacques Chirac, nous en fournit des exemples frappants. L’homme politique sans scrupules qui ne rêve que de parvenir au pouvoir risque de devenir, comme le dit une émission populaire, un “super-menteur” [Évitez le commentaire politique]. Ce qui n’est pas sans poser problème. Comment concilier idéal démocratique, qui obéit au plus grand nombre et se perd souvent dans la démagogie et le populisme, et idéal de vérité ? En même temps, la passion ne nous rend-elle pas indifférent à la vérité ? Lorsque j’aime une femme, je deviens indifférent à la vérité [TTB]. On me dit qu’elle est trop ci ou pas assez ça, tout le monde s’oppose à mon inclination. Mais ça m’est égal. [SUIT UNE PHRASE BARRÉE, ILLISIBLE. Annotation : ???]

Comment, alors, distinguer entre une indifférence cynique, celle du politique prêt à tout, et l’indifférence incarnée, affective, celle qui rend possible l’impossible et fait bouger les mondes ? Comme dans tous les domaines, il faut en passer par la philosophie [B]. Ainsi, dans un premier temps, nous nous pencheront [sic] sur le devoir de vérité, qui anime l’homme de science, le philosophe, l’intellectuel, l’être moral, le citoyen. Dans une deuxième partie, nous verrons avec Hegel que ‘rien de grand dans ce monde ne s’est fait sans passion’, et que l’indifférence à la vérité permet de grandes choses. Enfin, dans un troisième temps, nous chercherons à réconcilier ces deux attitudes contradictoires, et que nous pouvons en même temps [Intéressant. À creuser] être soucieux de la vérité et indifférents à elle ». [L’introduction est longue. Ne soyez pas trop bavard !]

Extrait de la première partie

« Pour citer Emmanuel Kant, la vérité est un ‘impératif catégorique’ [Mais Kant sépare le domaine de la recherche de la vérité et celui de la morale]. La rechercher s’impose aux scientifiques, aux philosophes. Mais pas seulement ! J’ai été très marqué par l’aparteid [sic] imposé aux noirs en Afrique du Sud. Et surtout par ce qui s’est passé après. [Ne digressez pas trop sur les anecdotes personnelles] La mise en place d’une commission ‘vérité et réconciliation’ a permis d’essayer de réconcilier les mémoires. Pour pardonner le mal, il faut le nommer. Pourquoi ne pas s’en inspirer pour avancer sur notre histoire coloniale à nous, Français [Vous êtes en train de rédiger un devoir de philosophie, pas un programme politique] ? Il faudrait faire ce travail pour la seconde guerre mondiale et la guerre d’Algérie. Un de mes professeurs m’a dit qu’un philosophe français actuel, Pierre Riqueur [sic] préparait un livre sur ce sujet et qu’il cherchait quelqu’un pour l’aider. J’adorerais ! [Hors-sujet !Vous n’êtes pas à un entretien d’embauche] »

Extrait de la deuxième partie

« La passion n’a que faire de la vérité. Chacun a en en soi, pour citer Georges Bataille, un philosophe érotique, ‘une part maudite’, quelque chose qui échappe aux raisonnements froid [sic], à la recherche de son intérêt, au calcul de ses plaisirs. Quand on aime, on n’est ni dans le bien, ni dans le mal. La vérité vous est égale, car vous subissez ce que Stendhal appelle la cristallisation, qui pare de mille vertus la personne aimée. Oui, on est alors complètement indifférent à la vérité, et c’est tant mieux. » 

Extrait de la troisième partie

« Mais, comme dit Alfred Camus [sic], ‘il faut éviter que le monde ne se défasse’ [N’abusez pas des citations]. Si tout le monde ment sans respecter l’exigence de vérité, comme dit Kant, alors la société deviendrait invivable. Comment, alors, concilier l’attention à la vérité et la passion qui nous anime et nous la fait perdre de vue ? Peut-on les respecter en même temps ? Oui, c’est possible.

Tout d’abord, la vérité ne sert à rien si elle est juste là en permanence [Pas clair]. Elle dépend de ce qu’Aristote appelait le « kairos » (c’est du grec) [On avait compris], le moment opportun. L’homme politique, pour prendre un exemple au hasard, la mobilise quand il en a besoin pour s’emparer du pouvoir défendre sa vision du monde. La vérité se conquit [sic], il faut l’utiliser intelligemment. C’est Machiavel qui le dit, lorsqu’il explique dans Le Prince comment un dirigeant doit l’utiliser. Elle doit être dite au moment où ça l’arrange. C’est la loi du monde.

Mais cela fait-il de nous des cyniques, des démagogues grossiers qui ne connaissent pas leurs dossiers et racontent n’importe quoi pour séduire le petit peuple à la télévision ? Non. Le philosophe français Michel Foucault revendique le ‘courage de la vérité’, le fait de dire des choses qui ne plaisent pas, mais qui sont les idées de l’avenir. 

D’ailleurs, l’amour et la vérité ne sont pas si incompatibles qu’on le dit. La vérité vient parfois du cœur. J’aimerais citer un livre que j’ai étudié en français, la correspondance entre Diderot et la femme qu’il aimait, Sophie Vollant [sic] : ‘Partout où il n’y aura rien, lisez que je vous aime’. Cet amour est peut-être la plus forte des vérité [sic]. Et cette vérité ne peut être indifférente. »

Conclusion intégrale

« On peut tenir à l’exigence de vérité, ne pas y être indifférent, tout en laissant toute sa place à la passion et les grands engagement personnels [sic]. Oui, un discours de vérité est possible. Pour ma part, j’ai toujours essayé de dire les choses comme elles sont, de m’approcher d’une forme de vérité. [Évitez la complaisance] Il faut le faire, au risque de choquer les fainéants ou les peureux. Mais je sais que c’est un long chemin. Comme le dit Pierre Riqueur, la vérité se dit, elle se raconte, elle se cherche en une quête jamais terminée. On ne peut y être indifférent, mais on sait qu’il ne faut jamais être certain de l’avoir trouvée une fois pour toute. Au fond, la vérité est comme nous : jamais infaillible [Bonne idée mais mal dit]. Et toujours en marche. »

Évaluation du correcteur

« Une copie brillante, servie par des références la plupart du temps bien maîtrisées (mais parfois moins). La problématique est bien posée, notamment l’opposition entre exigence de vérité et indifférence passionnelle. Vous avez un vrai art de la synthèse. Attention, toutefois, à ne pas vouloir toujours tout réconcilier. Attention également à ne pas confondre une dissertation et une profession de foi. C’est maladroit. Vous ferez peut-être un bon philosophe à condition de ne pas vouloir être trop politique. 16/20 »

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