Le constat est factuel mais les "solutions" sont pour certaines à préciser
1 - la fermeture systématique des plus petites unités au grand dam des populations "périphériques" concernées, considérées au mieux comme des patients de seconde zone ;
Il ne faut pas tout confondre. Les "petits hôpitaux" n'ont pas servi à grand chose pendant cette épidémie et ne servent pas à grand chose en temps calme. Ce sont des unités de gériatrie et certains des centres d'urgence. C'est pourquoi leur coût est élevé. L'hôpital ayant un statut d'administration publique est doté quel que soit sa taille de personnels surabondants qui ne sont jamais au contact des patients. Les petits hôpitaux ont des activités très faibles et très peu de médecins qualifiés. Le meilleur service à rendre aux patients c'est une ambulance vers un établissement doté de tout ce qui est nécessaire ce qui évite les transferts et les pertes de chance. C'est un exemple de ce qui se voit et de ce qui ne se voit pas. La transformation en centre d'urgence ou en EHPA est faite depuis longtemps dans les autres pays d'Europe. Les personnes averties dans ces territoires nommés périphériques ne vont jamais à l'hôpital local. Cet ode à la localité et aux "services publics" qui n'existeront plus physiquement est une erreur et c'est la cause de la faible qualité des soins dans ces territoires. Un centre d'urgence équipé en téléconsultation est le maillon indispensable.
2 - la suppression des lits dans les plus grandes ("l’hôpital sans lit " est l’un des grands fantasmes de nos "élites financières publiques" prodigues sur des tas de choses, mais incroyablement radines sur l’essentiel) ;
Là aussi il y a une erreur. Ce qui ne va pas c'est l'absence d'autonomie des hôpitaux et la tutelle rigide de l'ARS. Les hôpitaux ont des moyens considérables. Il leur faut un statut qui libère les énergies et en particulier l'énergie essentielle celle de gérer.
Exemple 1: l'hôpital ne manque pas de lits il manque de flexibilité dans l'affectation des lits. Les lits techniques sont en demande les lits hoteliers sont inutiles. Il y a des solutions. Elles sont refusées par idéologie.
Exemple 2: Les situations de catastrophe modifient les besoins il est raisonnable de disposer de ressources capables d'être mises en oeuvre rapidement comme des transformations de lits en particulier équipés de respirateurs ou bien d'isolement. Nous aurions eu le temps de restructurer si l'alerte avait été prise au sérieux en Janvier 2020.
Exemple 3: Le concept de service dédié, l'affectation des personnels, l'obsession du remplissage des lits hérité de la dotation globale font des ravages dans la rigidité d'organisation des hôpitaux. À condition de pouvoir redéployer chaque jour le personnel il est naturel que des lits techniques soient vides en fonction de la saisonnalité et d'autres facteurs de variation de la demande.
3 - la pénurie des moyens matériels (masques, blouses, tests, médicaments, respirateurs etc.) obligeant nos soignants à organiser la récupération de sacs-poubelles pour compléter leurs protections individuelles ;
Sur ce point sans disculper l'état je voudrais faire observer que c'est un travers de la centralisation et du statut d'administration publique. Les entreprises publiques ou privées ont la responsabilité de protéger leur personnel. Les dirigeants ont tout prévu dans les limites du raisonnable. Pourquoi les directions des hôpitaux français n'ont pas constitué et géré un stock de masques, de surblouses et autres consommables dimensionné à leur structure? Même constat pour les EHPA. J'ose dire affirmer que c'est par irresponsabilité car nous avions le temps cette pandémie n'est pas une catastrophe nucléaire qui se produite en quelques minutes. Si bien que ce sont de grandes entreprises privées (aéronautique, industrie, énergie...) ont donné des masques à des professionnels de santé car leur stock était calculé largement!
Il reste la faute grave de l'absence de masques pour la population immuno-fragile et là c'est tous les échelons du mille feuille qui sont concernés. Une impéritie inexplicable dans un pays à 800 milliards de dépenses sociales.
4 - l’externalisation à cause d’une politique tarifaire indigente de nos molécules à l’étranger ;
Oui pour être plus clair c'est revente au second marché à des pays étrangers des molécules acquises en France. Mais en amont c'est la fuite des industriels en raison de l'enfer réglementaire, fiscal, administratif et social français. Qui va s'aggraver dans les mois qui viennent.
5 - un numerus clausus imbécile, qui a efficacement tari le recrutement des médecins (autre grand fantasme des élites précitées : la santé sans praticien prescripteur coûte en effet bien moins cher qu’un maillage médical correct du territoire, l’engorgement résultant des urgences étant passé par pertes et profits) ;
Oui mais aussi et c'est peut être encore plus important l'absence de délégation de tâches qui justement dans une épidémie devient une source de retard, de non diagnostic ou de perte de chance.
6 - la relégation en seconde division de la médecine de ville traitée avec une insupportable condescendance comme un parent pauvre de la politique sanitaire, alors qu’elle en est un maillon essentiel ;
Oui et je dirai plutôt l'exclusion par Mme Buzyn et les hospitalo-centristes de la médecine ambulatoire toute entière, médecins, infirmiers, labos et imageurs.
7 - le mépris inadmissible envers les infirmiers, tant libéraux qu’hospitaliers, condamnés à des rémunérations indignes et à des horaires inacceptables, puisqu’ils n’appartiennent pas aux bruyantes phalanges de ceux qui ont le pouvoir de nuire et que leur haute conscience déontologique les empêche de faire grève ;
La situation est différente selon les secteurs. Les 35 heures dans les hôpitaux c'est très difficile à gérer et cela finira par appauvrir gravement les soignants de première ligne. comme ils sont minoritaires et moins syndiqués le reste du personnel est très content de partir à 16 heures le vendredi.
8 - et enfin, la prise de pouvoir, au sein de la santé et des hôpitaux, d’unités administratives pléthoriques et dépourvues de réactivité, qui ont largement démontré leur incapacité à gérer par temps de crise.
- C'est la conséquence du statut d'administration publique et de l'irresponsabilité financière qui y est attachée.
- C'est aussi la conséquence de la tutelle des ARS.
- C'est enfin la conséquence du maintien des emplois très syndiqués dans le médico-technique qui dans l'hôpital entreprise de haute technologie n'ont plus d'objet pour la majorité d'entre eux.
En effet le personnel non soignant est constitué de l'administration, des cadres de soins et des médico-techniques. Or leur productivité est très faible. Plus l'hôpital est gros plus ces catégories sont importantes et pèsent sur le budget.
Ces quelques remarques pour préciser les faits au sujet d'un article excellent car il met le doigt sur l'irrationalité du débat médiatique dans l'après Covid-19-phase1.
Il ne faut pas tout confondre. Les "petits hôpitaux" n'ont pas servi à grand chose pendant cette épidémie et ne servent pas à grand chose en temps calme. Ce sont des unités de gériatrie et certains des centres d'urgence. C'est pourquoi leur coût est élevé. L'hôpital ayant un statut d'administration publique est doté quel que soit sa taille de personnels surabondants qui ne sont jamais au contact des patients. Les petits hôpitaux ont des activités très faibles et très peu de médecins qualifiés. Le meilleur service à rendre aux patients c'est une ambulance vers un établissement doté de tout ce qui est nécessaire ce qui évite les transferts et les pertes de chance. C'est un exemple de ce qui se voit et de ce qui ne se voit pas. La transformation en centre d'urgence ou en EHPA est faite depuis longtemps dans les autres pays d'Europe. Les personnes averties dans ces territoires nommés périphériques ne vont jamais à l'hôpital local. Cet ode à la localité et aux "services publics" qui n'existeront plus physiquement est une erreur et c'est la cause de la faible qualité des soins dans ces territoires. Un centre d'urgence équipé en téléconsultation est le maillon indispensable.
2 - la suppression des lits dans les plus grandes ("l’hôpital sans lit " est l’un des grands fantasmes de nos "élites financières publiques" prodigues sur des tas de choses, mais incroyablement radines sur l’essentiel) ;
Là aussi il y a une erreur. Ce qui ne va pas c'est l'absence d'autonomie des hôpitaux et la tutelle rigide de l'ARS. Les hôpitaux ont des moyens considérables. Il leur faut un statut qui libère les énergies et en particulier l'énergie essentielle celle de gérer.
Exemple 1: l'hôpital ne manque pas de lits il manque de flexibilité dans l'affectation des lits. Les lits techniques sont en demande les lits hoteliers sont inutiles. Il y a des solutions. Elles sont refusées par idéologie.
Exemple 2: Les situations de catastrophe modifient les besoins il est raisonnable de disposer de ressources capables d'être mises en oeuvre rapidement comme des transformations de lits en particulier équipés de respirateurs ou bien d'isolement. Nous aurions eu le temps de restructurer si l'alerte avait été prise au sérieux en Janvier 2020.
Exemple 3: Le concept de service dédié, l'affectation des personnels, l'obsession du remplissage des lits hérité de la dotation globale font des ravages dans la rigidité d'organisation des hôpitaux. À condition de pouvoir redéployer chaque jour le personnel il est naturel que des lits techniques soient vides en fonction de la saisonnalité et d'autres facteurs de variation de la demande.
3 - la pénurie des moyens matériels (masques, blouses, tests, médicaments, respirateurs etc.) obligeant nos soignants à organiser la récupération de sacs-poubelles pour compléter leurs protections individuelles ;
Sur ce point sans disculper l'état je voudrais faire observer que c'est un travers de la centralisation et du statut d'administration publique. Les entreprises publiques ou privées ont la responsabilité de protéger leur personnel. Les dirigeants ont tout prévu dans les limites du raisonnable. Pourquoi les directions des hôpitaux français n'ont pas constitué et géré un stock de masques, de surblouses et autres consommables dimensionné à leur structure? Même constat pour les EHPA. J'ose dire affirmer que c'est par irresponsabilité car nous avions le temps cette pandémie n'est pas une catastrophe nucléaire qui se produite en quelques minutes. Si bien que ce sont de grandes entreprises privées (aéronautique, industrie, énergie...) ont donné des masques à des professionnels de santé car leur stock était calculé largement!
Il reste la faute grave de l'absence de masques pour la population immuno-fragile et là c'est tous les échelons du mille feuille qui sont concernés. Une impéritie inexplicable dans un pays à 800 milliards de dépenses sociales.
4 - l’externalisation à cause d’une politique tarifaire indigente de nos molécules à l’étranger ;
Oui pour être plus clair c'est revente au second marché à des pays étrangers des molécules acquises en France. Mais en amont c'est la fuite des industriels en raison de l'enfer réglementaire, fiscal, administratif et social français. Qui va s'aggraver dans les mois qui viennent.
5 - un numerus clausus imbécile, qui a efficacement tari le recrutement des médecins (autre grand fantasme des élites précitées : la santé sans praticien prescripteur coûte en effet bien moins cher qu’un maillage médical correct du territoire, l’engorgement résultant des urgences étant passé par pertes et profits) ;
Oui mais aussi et c'est peut être encore plus important l'absence de délégation de tâches qui justement dans une épidémie devient une source de retard, de non diagnostic ou de perte de chance.
6 - la relégation en seconde division de la médecine de ville traitée avec une insupportable condescendance comme un parent pauvre de la politique sanitaire, alors qu’elle en est un maillon essentiel ;
Oui et je dirai plutôt l'exclusion par Mme Buzyn et les hospitalo-centristes de la médecine ambulatoire toute entière, médecins, infirmiers, labos et imageurs.
7 - le mépris inadmissible envers les infirmiers, tant libéraux qu’hospitaliers, condamnés à des rémunérations indignes et à des horaires inacceptables, puisqu’ils n’appartiennent pas aux bruyantes phalanges de ceux qui ont le pouvoir de nuire et que leur haute conscience déontologique les empêche de faire grève ;
La situation est différente selon les secteurs. Les 35 heures dans les hôpitaux c'est très difficile à gérer et cela finira par appauvrir gravement les soignants de première ligne. comme ils sont minoritaires et moins syndiqués le reste du personnel est très content de partir à 16 heures le vendredi.
8 - et enfin, la prise de pouvoir, au sein de la santé et des hôpitaux, d’unités administratives pléthoriques et dépourvues de réactivité, qui ont largement démontré leur incapacité à gérer par temps de crise.
- C'est la conséquence du statut d'administration publique et de l'irresponsabilité financière qui y est attachée.
- C'est aussi la conséquence de la tutelle des ARS.
- C'est enfin la conséquence du maintien des emplois très syndiqués dans le médico-technique qui dans l'hôpital entreprise de haute technologie n'ont plus d'objet pour la majorité d'entre eux.
En effet le personnel non soignant est constitué de l'administration, des cadres de soins et des médico-techniques. Or leur productivité est très faible. Plus l'hôpital est gros plus ces catégories sont importantes et pèsent sur le budget.
Ces quelques remarques pour préciser les faits au sujet d'un article excellent car il met le doigt sur l'irrationalité du débat médiatique dans l'après Covid-19-phase1.
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