« On ne peut pas comparer directement les résultats du système éducatif français aux systèmes étrangers. Le système français est l’un de ceux dans lesquels il y a le plus de complexité parce que la France est une terre d’immigration ». Voilà ce qu’a déclaré Cédric Villani interrogé jeudi matin sur RTL. Bien sûr, le mathématicien le plus célèbre de France, médaille Fields 2010, soutien d’Emmanuel Macron, a aussitôt rajouté que cette immigration faisait partie de la richesse de la science française mais qu’il y avait « des difficultés, des questions d’assimilation qui se posent et sont à régler en France, cette société très chamarrée ».
Cédric Villani n’est pas un homme politique, donc il dit ce qu’il pense cash. « Mais c’est caricatural de dire que l’immigration est le problème, estime Eric Charbonnier de l’OCDE. Le problème, c’est la gestion des élèves en difficulté, en France on a considéré longtemps qu’il n’y avait comme autre solution pour cela que le redoublement. On n’a pas mis en place une politique volontariste pour réduire les inégalités ». Il souligne que l’Allemagne, pays de forte immigration aussi, qui était plus inégalitaire que la France il y a quinze ans, l’est aujourd’hui moins. « C’est pénible d’entendre encore aujourd’hui que notre système scolaire ne peut être comparé aux autres », regrette le responsable pour la France du classement Pisa.
En France, personne ne peut nier qu’on a assisté à une massification de l’enseignement et donc à l’apparition de classes de plus en plus hétérogènes. Dans un tel contexte, il n’y a pas de plus grande inégalité que de traiter également ce qui est inégal. Il est donc urgent d’introduire plus de souplesse dans l’éducation afin de personnaliser au mieux les établissements et les enseignements. Emmanuel Macron et François Fillon prévoient dans leurs programmes de donner plus d’autonomie aux chefs d’établissement, le candidat de la droite allant plus loin dans ce domaine. Il est grand temps de « libérer le mammouth ».
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