Vous venez de valider l’accord entre l’UMP et François Bayrou à Pau. Cela ne risque-t-il pas de brouiller votre message ?
Je me suis trouvé dans une situation que je déteste mais que j’assume : celle du fait accompli. Le candidat UMP et les militants m’ont informé qu’ils se rangeaient finalement derrière la bannière de François Bayrou dans l’espoir de battre la gauche, qui dirige Pau depuis plus de quarante ans. J’en ai pris acte. Pour autant, j’en suis fort mécontent. Parce que François Bayrou a été l’un des artisans de la défaite de Nicolas Sarkozy. Si j’ai bel et bien été contraint de valider cet accord, en revanche je n’oublie rien du passé.
François Hollande a aussi évoqué, durant sa conférence de presse, le sujet de la fin de vie. Quelle est la position de l’UMP sur ce sujet ?
Elle est très claire : il nous faut rester extrêmement vigilants face à cette nouvelle velléité gouvernementale. Le risque est tout simplement de créer un droit au suicide pour tous. La loi Leonetti permet aujourd’hui de laisser une marge d’appréciation qui relève de l’intime, de la famille, mais qui n’a pas à être inscrite dans la loi. Une loi vient figer, installer, encourager et peut poser d’énormes problèmes, voire finir par opposer, diviser les Français entre eux. La priorité, c’est le développement des soins palliatifs.
Comme la réforme proposée aujourd’hui du droit à l’avortement ?
Oui. Pourquoi changer aujourd’hui la loi sur l’avortement ? Pour faire de l’idéologie. On s’apprête à enlever cette dimension majeure de la loi Veil qu’est le contexte de détresse. Pourquoi l’enlever de la loi ? Pour banaliser l’avortement. Voilà l’exemple type d’une mesure idéologique, qui n’aide pas à organiser la société, mais ne sert qu’à provoquer d’immenses fractures. Comme toujours, le gouvernement cherche à cliver les Français, c’est la technique du leurre. La gauche a toujours fonctionné comme cela.
Plusieurs députés UMP ont déposé un amendement visant à restreindre l’accès à l’IVG. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, vous a interpellé à ce sujet. Quelle est la position de votre parti ?
On ne doit pas toucher à la loi Veil. Elle rappelle le respect de la vie de tout être humain et présente l’avortement comme une exception. Le gouvernement est pitoyable quand il cherche à diviser alors que tout le monde pourrait s’entendre sur un vrai progrès : mieux prévenir les grossesses non désirées et mieux accompagner les femmes enceintes en difficulté qui souhaitent garder leur enfant.
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