Environ 16 millions de français ne sont pas allés voter en 2010 para rapport à 2007... C'est la principale nouvelle et c'est une raison suffisante pour être très prudent dans les analyses. Sur ces 16 millions il y a beaucoup d'électeurs qui ont voté Nicolas Sarkozy en 2007 c'est aussi tout à fait certain. Pour autant il faut analyser l'extraordinaire répulsion que l'UMP a provoqué sur ses propres électeurs!
1/ Le Président a des défauts et des qualités. En l'occurrence dans ces élections qui sont un peu sondage midterm il a pour principale responsabilité d'avoir été lent dans les réformes du programme de 2007 et rapide dans l'ouverture à gauche et l'écolomania dont il n'a tiré aucun avantage autre que l'impression d'être aimé de certains de ses adversaires politiques! Le résultat est bien sur gommé par la récession à la différence d'Angela Merkel qui a fait passer la limite constitutionnelle à la dette avec les sociaux démocrates un résultat bien tangible et particulièrement approprié à la situation. Il s'est donc durement trompé, mais ce qui est fait est fait.
2/ L'UMP est en grande difficulté et les groupes parlementaires aussi. En effet c'est le manque de politique distinctive qui fait tomber l'UMP en région et dans les autres strates bureaucratiques. Si l'UMP et ses leaders locaux avaient mis en musique une nouvelle gouvernance publique plus économe, baissant les impôts tout en améliorant l'essentiel de l'action publique il est probable que l'UMP aurait conservé ou gagné quelques villes ou régions. Si les villes et les régions UMP avaient un bilan environnemental réaliste et non pas opportuniste cela pourrait aider. Au contraire la politique régionale de l'UMP c'est de faire de la dépense publique presqu'autant que les socialistes, c'est d'afficher une politique sociale plus ambitieuse ce qui signifie plus d'argent distribué, c'est de faire de beaux discours sur la sécurité mais de ne pas faire la sécurité etc. Sans politique conservatrice pas de succès car les électeurs restent chez eux, votent Le Pen ou bien blanc. Or la politique conservatrice est possible, elle est urgente!
3/ L'UMP et l'Elysée partagent une grosse responsabilité cependant. Celle d'avoir parachuté des ministres contre les barons locaux. Cette politique (mais pourra-t-on le faire comprendre à un Xavier Bertrand malgré l'échec cuisant?) est du planisme centralisateur que les français abhorrent! Il faut pour les futurs territoires des locaux, des locaux issus de la société civile et prêts à se battre dès demain. Les prochaines régionales se gagnent dans les mois et années à venir. Et pas en revenant à son ministère comme si de rien n'était!
4/ Comme d'habitude l'UMP au lieu de regarder ce qui fâche: ces erreurs tragiques, s'intéresse à la combinazione électorale et réfléchit à d'autres modes de scrutin... L'UMP veut changer le thermomètre car les français ont la fièvre, c'est une grosse bêtise de se mentir à soi même.
5/ 2012 en perspective, attention danger!
La presse étale les déclarations de Mme Sarkozy ou du père du Président qui lui souhaite de ne pas se représenter, la gauche se dit prête même si chacun sait que l'alliance avec les Verts ne sera pas de la même nature, bien sur que tout est possible. Même la troisième place de l'UMP derrière DSK et LePen...
Ce qui est certain c'est que Sarkozy a été plutôt bon dans la crise car c'est un proactif réactionnel plutôt qu'un réalisateur flegmatique de réformes de fond. Il a fait peu de faux pas et pour l'essentiel il a préservé les chances du pays de se sortir de cette terrible récession. Mais la situation économique devient très difficile. Ce qui est certain c'est qu'il va devoir améliorer la situation budgétaire alors que c'est impopulaire. Autrement dit le scénario s'est inversé: douleur puis résultats étaient prévus initialement et la crise impose: douleur et encore douleur. Le résultat politique pourrait être inédit.
lundi 29 mars 2010
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