mardi 23 mars 2010

Le néokeynésianisme des élites françaises et ses méfaits: l'exemple de l'OFCE

L'OFCE est la mecque du keynésianisme le plus débridé celui qui contrairement à Keynes consiste à préconiser à toute force de la dépense publique en tout temps et ce même et surtout si c'est de la dette. Les recommandations de Mr Fitoussi et de ses acolytes sont intéressantes à relire en pleine crise pour comprendre comment nous en sommes arrivés là, comment la dépense publique a fait de la dette depuis 35 ans en France et comment ces messieurs de l'OFCE s'en prennent à Michel Pébereau et à son rapport qui avait sonné l'alarme, alarme dont personne n'a tenu compte...
Mieux que tous les discours jugeons sur pièces.

 "Le rapport Pébereau préconise une action énergique de réduction du déficit de 0,6 point par an jusqu’au retour à l’équilibre. Ce serait certes conforme aux engagements européens de la France. Mais, la baisse des dépenses publiques se traduirait par un effet dépressif sur la croissance, qui tendrait à creuser le déficit conjoncturel. Il est d’ailleurs symptomatique que le rapport ne propose pas de simulation montrant les effets macroéconomiques de cette stratégie. Elle ne peut être entreprise qu’en période de forte croissance ou couplée à une forte impulsion monétaire. Surtout, la France est déjà en 2005 proche du solde structurel d’équilibre correspondant au maintien d’une dette à 60 % du PIB : cet effort n’est pas nécessaire. L’objectif de la politique économique doit être avant tout de combler les 2,5 points d’écart de production négatif."

On notera combien les respect des engagements internationaux de la France est jugé ringard! Si au contraire de suivre les néokeynésiens les gouvernements avaient fait une réduction du déficit de 0,6 % par an nous serions maintenant moins endettés et les efforts à fournir en pleine crise seraient plus supportables. Mais la diatribe continue! Pébereau est un antisocial notoire selon nos très fidèles défenseurs de la dépense publique remède à tous les maux économiques. Quand les taux montent il faut dépenser, quand ils baissent aussi, quand c'est la récession aussi et enfin quand la croissance est à 2% il faut aussi dépenser car ce n'est pas assez!

"Le rapport Pébereau néglige le bouclage macroéconomique de son diagnostic et de ses préconisations. Selon lui, le niveau de la dette publique s’explique avant tout par une mauvaise gestion des finances publiques, une trop forte propension à avoir recours aux dépenses publiques. Pour nous, le déficit public a été nécessaire pour soutenir l’activité ; sans lui, celle-ci aurait été plus faible. Dans des périodes de niveau élevé des taux d’intérêt réels — situation subie par la France dans les années 1990, le rapport préconise que l’État réduise ses dépenses, comme le ferait une entreprise privée, voire un ménage, oubliant que l’État n’est pas une entreprise privée et qu’il peut devoir pratiquer une politique budgétaire de régulation, donc précisément soutenir l’activité quand des taux d’intérêt trop élevés tendent à l’affaiblir."

Ainsi la dépense publique est extraite du contexte macro-économique et de sa conséquence principale et délétère la croissance insupportable de la dette de FONCTIONNEMENT! Sans aucune justification scientifique ces auteurs affirment que la dépense publique va combler l'output gap qu'ils estiment à 2,5 %, ce qui bien sur ne s'est jamais produit! Au contraire la dépense publique trop élevée et les intérêts annuels de la dette à environ 45 milliards d'euro ont continué à effondrer l'investissement privé, le crowding out effect c'est une fois de plus vérifié. En réalité ils voudraient nous faire croire que nous sommes au temps de Keynes où l'état dépensait 30% du PIB en volume alors que nous avons dépassé en réalité les 50 %! Comme souvent en économie mais là plusieurs travaux très robustes en attestent la dépense publique a des externalités positives quand elle est basse et très rapidement des externalités négatives lorsqu'elle approche ou dépasse les 40% % du PIB. Oui il est aujourd'hui plus urgent qu'hier encore que l'état dépense moins globalement et plus particulièrement consacre beaucoup moins de dépenses au fonctionnement c'est à dire aux salaires! Oui l'état doit gérer son budget et pas seulement l'administrer au gré des pressions syndicales, il n'est pas nécessaire d'être une entreprise privée pour gérer mais il est indispensable de gérer quand on est une entreprise publique, qui plus est la première du pays. La gabegie étatique française à l'instar de celle de la création maniaque des ronds points que la terre entière nous envie n'est pas productrice de richesses, elle n'améliore pas le bonheur des français et elle endette nos enfants qui contrairement à ce qu'a dit Mr Fitoussi n'hériteront pas des titres de la dette mais des impôts nécessaires à son remboursement et au paiement des intérêts aux 73 % d'étrangers qui la détiennent.
Référence
Lettre de l’OFCE, Observations et diagnostics économiques, n° 271, Vendredi 13 janvier 2006

2 commentaires:

Henri Sterdyniak a dit…

veillez préciser que je suis l'auteur de ce texte et que j'en suis fier.

THEGAP a dit…

Je cite les sources publiées c'est à dire la lettre de l'OFCE. Ceci n'est pas discutable.
En revanche je vous laisse la responsabilité d'être fier d'avoir écrit que la dette publique ne devait pas être réduite. L'évidence que dévoile la crise est difficile à nier c'est à dire que distribuer de l'argent non gagné pendant 35 ans consécutifs est une politique antinationale, une politique spoliatrice des français dans leur ensemble et de chacun en particulier.
de surcroît vous avez fait preuve d'un négationnisme scientifique coupable car plusieurs travaux dont récemment encore celui de Keneth Rogoff ont bien montré que la dépense publique n'est pas corrélée à la croissance et que le déficit du budget de l'état est corrélé à la décroissance de l'économie. il faudrait relire JM Keynes, qui préconisait l'épargne avant la dépense!

 
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