mardi 7 janvier 2020

La raison et l'essence d'un peuple

"Israël dernier rempart de l’Occident?
Depuis la chute du mur de Berlin en 1989, le monde occidental, et en particulier l’Europe de l’Ouest, est traversé par une crise structurelle qui n’en finit plus de s’aggraver et que beaucoup qualifient de déclin. Pourtant les progressistes, les socio-démocrates et les libéraux, refusent de l’entendre et s’enferment dans un déni qui flirte avec un autoritarisme et une agressivité grandissante à l’égard de leurs peuples tentés par le populisme, seule voie politique de rupture proposée face à cette fuite en avant.
On nous avait promis la fin de l’histoire depuis la chute du communisme et l’avènement du dernier homme avec Francis Fukuyama; la démocratie libérale allait régner définitivement, un homme nouveau surgirait, débarrassé de ses oripeaux historiques, il s’accomplirait dans un libéralisme universel, horizon indépassable de notre temps.
C’était sans compter sur l’émergence de la Chine qui vient disputer le leadership mondial aux USA, le retour des nations dont la grande Russie sortie des décombres de l’URSS effondrée, et du réveil mortifère de l’islam dans sa dimension politique conquérante.
Pourtant la feuille de route progressiste s’est attelée à annihiler les vieilles nations d’Europe de l’Ouest dans le cadre du projet européen, à nier leur dimension judéo-chrétienne lors du traité de Lisbonne, à ringardiser leur culture, à criminaliser leurs histoires et leurs grands hommes, à offrir une représentation exagérée dans les médias et les universités à des activistes de minorités agressives dont le seul objectif est d’abattre l’homme blanc occidental coupable désigné de toutes les turpitudes de l’humanité. Face au péril islamiste et aux tensions communautaristes, les élites occidentales n’en finissent plus de faire l’apologie de la diversité et de mettre l’islam sur un piédestal tout en le détachant de sa dimension politique. L’homme blanc occidental semble nu et désarmé face à ses ennemis ou rivaux qui n’en espéraient pas tant.
Ainsi en août 2017, des activistes exigent que la statue du général Lee soit déboulonnée à Charlottesville aux USA, à Los Angeles c’est celle de Christophe Colomb qui est mise à terre et retirée. En France certains veulent faire disparaître Colbert et Jules Ferry des mémoires urbaines que sont les rues qui portent leurs noms. Lors de l’incendie de la cathédrale Notre Dame de Paris, des féministes se réjouissent de la destruction d’un symbole du patriarcat, l’ancienne vice présidente de l’UNEF de Lille ironise sur des « bouts de bois qui brûlent » après avoir appelé en 2017 à « gazer les blancs, cette sous-race ». En France encore, on organise des stages d’été décoloniaux interdits aux blancs dans les universités sauf aux filles blanches voilées!
Ces saillies idéologiques procèdent pour une large part de l’appropriation des cultural studies en vogue depuis le milieu des années 1970 dans certaines universités américaines, durant une période où l’étude des minorités de genre, de sexe et de race trouve une place nouvelle et importante dans le paysage intellectuel et militant américain. Elles viennent rejoindre les gender studies qui se sont aussi imposées dans les universités françaises. Ces phénomènes politiques entraînent une mutation idéologique des partis de gauche et des libéraux qui défendent paradoxalement toutes les manifestations sociétales de l’islamisme en Europe et particulièrement en France sous l’impulsion du Qatar et des Frères Musulmans, sponsors idéologiques et financiers du Hamas en guerre contre Israël.
Parallèlement le terrorisme djihadiste tue en Occident avec une fréquence de plus en plus frénétique malgré la déroute de Daesh en Syrie. L’immigration de plus en plus importante en provenance de pays musulmans où l’islamisme est dominant, change progressivement la nature de nombreux territoires des sociétés occidentales. Des minorités musulmanes fortes soutiennent les propositions islamistes et se revendiquent pro charia.
Beaucoup pronostiquent des guerres civiles, d’autres imposent un déni ou une minoration des violences liées à ces bouleversements.
Depuis le choc des attentats du World Trade Center, il fallait faire mentir Samuel Huntington qui opposait le choc des civilisations à la fin de l’histoire. Il ne le souhaitait pas mais son réalisme l’avait amené à prévenir des risques à venir. En effet des schismes étaient toujours possibles au sein du libéralisme et pouvaient l’affaiblir. Une idéologie puissante pouvait surgir et aiguiser des ambitions de groupes sociaux. Et surtout il prophétisait le retour des identités traditionnelles et était défavorable aux interventionnismes dans les aires de civilisations différentes. Ces interventionnismes ont eu lieu et ont chauffé à blanc des diasporas en Occident, solidaires de leurs sociétés d’origine et porteuses de leur civilisation, de leurs identités.
La fin de la guerre froide a désarmé notre vigilance, mais pourtant la genèse de notre mal remonte plus loin dans le temps. L’Occident ne s’est jamais remis des totalitarismes issus de son histoire politique et de la tentation née lors de la Révolution Française de créer un homme nouveau, de purifier ses sociétés des contingences identitaires, religieuses, culturelles, traditionnelles et historiques afin d’obtenir un nouvel Adam. Des colonnes infernales par « principe d’humanité » aux camps d’extermination pour préserver la race aryenne en passant par la dictature du prolétariat, l’Occident mène une quête purificatrice.
De la Shoah est née la culpabilisation permanente face à « l’autre » qui s’est doublée de la repentance post coloniale. La colonisation française, sous des ambitions universalistes, fut un choc de civilisation en son temps qui a une incidence majeure sur le temps présent et à venir. Il en va de même pour la découverte de l’Amérique, de l’Australie, le rapport aux peuples autochtones ainsi que de la traite transatlantique.
L’Occident est entré dans un processus morbide visant à purifier ses sociétés, qu’il retourne contre lui-même et surtout contre ses classes moyennes et populaires. Est il en train d’imposer à ses populations une ardoise historique laissée par des élites passées?
L’immigration extra-européenne est elle privilégiée tout en favorisant le déracinement de la population historique, en détruisant sa mémoire identitaire et en encourageant l’enracinement des cultures autres?
Pourquoi cette débâcle civilisationnelle de l’Occident s’accompagne de la criminalisation permanente d’Israël, îlot occidental en plein océan islamique.
Pourquoi ce petit pays est il devenu le paria de l’ONU? Entre 1967 et 2009, le Conseil de Sécurité lui adressant 31 résolutions que l’État israélien ne suivra pas.
Israël serait-il le réceptacle de toutes les turpitudes passées de l’Occident dans un jeu de miroir inversé stupéfiant ou est il le vilain petit canard de la communauté internationale?
Ainsi, il est accusé de colonisation avec ses « implantations juives » régulièrement dénoncées. L’armée israélienne est qualifiée d’armée d’occupation par le monde arabe et les médias acquis à la cause palestinienne.
De même, systématiquement revient la dénonciation d’un apartheid sévissant en Israël et étant en défaveur des musulmans au profit des juifs.
Enfin, le sionisme est comparé au nazisme, un suprémacisme juif qui aurait des velléités génocidaires envers les habitants de Gaza ou de Cisjordanie.
La loi Israël État nation du peuple juif votée à la Knesset en juillet 2018 fut dénoncée comme raciste et n’arrangea pas la réputation de cette jeune nation qui fêtait ses 70 ans.
Ce petit État, de la taille de deux départements français, est entouré de dictatures arabo musulmanes et fait de la résistance, tient ses frontières, défend son identité, et tient à rester souverain en prenant à contrepied les démocraties occidentales entraînées dans une dynamique contraire.
Cette volonté de préservation identitaire permet elle à Israël de mieux affronter les épreuves que rencontrent les vieilles nations européennes dans le cadre de la mondialisation ? Ce débat secoue aussi les États Unis avec le syndrome Evergreen et la mise en cause du « white privilege » par les minorités américaines issues de l’esclavage.
Israël est comme tous les pays occidentaux animé des mêmes débats internes entre libéraux, gauche classique et le Likoud, parti national conservateur, au travers du Premier Ministre Benyamin Netanyahou. Depuis 2009 ce dernier dirige le pays en flirtant avec l’autoritarisme et en ne faisant aucune concession aux Palestiniens et à leurs soutiens au sein de l’Union Européenne ainsi qu’à l’administration Obama dans le passé.
Israël est-il le dernier rempart de l’Occident face à des ennemis qui refusent le grand effacement nihiliste dont s’enorgueillissent les progressistes?
Cette stratégie est elle la plus appropriée et peut-elle inspirer à l’avenir un Occident à la croisée des chemins?
Dans les années 70, Raymond Aron écrivait « Les Européens voudraient sortir de l’histoire, la Grande Histoire qui s’écrit en lettres de sang » , « D’autres par centaines de millions souhaitent y entrer ».
Le peuple juif, éprouvé par la tragédie de Masada, des pogroms, de la dhimma et de la Shoah, mais aussi par tous les exils de son histoire a-t-il raison de s’accrocher à une terre et une identité au travers du mythe de la terre promise et de la loi Israël État nation du peuple juif? Israël est il légitime à vouloir continuer l’histoire du peuple juif au travers d’un État?
Cette stratégie peut-elle être prise en exemple par les États Européens afin qu’ils puissent échapper au désastre promis?"


Il y a une curiosité dans ce texte à questions.

Il me semble que la question n'a pas de sens dans sa limite à la rationalité. La volonté déterminée, massive et itérative d'un peuple à maitriser son histoire n'est pas rationnelle: elle est le peuple.

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