lundi 20 août 2018

Le mythe du pillage colonial



Le mythe du pillage de l’Afrique par les occidentaux.

En tout premier lieu, il faut lever une ambiguïté extrêmement idiote qui consiste à considérer les achats de matières premières aux pays en développement comme un « pillage » de leurs ressources. Or, qualifier une transaction commerciale de pillage ou de vol, c’est parfaitement grotesque. En effet, qui pourrait affirmer en toute bonne foi que lorsqu’il va acheter ses courses au supermarché du coin, il est en train de commettre un pillage du supermarché ? Cette conception de l’économie relève assurément de la psychiatrie, et surement pas de l’analyse économique.

En second lieu, la notion de « pillage » est avancée pour dénoncer des achats de matières premières fait à des prix ridiculement bas. Or, malheureusement pour les consommateurs européens, l’Afrique ne pratique pas de prix d’amis avec eux, bien au contraire. A cet égard, il est possible de citer le cas de l’OPEP, qui limite sciemment sa production de pétrole afin de gonfler artificiellement son prix de marché.

Je laisse le soin aux lecteurs d’apprécier l’hypothèse d’une situation inverse, où les pays riches se coaliseraient pour décider de faire monter les prix des ressources nécessaires aux pays en développement, et les commentaires scandalisés que cela susciterait en toute hypocrisie.

Dans le cadre d’un pillage d’un continent par un autre, les transferts de capitaux devraient logiquement partir du continent pillé pour arriver vers le pays pilleur. Logique. Mais qu’en est-il réellement ?

 Les transferts effectués par la diaspora.

Selon la Banque Mondiale 575 milliards de dollars ont été transférés par les migrants résidant dans les pays développés vers les pays en développement (82 milliards pour l’Afrique et le Moyen-Orient). Ironie de la situation, entre 60 et 80 milliards c’est le montant estimé du coût de l’évasion fiscale pour la France par les associations d’extrême gauche.

Pour certains pays africains, cette manne financière représente même plus de 30% de leur PIB, signe de son caractère extrêmement profitable pour ces derniers.

En matière d’aide financière directe, les pays développés envoient chaque année 55 milliards en Afrique (dont 3 milliards pour la France, et 9 milliards pour les États-Unis), et 150 milliards pour l’ensemble de la planète. A lui seul, le Congo reçoit en moyenne 3,7 milliards par an. Plus de 40% de ces sommes sont utilisées directement pour faire de l’aide sociale, et moins de 10% vont pour le développement de la production dans ces pays. Par conséquent, avec une telle répartition, l’aide étrangère ne peut absolument pas conduire au développement de l’Afrique, mais maintient le continent sous perfusion. Ainsi, des pays comme le Liberia se retrouvent avec une aide occidentale représentant 73% de leur PIB.

Par ailleurs, 45 millions de personnes sont nourries chaque année par l’aide alimentaire internationale (World Food Programme), avec bien souvent des denrées alimentaires provenant des pays développés.

Annulation de dettes – Le FMI a effacé en 2005 la dette de 19 pays pauvres, dont 13 pays africains, à hauteur de 100%, pour un montant de 3 milliards.( cela concerne le Bénin, le Burkina Faso, l’Ethiopie, le Ghana, Madagascar, le Mali, le Mozambique, le Niger, l’Ouganda, le Rwanda, le Sénégal, la Tanzanie et la Zambie). Toujours en 2005, le G8 annule pour 61,6 milliards de dette de pays africains, en pure perte, puisque les états ayant bénéficiés de la mesure en ont profité pour s’endetter de nouveau, multipliant ainsi leur dette par trois pour certains. La Russie quant à elle a annulé 20 milliards de dette des pays africains récemment.

Retraites - Enfin il convient de préciser les transferts de capitaux liés aux retraites, puisque la France possède un modèle de financement de ses retraites par répartition. Cela signifie donc que les retraites versées actuellement n’ont pas été cotisées puis restituées sous forme de rentes, mais que les salariés actuels financent directement les retraites actuellement versées. Par conséquent, il faut également prendre en compte les versements de retraites en Afrique. La Cour des Comptes chiffre à 2,3 milliards d’euros par an le montant des retraites versées rien qu’au Maroc, en Algérie, et en Tunisie. Précisons en outre, que toutes les retraites versées ne sont pas des retraites contributives, et qu’il y a en plus 3,2 milliards par an de retraites versées au titre du minimum vieillesse (ASPA, ASI) sans aucune cotisation préalable, ni contrôle du respect de la condition de résidence en France, pourtant nécessaire en théorie.

Les investissements privés étrangers en Afrique représentent 59 milliards par an selon les Nations Unies. Ces fonds proviennent une fois encore des pays développés accusés de piller le continent africain.

Parmi les 20 premiers pays producteurs d’or de la planète, seulement 4 sont africains (ce qui inclut l’Afrique du Sud, qui n’est pas un pays clairement en développement).  Ainsi parmi ces 20 pays, les pays africains (hors Afrique du Sud) ne représentent que 8% de la production mondiale (soit l’équivalent de 7 milliards d’euros au prix de la tonne d’or). Une goutte d’eau, notamment à côté de la Chine qui représente 18% de la production à elle seule, et qui ne semble pas émouvoir les bonnes consciences sur le « pillage » de ses matières premières.

En ce qui concerne les diamants l’Afrique est mieux placée (hors Afrique du Sud), car elle totalise 53% de la production mondiale de diamants, contre 47% pour les pays développés (la Russie est néanmoins le premier producteur mondial de très loin). Une fois de plus, le « pillage » des diamants russes, canadiens, et australiens ne suscite pas d’émotion particulière. Difficile à évaluer en raison de fortes disparités entre les qualités de diamants, le bénéfice de l’extraction de diamants en Afrique peut être chiffré à plusieurs milliards par an, ce qui fait entrer autant de devises étrangères sur le continent.

Les balances commerciales africaines nous apprennent une chose : comment un pays qui importe plus que ce qu’il exporte, pourrait-il être pillé ? En effet, pour faire simple si au terme d’un échange vous recevez plus de marchandises que ce que vous donnez, vous êtes bien le gagnant de l’opération par équivalent brut.

Poids de l’Afrique – Un autre argument souvent entendu concerne le poids supposé des importations en provenance d’Afrique pour l’économie française (et occidentale) qui sans ces importations serait ruinée ou que sais-je. Là encore rien n’est plus faux. L’Afrique est l’avant dernier partenaire commercial de la France. Chaque année, la France importe pour 23 milliards d’euros de marchandises africaines, et exporte pour 29 milliards de marchandises vers l’Afrique. C’est donc 6 milliards nets de marchandises françaises qui sont soustraites à la France par l’Afrique (Un peu d’ironie : devrait-on parler de pillage de la France ?). En comparaison, la France a importé 85,6 milliards d’euros de marchandises allemandes, et 293 milliards aux pays de l’Union Européenne (de grands pays spoliés par le capitalisme à n’en pas douter…).

Autre exemple à l’échelle d’un pays africain : En 2014, la France a exporté vers le Sénégal pour 729 millions d’euros de marchandises, et importé du Sénégal 82 millions d’euros de marchandises. C’est presque 10 fois moins. On peut donc en conclure que les échanges se font quasiment à sens unique pour certains pays africains, et que la France ne prélève pas grand-chose de la richesse produite par ces pays africains.

Le bilan des relations économiques entre occident et Afrique est sans appel : non seulement l’Afrique n’est pas pillée par l’Occident, mais en plus les flux financiers démontrent un transfert très important d’argent de l’Occident vers l’Afrique. En somme, l’Afrique bénéficie très largement de l’argent des occidentaux. Si l’occidentalo-centrisme existait, alors il serait fondé à se plaindre du pillage de l’Occident par l’Afrique. Toutefois la course à la victimisation n’est pas l’objet de cet article. Car la grandeur d’un peuple se mesure non pas à l’importance de ses accusations de l’autre, de sa victimisation, de son négationnisme historique, de son déni, de son complotisme, mais à sa capacité à se projeter dans l’avenir. Dès lors il n’y a qu’un pas pour que l’Afrique connaisse un destin qui lui fera honneur, et qui respectera les peuples qui travaillent à ses côtés, et qui au regard des bénéficies qu’ils lui procurent, méritent mieux que se faire insulter de voleurs sans raison.

Matt Lewis.

Donc le mythe du pillage de l’Afrique par les occidentaux, relève de la croyance sociale, d’un mantra qu’on répète et qui sert à culpabiliser l’occidental et lui imposer tout et n’importe quoi. C’est clairement une arme idéologique, du terrorisme intellectuel jouant sur la culpabilité judéo-chrétienne et sur le gauchisme tiers mondiste pour annihiler nos défenses immunitaires.

David Duquesne

Sources:

[1] http://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2017/04/21/remittances-to-developing-countries-decline-for-second-consecutive-year
[2] https://france.attac.org/se-mobiliser/faucheurs-de-chaises/article/quelques-rappels-sur-l-evasion-fiscale
[3] http://www.jeuneafrique.com/450215/societe/diaspora-dix-ans-largent-envoye-vers-lafrique-diaspora-a-progresse-de-36/
[4] https://www.oecd.org/dac/stats/documentupload/2%20Africa%20-%20Development%20Aid%20at%20a%20Glance%202015.pdf
[5] https://blogs.spectator.co.uk/2017/04/9824422/
[6] http://www1.wfp.org/
[7] http://www.afrik.com/article9231.html
[8] http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2015/12/01/20002-20151201ARTFIG00016-l-afrique-replonge-dans-l-endettement-a-outrance.php
[9] https://francais.rt.com/economie/43926-russie-efface-20-milliards-dette-pays-afrique
[10] https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/2017-09/20170920-rapport-securite-sociale-2017_1.pdf
[11] http://unctad.org/en/pages/PublicationWebflyer.aspx?publicationid=1782
[12] https://www.lesechos.fr/25/05/2017/lesechos.fr/030353085260_l-opep-prolonge-son-effort-de-baisse-de-production--les-prix-du-petrole-chutent.htm
[13] https://or-argent.eu/les-plus-gros-producteurs-dor-du-monde-par-pays-mine-et-societe/
[14] http://www.diamants-infos.com/brut/producteur.html
[15] https://fr.tradingeconomics.com/country-list/crude-oil-production
[16] https://www.eia.gov/
[17] https://www.insee.fr/fr/statistiques/2015391
[18] https://www.mays-mouissi.com/2015/12/30/analyse-echanges-commerciaux-entre-senegal-france/

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