jeudi 19 avril 2018

Merah

http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/04/17/la-derive-imprevisible-de-la-galaxie-de-logan-n_5286497_1653578.html#WXM3idDR4mf8Pxj9.99LUTTE CONTRE LE TERRORISME

En octobre 2017, en plein procès Abdelkader Merah, un policier, Christian Balle-Andui, patron du renseignement intérieur toulousain, a révélé au cours de sa déposition que la piste Mohamed Merah qu'il proposait de suivre en 2012, pour retrouver le meurtrier de deux militaires avait été volontairement ignorée par la direction parisienne du renseignement. A Paris, la police est persuadée qu'il s'agit de meurtres organisés par l'extrême droite. Si Balle Andui avait été écouté, Merah n'aurait pas assassiné d'enfants juifs dans les jours qui ont suivi.

En octobre 2017, en plein procès Merah, la presse s'est étonnée que la police antiterroriste se soit obstinée sur la recherche d'un commando d'extrême droite au détriment de la piste islamiste. Bref, les questions fusent après la déposition de Balle Andui. Mais le lendemain de cette déposition, Le Monde nous sort l'arrestation des membres d'une conspiration d’extrême droite: c'est la fameuse affaire Logan L.
La coïncidence entre les révélations de Balle Andui et la soudaine arrestation d'une "conspiration" facho fait à certains - dont moi - l'effet d'un coup monté, un contrefeu que l'on allume pour détourner l'attention. Sans manifester aucun recul, Le Monde semble s'être fait instrumentaliser.
Ça arrive.
Sauf que là, Le Monde récidive.En avril 2018, le journal revient sur l'affaire et tente de crédibiliser un groupe de branques qui n'ont de criminel que leurs intentions. Le dur du groupe est "Un dur à cuire sans profession déjà condamné en 2016 pour avoir peint une croix gammée sur une boucherie halal de Manosque (Alpes-de-Haute-Provence)"... ouaaahhh! ça c'est un dur ! Mérite le bagne pour avoir gaspillé de la peinture sur une boucherie halal!!!

L'artificier du groupe est un angoissé qui tenait un "journal des rêves". Oui, un "journal des rêves"!!!!!  "A son domicile, les enquêteurs ont découvert un « journal de rêves » où il s’inquiétait d’avoir songé à un attentat contre une synagogue, lui le petit-fils de juifs polonais ayant fui le nazisme." Il " S INQUETAIT D AVOIR SONGE".

Et tout le reste de l'article est à l'avenant. Lire ci-dessous.

Je le redis. La police se moque du monde et la justice aussi. Sans parler des médias. Ils persécutent les "criminels" de leur rêves, en laissant dans la nature les vrais, ceux qui égorgent au nom d'Allah.
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L’« OAS » de Logan N. ou la dérive imprévisible d’une cellule d’ultradroite
Les auditions des mis en examen de la cellule terroriste d’ultradroite démantelée en octobre 2017 révèlent un groupe très structuré.

LE MONDE | 17.04.2018 Par Elise Vincent

Six mois après le démantèlement d’une cellule d’ultradroite envisageant des actions terroristes en France, on en sait désormais plus sur l’organisation du groupuscule au profil inédit. Les auditions, que Le Monde a pu consulter, de ce noyau dur de militants nationalistes tous mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste, révèlent une organisation embarquée dans une dérive imprévisible. Un groupe bien plus structuré que ne l’avaient laissé paraître les premiers éléments de l’enquête, et piloté par une personnalité atypique capable de susciter autant de distance amusée que de suivisme fasciné : Logan N., 22 ans, arrêté en juin 2017, à Vitrolles (Bouches-du-Rhône).

Lire aussi :   La croisade avortée de Logan N., ou l’histoire d’une tentation terroriste d’ultradroite

Malgré son nom baroque, le projet de Logan N., baptisé « OAS » – en référence à l’Organisation de l’armée secrète contre l’indépendance de l’Algérie au début des années 1960 – s’apparentait ainsi à tout sauf à une seule invention de papier. Sous ses airs mi-amateur, mi-« psychopathe », selon le mot d’un prévenu, Logan N. avait, depuis la création du groupe en novembre 2016, recruté un à un tous ses affidés. Engagé de longue date à l’extrême droite, fervent catholique récemment converti, le jeune homme se savait « fiché ». Il était donc parti à la recherche d’obligés moins identifiés que lui.

Moqué en coulisses
Deux des prévenus ont ainsi été approchés sur Facebook. L’un après un « débat » sur une image de burqa, l’autre parce qu’il animait un « faux groupe d’extrême droite » dans l’espoir d’encaisser des cotisations factices. Logan N. l’avait démarché en espérant fusionner leur cause. « Le but c’était de mener à la haine pour qu’il y ait une guerre civile et que suite à la guerre civile [on] reforme le pouvoir et que les gens de l’organisation deviennent des nobles », a confié en garde à vue un recruté, prétendant avec le recul qu’il prenait Logan N. pour un « fada ».

Moqué en coulisses par certains, Logan N. avait néanmoins son bras droit désigné : Thomas A., 20 ans, issu d’une fratrie de six, père retraité, mère femme de ménage. Un dur à cuire sans profession déjà condamné en 2016 pour avoir peint une croix gammée sur une boucherie halal de Manosque (Alpes-de-Haute-Provence). C’est à lui que Logan N. avait confié la tête d’une section baptisée « Cigales », supposée être le bras opérationnel de l’OAS dans la région Marseille-Vitrolles. Thomas A. avait au passage la gestion délicate des « autonomes », soit les « tueurs » ou les « poseurs de bombes sur les mosquées », selon un des prévenus.

C’est à Thomas A. que la cellule doit ainsi son projet d’attaque contre Christophe Castaner à Forcalquier. Jusqu’en juillet 2017, le porte-parole du gouvernement était maire de ce village du Luberon où était domicilié Thomas A. Parmi ses griefs : l’accueil d’une famille syrienne sur la commune. Or, Thomas A. connaissait l’emploi du temps du maire. Après avoir un temps imaginé s’en prendre à l’élu par balles, il s’était dit prêt, s’il ne pouvait se procurer d’armes, à se rabattre sur « l’égorgement ». « Je m’en fous, s’il le faut je le ferai », avait-il confié un jour. « On en parlait comme des cons », a-t-il tenté de minimiser.

« Guerre infantile »
L’OAS avait aussi une section chargée du « recrutement », baptisée « 732 » en référence à la victoire de Charles Martel, à Poitiers, contre les Omeyyades. Logan N. l’avait confiée à un certain Geoffrey H., 25 ans, fils de gendarme, et candidat aux élections municipales sur une liste du Front national en 2014 en région parisienne. Ce dernier aurait quitté l’aventure de l’OAS assez tôt. Mais dans son téléphone, plusieurs SMS à connotation suicidaire ont été retrouvés : « Butagaz sera mon ami. Si je te dis ça, c’est que je prévois la taule à mort », écrit-il ainsi en juin 2017.

La cellule d’ultradroite estimait par ailleurs tenir son « artificier » en un certain Louis M., 21 ans. Un fort en sciences lauréat d’un concours régional de chimie en 2014, mais dépressif lui aussi, et issue d’une famille votant depuis toujours à l’extrême droite. Son profil inquiétant a entraîné un suivi particulier de la direction générale de la sécurité intérieure. A son domicile, les enquêteurs ont découvert un « journal de rêves » où il s’inquiétait d’avoir songé à un attentat contre une synagogue, lui le petit-fils de juifs polonais ayant fui le nazisme. En 2016, Louis M. avait en outre réussi le concours de gendarme, mais avait quitté la formation au bout de dix jours en raison de crises d’angoisse. Même chose en septembre 2017, après avoir intégré l’école des sous-officiers de l’armée de l’air.

Le profil de « stratège » revendiqué de Romain P., 29 ans, intérimaire originaire d’Aigues-Vives (Gard) interroge également. Cet aîné du groupe passé par de nombreuses organisations nationalistes, dont le service d’ordre de Jean-Marie Le Pen, a reconnu que Logan N. lui avait confié le poste des « actions secrètes ». Mais son rôle, a-t-il minimisé, se bornait à des conseils d’entraînement et des cours d’autodéfense. Logan N. espérait son aide pour se procurer des armes lors d’un voyage dans les Balkans, mais il n’aurait pas donné suite. Aux yeux de Romain P., tout cela n’était qu’une « guerre infantile ».

Fascinés par Anders Breivik
Pour financer les achats d’armes, Logan N. avait en tout cas besoin d’argent. Il s’était donc adossé les services d’un Vitrollais de 20 ans, Anthony B., fils de policier lui aussi, afin qu’il joue le rôle de président d’une association fantoche enregistrée en préfecture : Occitan Squad. Son but : servir de paravent à une caisse de blanchiment alimentée par des « rackets » contre des entrepreneurs maghrébins. Une liste avait même été établie avec adresse, chiffres d’affaires, salaires des employés, nom du patron et photographies. Logan N. avait fait miroiter aux volontaires des commissions de plusieurs milliers d’euros. Anthony B. a ainsi juré qu’il avait suivi par seul appât du gain.

Reste les trois mineurs du groupe. Trois garçons de 17 ans domiciliés entre Vitrolles, Marseille et Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var). Logan N. est allé jusqu’à faire passer un « test » à l’un d’eux et à Anthony B., dans les rues de Marseille. Alors qu’un homme d’origine africaine passait, il aurait crié : « Putain il est beau celui-là ! » et aurait ordonné de le frapper. Logan savait aussi jouer auprès d’eux le rôle de maître spirituel. « Tu crois que parce que tu vas tuer un ou deux enfoirés que tu vas aller en enfer ? », avait-il hurlé un jour. « Je lui avais demandé s’il pensait qu’on irait vraiment au paradis », a raconté l’un d’eux. Logan N. lui aurait ensuite envoyé des extraits de l’évangile selon saint Matthieu « autorisant à partir en guerre si la communauté était en danger ».

Comme Logan, l’un de ces mineurs était fasciné par Anders Breivik, l’auteur de l’attentat ayant tué 77 militants travaillistes, en 2011, sur l’île d’Utoya (Norvège). Un autre passait ses journées à faire de la musculation et du vélo en prévision d’un engagement à la Légion étrangère. Lors de la perquisition de son domicile, les enquêteurs ont découvert une carabine 9 millimètres, offerte par son père lorsqu’il avait 12 ans. Un homme lui-même fervent admirateur de Mussolini dont un portrait trônait dans une pièce à l’arrivée des enquêteurs.

En prison, l’un de ces mineurs s’est toutefois retrouvé pris à partie par son codétenu. « Il m’a demandé pourquoi j’étais là-dedans, et m’a dit que c’était les mêmes choses que Daesh », a-t-il confié au juge d’instruction. Avant de conclure : « Il [avait] raison. »

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