Ainsi nous encensons les juifs morts, encore les juifs morts, les journalistes trucidés, les soldats, les flics une fois abattus. Il va falloir qu'on passe à l'amour positif c'est à dire à l'action pour aller chercher les islamistes et leurs armes partout, tout le temps jusqu'au dernier. C'est une guerre intérieure. Ce n'est pas politiquement rentable. Ce sera très long compliqué et dangereux, mais je n'ai pas entendu une seule parole allant dans ce sens de la part des politiques. J'ai au contraire continué à entendre les mêmes et d'autres nous parler des banlieues, de l'éducation, des valeurs, bref de tout sauf de l'essentiel.
"En ce sens, il est clair que cette «marche républicaine» va être purement symbolique, quoique multiforme, puisqu'elle ne va rigoureusement pas avoir le moindre effet sur les menaces, les attentats, les représailles et les tragédies à venir et qu'elle n'est destinée, dans une sorte de béatitude collective satisfaite d'elle-même, qu'à persuader la nation que durant quelques jours elle aura été à peu près unie."
"Mais y aurait-il une obligation à la fois morale et civique qui contraindrait «l'honnête homme» à se rendre dans ce défilé dominical qui va mêler tant de publics hétérogènes, tant de pensées contradictoires, pour ne pas dire incompatibles, tant d'attitudes conventionnelles, tant d'hypocrisies à tant d'illusions?"
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/01/11/31003-20150111ARTFIG00045-philippe-bilger-pourquoi-je-ne-parcipe-pas-a-la-marche-republicaine.php?a1=DOL-6354&a3=77-3592890&a4=DOL-6354-77-3592890
"Je suis, bien sûr, révolté, en colère et immensément triste en songeant à ce qui s’est passé en France les 7, 8 et 9 janvier. Voir des gens de talent assassinés parce qu’ils ont caricaturé le prophète de l’islam, ou simplement parce qu’ils travaillent avec des gens qui l’ont caricaturé ne peut que susciter la répulsion.
Voir des policiers tués froidement, simplement parce qu’ils sont policiers, ne peut que susciter une égale répulsion. Voir à nouveau des Juifs tués parce qu’ils sont juifs suscite une répulsion au moins égale, peut-être plus intense encore, parce que reviennent en mémoire immédiatement d’autres Juifs tués parce qu’ils étaient juifs. Et les tueries diverses visant des Juifs n’ont, hélas, pas manqué ces dernières années, de Toulouse à Bruxelles, en passant par la banlieue Sud de Paris.
Je suis, naturellement, révolté, en colère, et immensément triste. Mais je ne peux participer à l’élan d’unanimité que certains ont tenté de confectionner.
Je ne peux participer à cet élan parce qu’il repose sur plusieurs mensonges.
Le premier d’entre eux est le slogan de gens affirmant « nous sommes Charlie », après avoir critiqué Charlie Hebdo autrefois pour avoir publié les caricatures qui ont été à l’origine des assassinats commis le 7 janvier. Soutenir des gens après qu’ils aient été assassinés tout en ayant eu une attitude très différente lorsqu’ils étaient vivants ne leur redonnera pas la vie. Et cela procède d’une attitude opportuniste : je ne donnerai pas les noms des opportunistes, ils se reconnaîtront eux-mêmes.
Le deuxième mensonge est le propos général disant que les gens assassinés le 7 janvier l’ont été parce qu’ils exerçaient la liberté d’écrire et de dessiner : non, ceux qui ont été assassinés le 7 janvier l’ont été parce qu’ils se sont rendus coupables de blasphème selon les règles de la religion musulmane, et parce que des gens qui prennent le Coran, les hadiths et le fiqh au pied de la lettre ont considéré qu’ils devaient administrer aux auteurs de ce blasphème le châtiment approprié.
Le troisième mensonge découle du deuxième : il est répété de tous côtés que les tueurs sont des « extrémistes » venus d’on ne sait où, des « radicaux » se réclamant d’on ne sait quoi, qui n’ont rien à voir avec la religion musulmane ; or l’islam radical est une version extrême de la religion musulmane, mais il n’est pas étranger à la religion musulmane, et c’est un problème qu’il faudra un jour avoir le courage de regarder en face, en France et ailleurs.
Ne pas regarder le problème en face et pratiquer l’aveuglement volontaire ne l’empêche pas de grandir et de faire des émules par milliers ; cela ne contribue pas à la réflexion qui devrait être réalisée sur l’islam, et renforce au contraire le rejet de l’islam chez un nombre croissant d’Occidentaux qui sont lassés de voir qu’on leur ment.
Le quatrième mensonge est, plutôt, un mensonge par omission, et un mensonge par omission est aussi un mensonge à tous les égards. Les journaux et les media audiovisuels ont fort peu insisté sur le fait que les victimes du 9 janvier ont été tuées par haine des Juifs.
En conséquence, ces victimes ont été rapidement escamotées, comme si elles étaient des victimes d’une importance moindre. Qu’une trentaine de mois après les répugnants assassinats racistes commis à l’école Otzar Hatorah à Toulouse, on tue à nouveau des Juifs parce qu’ils sont juifs, et qu’on les tue sur le sol français, dans un lieu juif, devrait, pour le moins, conduire à s’indigner et à s’interroger bien plus en profondeur.
Que cela se passe six mois après des tentatives d’attaques contre des synagogues en France devrait conduire à se dire qu’il y a vraiment quelque chose de pourri dans la société française. J’ai vu, pour l’heure, beaucoup d’inscriptions « Je suis Charlie », mais je n’en ai pas vu beaucoup disant « je suis juif ».
Je pense que je verrai peu d’inscriptions de ce genre : des inscriptions qui impliqueraient de risquer d’avoir à dire ce qui ne se dit pas, et qu’il ne faut, selon toute apparence, pas dire : que l’essentiel des actes antisémites commis en France et dans le monde désormais sont des actes découlant d’un seul et unique antisémitisme, l’antisémitisme islamique.
Tout comme le fait de ne pas regarder l’islam radical en face a et aura des conséquences graves et lourdes, ne pas regarder l’antisémitisme islamique en face a et aura des conséquences de la même nature.
Je ne peux participer à l’élan d’unanimité que certains ont tenté de confectionner parce que c’est, précisément, une unanimité de situation, factice, que porte cet élan.
Ce n’est pas rendre service aux musulmans qui veulent s’intégrer que de mentir à propos de l’islam, et de tenter de faire passer des islamistes djihadistes pour des marginaux. Qui est vraiment dupe ? Ce n’est pas ainsi que l’on peut combattre l’islamisme djihadiste. Ce n’est pas lutter contre l’antisémitisme que de mentir sur l’antisémitisme tel qu’il s’exerce.
La réalité est que journalistes, intellectuels, politiciens en France ont peur, et pensent que ne pas nommer les choses permet de faire comme si elles n’existaient pas.
La réalité est que s’ils ont indéniablement peur (je ne leur ferai pas l’injure d’imaginer qu’ils sont stupides au point de penser ce qu’ils disent), ils se trompent en ne nommant pas les choses et en pensant qu’ils peuvent dès lors faire comme si elles n’existaient pas."
Guy Millière
This paper is so important for those who don't understand the actual roots of islamism!
http://www.newyorker.com/news/news-desk/blame-for-charlie-hebdo-murders
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/01/11/31003-20150111ARTFIG00062-michele-tribalat-pourquoi-nous-ne-sommes-pas-charlie.php
"Le MRAP qui, dans son tract du 9 janvier, appelle à manifester ce dimanche, s'il s'émeut des assassinats perpétrés à Charlie Hebdo, Vincennes et Montrouge s'inquiète principalement d'une «escalade dangereuse», en raison des réactions violentes qui se sont produites, en les mettant exactement sur le même plan. Elles sont bien évidemment déplorables et doivent être condamnées. Mais elles ne peuvent être comparées aux attentats islamistes qui ont fait 17 morts. Certes, sur son site, le MRAP dénonce «l'assaut inhumain à la liberté d'expression». Mais, sur la même page figure la justification datée du 11 février 2006 qu'il donnait au procès qu'il avait intenté à France Soir, pour avoir publié le dessin du prophète au turban explosif. D'après le MRAP, ce dessin assimilait musulman à islamiste et à terroriste. Le MRAP n'hésitait pas à faire le parallèle avec les années Trente et voyait dans le dessin «un détournement raciste de la liberté d'expression». Il parlait de piteuse provocation. Il s'agissait là sans doute d'un assaut humain à la liberté d'expression. Si l'on veut disposer d'interprétations un peu plus subtiles de ce dessin, il faut lire les commentaires de Jens-Martin Eriksen et Frederik Stjernfelt dans leur livre Les Pièges de la culture, Les contradictions démocratiques du multiculturalisme, publié chez MétisPresses en 2012."
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