lundi 28 mars 2011

Siegfried Wagner Opéra Bastille Paris 18/03/2011


Décidément on ne peut même plus faire confiance aux critiques... Je relis la critique qui donne le la parisien, dans le Monde. Citer R Rolland qui accepte de se priver du spectacle des yeux c'est dire combien la liberté de création peut être une imposture... En réalité R Rolland magnifiait l'extraordinaire partition musicale mais dans la mise en scène de G Krämer c'est l'horreur scénique du premier acte qui nous conduit à fermer les yeux. En revanche il faut admirer l'orchestre qui même s'il oublie de nous laisser entendre Siegfried dans le premier acte réussit une très belle prestation°. Le premier acte où Siegfried ressemble à Coluche (certes le premier fume du cannabis selon G Krämer et le second s'envoyait des rails) est affligeant! Ce qui est affligeant c'est que c'est facile, futile et même pas provocateur. Une démission ou bien un second degré de dérision sur notre société déclinante qui à mon avis n'est pas le sens wagnérien du texte. Vieille querelle du metteur en scène s eprenant pour l'auteur au non de la modernité! oui mais quand c'est complètement à contre sens et destine a nous imposer sa vision dépravée des moeurs c'est un peu onéreux...
Le second acte nous redonne espoir de voir un spectacle d'opéra notamment parce que la prestation vocale de Siegfried s'élève non pas en puissance mais en musicalité et le troisième acte revient à la création. Les lignes sont dures, glaciales, je n'ai pas compris le monogramme, j'ai aimé Brünnehilde. Et là à nouveau la salopette colucharde juxtaposée à la belle robe blanche estun flop. Mais il y a plus, G Krämer a manifestement la pensée inconsciente de détruire le mythe wagnérien de cet enfant terrible et terrifiant que seule la beauté transfigurée de Brünnehilde parviendra à inquiéter: l'étreinte finale est zappée comme loupée comme si finalement tout cela n'était que prétexte.
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Philippe Jordan
Il y a un an tout juste, alors qu’il s’apprêtait à prendre la direction musi cale de l’Opéra de Paris, le fils de feu Armin Jordan nous confiait: « Une maison d’opéra est comparable à un instrument de musique: on entretient avec elle un rapport charnel mais on se méfie de ses propres effusions. » Paroles prémonitoires? Quoi qu’il en soit, sa première saison n’aura qu’en partie satisfait public et critique. On attend donc que ce chef – qui, à 35 ans, a déjà derrière lui une belle carrière internationale, après avoir appris son métier auprès de Daniel Barenboïm à l’Opéra de Berlin – se révèle totalement dans Siegfried de Wagner, qui sera son vrai test, pour cette deuxième saison.
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