mercredi 23 mai 2018

Le soin est il une fin?

Cet article se veut une dissertation sur le soin.
Eric Delassus (https://managersante.com/2018/05/18/peut-on-soumettre-le-soin-a-lobligation-de-resultat/) fait une erreur magistrale. 
Pour la comprendre il faut reprendre la question de la fin et des moyens notamment pensée par Kant à travers ses impératifs (https://plato.stanford.edu/entries/kant-moral/#HumFor).  Il est incontestable que la fin est l'être humain et sa santé, le soin dans ce contexte est un moyen. Envisager le soin comme une fin est un abus au détriment de l'humain puisqu'il ne peut y avoir de concurrence de fins. Le soin y compris dans sa dimension relationnelle est un ensemble de moyens qui rendent un service à un individu ou à une autre forme de vie. Inverser la proposition kantienne pour échapper par magie à la tyrannie des résultats est une démarche très critiquable. En réalité déontologiquement le soin contient une obligation de résultat: le primum non nocere oblige à mesurer le résultat au moins escompté, sinon historique ou rationnel.
Comment l'auteur s'est il fourvoyé lui-même?

Il a en réalité manqué d'empathie pour le soignant. Il n'y a pas de soin sans soignant. Le soignant est un humain et parler de le soumettre est très sérieux. De quelle soumission parle Delassus? Dequel autre individu parle-t-il quand il lance "peut-on"? 
Faute d'avoir identifié le "on" Delassus verse dans le relativisme et l'inversion des valeurs.
Je suis attristé de lire de telles contorsions conceptuelles chez des personnes dont c'est le métier de penser mais surtout de faire référence à ce qui est dans le coeur même de notre civilisation, l'humain ne peut être qu'une fin et pour le soignant c'est la seule.




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