mardi 5 décembre 2017

Judaisme et conception du monde






« Le travail est grand », enseigne le Talmud, « car il honore l'ouvrier », Nedarim 49b. Et, « Celui qui n'apprend pas à son fils un métier lui apprend à voler », Kidouchin 29a. D'une manière générale, le Talmud a hérité de ce que l'on pourrait appeler l'esprit dopaminergique de l'Ancien Testament. L'économiste tchèque Tomáš Sedláček l'exprime le mieux. Comme il l'écrit dans Economics of good and evil, « Dieu remet sa création à l'homme dans un état quelque peu incomplet (on pourrait presque dire comme un produit semi-fini) et laisse l'homme mettre la touche finale et compléter ainsi la création ... Un acte de réalisation de notre part représente la création d'une construction, l'imputation du sens et de l'ordre (ce qui est magnifiquement exprimé par l'acte biblique de nommage, ou de catégorisation, de tri, d'ordonnancement). »
  En définitive, « l'héritage clé » de la pensée juive réside dans « l'absence d'une perception ascétique du monde, le respect du droit et de la propriété privée, mais elle a aussi jeté les bases de notre armotisseur social. Les Hébreux n'ont jamais méprisé la richesse matérielle; au contraire, la gestion des biens est une grande responsabilité pour la foi juive. De même, l'idée de progrès et la perception linéaire du temps donnent un sens à notre vie (économique) -- et nous devons cela à l'époque de l'Ancien Testament ... Nous avons un rôle de finisseurs de la création, à la fois concrètement, mais aussi dans un sens ontologique plus abstrait. » Tel est ce dont nous devons nous souvenir dans l'Occident de plus en plus dé-judaïsé, submergé par des idéologies spirituellement mortifères qui condamnent le progrès, la science, le capitalisme, et l'exploitation de la nature.

Grégoire Canlorbe

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