lundi 16 août 2010

Cancer du sein, dépenses de soins et efficience en France

Le BMJ publie un article très intéressant qui compare l'évolution des mortalités par cancer du sein en Europe entre 1989 et 2006.
Quelques réflexions liminaires
1/ il s'agit bien de mortalités absolues lisez le .pdf il est gratuit!
2/ il s'agit bien d'une performance assez médiocre de notre système de soins car la performance se mesure à la hauteur des moyens et la part du PIB consacrée aux soins est une des plus élevées de l'UE
3/ explications possibles:
-attention nous parlon de cancers déclarés et traités pas de prévention.
-les cancers sont plus agressifs dans le début de leur développement en France en raison d'une prise d'hormones plus généralisée et surtout de la moindre diminution du traitement hormonal substitutif  (THS).
Ce n'est pas prouvé par cet article mais c'est possible car nous avons "résisté" à la réalité de l'étude WHI qui a bien montré que le THS est cancérigène comme toute hormone exogène (pilule, progestérone en pommade etc)
-les traitements sont moins bons en France en particulier les nouvelles molécules: faux nous en utilisons plus que les british...
-le suivi est moins bon en France notamment la recherche de récidive ou de métastase: possible.
En effet il serait intéressant de comparer les suivis en centre anticancéreux et le suivi hors centre spécialisé, ce qui n'a pas été fait. Cela n'a rien aà voir avec les convocations au dépistage puisque je le répète il s'agit de femmes et rarement d'hommes qui ont un cancer traité. De ce point de vue il est clair que les possibilités qui sont les notres d'un système de soins centralisé sont inexploitées. On attend le suivi grace au contenu médical de la carte sésame mais la CNIL veille et la sécu est immobilisée depuis plusieurs dizaines d'années. Cela me rappelle le Minitel... Rien de comparable avec la Suède ou le NHS. De ce point de vue aussi les atouts du médecin référent ont été négligés. Le suivi demande une autre forme de rémunération que le paiement à l'acte et bien sur une évaluation de la performance.
-Rôle des facteurs extérieurs au système de soins: la récidive, les métastases en bref ce qui tue une femme atteinte d'un cancer du sein est très influencé par des facteurs exogènes qui sont
          -le tabac fumé
          -l'alcool
          -le régime alimentaire et l'obésité
          -l'activité physique
De ce point de vue il est certain que sur la question du tabagisme nous sommes encore très en retard et c'est d'ailleurs ce qui explique aussi l'augmentation cette fois de la mortalité dans les pays de l'Europe de l'Est. Le tabagisme est un fléau pour la femme qui a un cancer du sein car:
-il détériore les défenses immunitaires
-il provoque le deuxième cancer celui du poumon qui va tuer
-il favorise le deuxième cancer du sein...
Pour le reste force est de constater que les efforts de prévention sont assez faibles car nous avons me semble-t-il à tort tout misé sur le couple dépistage/traitement curatif.

Une simple conclusion. Une fois de plus cette étude démontre deux poinst essentiels dans toute politique publique du système de soins:
1/ les résultats ne sont pas proportionnels aux moyens ils peuvent même être inversement proportionnels(surdiagnostic du dépistage)
2/ le système de soins doit évaluer en continu ses résultats car les intentions les meilleures (plan cancer) peuvent ne pas entrainer les résultats espérer et contrairement à l'opinion émise par le médecin de l'InCa interviewé dans le Figaro il y a lieu de réfléchir aux poinst faibles de notre système pour classer les trois plus importants et les corriger immédiatement.

http://www.bmj.com/cgi/reprint/341/aug11_1/c3620

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