Is capitalism moral?
Cette question a agité l'intelligentsia française il y a quelques mois et la réponse d'après nos zélotes du politiquement correct est invariablement non, selon certains le capitalisme serait "totalement, radicalement, définitivement amoral" (1). Pour nous convaincre de cette assertion sans appel, Comte Sponville nous entraine dans son univers conceptuel. Un jeu typiquement intellectuel et français, où règnent des ordres définis a priori comme des catégories éternelles, hiérarchisés et étanches . Bref un moule idéologique très éloigné de la société réelle qu'il est sensé décrire. Reconnaissons à cette création ordinale une qualité, celle de faire illusion par temps calme. La société de la croissance, de la création mondialisée de richesse est sensible à ces descriptions. Mais c'est dans l'épreuve que les paradigmes se révèlent. A l'occasion des bouleversements économiques actuels cette question pourrait être revisitée avec intérêt.
Tout d'abord que vivons nous?
De toute évidence une crise financière, c'est celle des subprimes (2). En réalité un dégonflement de la bulle immobilière spéculative qui est née de l'accès au crédit facile des années 2000 et de règles particulières du marché de l'immobilier des Etats Unis. Les particuliers qui avaient misé sur une augmentation invraisemblable du prix de leur maison ont perdu, ceux qui ont revendu leur bien avant mi 2007 ont gagné. Les banques auraient perdu entre 800 et 1000 milliards de dollars. Actionnaires et management ont laissé beaucoup de plumes dans l'affaire. Qu'il s'agisse de banques nord américaines ou européennes. On se rappellera de Northern Rock nationalisée par Gordon Brown, de Bear Sterns perfusée et vendue par la FED à JP Morgan ou bien UBS qui en est à plusieurs annonces officielles de dépréciation d'actifs pour un montant supérieur à 50 milliards d'euros.
Ensuite et depuis plusieurs années maintenant s'est installée une inflation du prix des matières premières. Les sempiternels critiques de l'économie de marché fustigent la spéculation. Il n'en est rien la cause principale est la suivante: nous devons partager les ressources actuelles avec d'autres peuples qui sont en mesure d'acheter de quoi se nourrir et de fabriquer des biens manufacturés qu'ils nous revendent pour l'essentiel mais qu'ils fabriquent aussi pour eux-mêmes. C'est l'accession des pays émergents à l'alimentation, la production et à la consommation de masse qui est la bonne nouvelle de ces vingt dernières années. L'inflation des matières premières est la mauvaise car la production est en retard ou bien la ressource rare.
Enfin ces pays émergents (BRIC et autres) ont constitué des réserves de cash car les exportations sont la source de revenus substantiels que les habitants ne dépensent pas en raison d'une offre locale encore limitée et de leur propension à l'épargne. Des fonds nationaux (fonds souverains) et des capitalistes maison se sont lancés dans l'acquisition de moyens de production dans tous les pays développés. Les européens et les américains ont vu des chinois, des russes ou d'autres acheter leurs entreprises ou prendre des participations stratégiques dans de grandes capitalisations boursières fleurons de leurs pays. Les lignes de l'influence économique bougent. C'est dur pour ceux qui reculent, dopant pour ceux qui avancent. Mais ce n'est bien évidemment pas toujours dans le même sens. Par exemple avec des taux d'intérêts négatifs la Chine perd de l'argent sur ses réserves de change en dollar.
Quel est le sens de ces changements?
Pour la crise financière le capitalisme rend compte d'une seule chose: chacun doit payer pour ses erreurs. Sauf quand l'état et les banques centrales s'en mêlent pour "sauver" un ou plusieurs chaînons "indispensables" du système financier. J'observe que l'Europe a montré l'exemple en assurant la liquidité des établissements sans les renflouer. UBS par exemple mais aussi d'autres banques risquent encore gros, la survie de l'entreprise est en jeu. Aux Etats Unis il faut souligner le sauvetage de Bear Sterns car c'est la première fois que la FED renfloue un établissement qui n'est pas une banque. Même si le montage a permis de contourner les statuts de la FED qui proscrivent une telle intervention le résultat final est là.
Pour le reste des bouleversements, on peut affirmer que ce que le socialisme ou le communisme n'ont pas réussi à faire, le capitalisme et la globalisation sont en train de le réaliser sans effusion de sang: faire accéder les peuples travailleurs à la richesse, à la modernité et demain à la démocratie.
Quelle est la principale conséquence observée dans les pays développés actuels?
Il faut le craindre et le reconnaître un très fort sentiment protectionniste est en train de naître attisé par les campagnes de la gauche européenne et américaine et d'une partie des ultraconservateurs qui fustigent l'ouverture des marchés et du capital des entreprises. De surcroît dans les pays caractérisés par un fort état providence et une société fermée de rentes et de privilèges les conséquences sur le niveau de vie des classes sociales inférieures seront très sévères alors même que le déficit budgétaire interdit toute relance contracyclique. C'est le cas de l'Europe du Sud et de la France.
Dans notre pays en particulier la question simple qui se pose est la suivante: en travaillant trente cinq heures par semaine, en ayant 37 jours de congés payés par an, en laissant hors du travail les jeunes et les séniors la France peut elle prétendre à avoir un niveau de vie moyen en progression? Il semble que non. Ceux qui travaillent très fort à l'autre bout du monde obtiennent leur part du gâteau. Il semble que ce soit moral. Le capitalisme est à l'oeuvre dans ce bouleversement gigantesque. Il est pour le moins curieux que les avocats du partage de la richesse à travers toutes sortes de taxes et autres subventions n'encouragent pas le changement actuel. Le capitalisme est moral, les hommes sont perfectibles!
Références
1/http://www.forum-events.com/debats/andre-comte-sponville-p25.html
2/http://www.ft.com/cms/s/0/11ce0e00-21cb-11dd-a50a-000077b07658.html?nclick_check=1
3/ http://blog.turgot.org/index.php?post%2FNaudet-Ethique
4/ http://www.unmondelibre.org/Debat_Templeton_main#comment-663
5: http://www.atlantico.fr/decryptage/patrons-createurs-richesse-ou-exploiteurs-entre-abus-reels-capitalisme-financier-et-exces-raccourcis-gauchistes-comment-reperer-1057764.html
https://fee.org/articles/why-the-amorality-of-markets-is-preferable-to-the-immorality-of-coercion/?utm_source=zapier&fbclid=IwAR3A2HKHpWiR7JnWWWraet2lp5wznc2GHhfrCAaMzGvfGfL2z_eYMEi4OsE
Le capitalisme n'est pas le meilleur système de moralité économique
Le marché est le forum le plus juste car on y vote en permanence
Cette question a agité l'intelligentsia française il y a quelques mois et la réponse d'après nos zélotes du politiquement correct est invariablement non, selon certains le capitalisme serait "totalement, radicalement, définitivement amoral" (1). Pour nous convaincre de cette assertion sans appel, Comte Sponville nous entraine dans son univers conceptuel. Un jeu typiquement intellectuel et français, où règnent des ordres définis a priori comme des catégories éternelles, hiérarchisés et étanches . Bref un moule idéologique très éloigné de la société réelle qu'il est sensé décrire. Reconnaissons à cette création ordinale une qualité, celle de faire illusion par temps calme. La société de la croissance, de la création mondialisée de richesse est sensible à ces descriptions. Mais c'est dans l'épreuve que les paradigmes se révèlent. A l'occasion des bouleversements économiques actuels cette question pourrait être revisitée avec intérêt.
Tout d'abord que vivons nous?
De toute évidence une crise financière, c'est celle des subprimes (2). En réalité un dégonflement de la bulle immobilière spéculative qui est née de l'accès au crédit facile des années 2000 et de règles particulières du marché de l'immobilier des Etats Unis. Les particuliers qui avaient misé sur une augmentation invraisemblable du prix de leur maison ont perdu, ceux qui ont revendu leur bien avant mi 2007 ont gagné. Les banques auraient perdu entre 800 et 1000 milliards de dollars. Actionnaires et management ont laissé beaucoup de plumes dans l'affaire. Qu'il s'agisse de banques nord américaines ou européennes. On se rappellera de Northern Rock nationalisée par Gordon Brown, de Bear Sterns perfusée et vendue par la FED à JP Morgan ou bien UBS qui en est à plusieurs annonces officielles de dépréciation d'actifs pour un montant supérieur à 50 milliards d'euros.
Ensuite et depuis plusieurs années maintenant s'est installée une inflation du prix des matières premières. Les sempiternels critiques de l'économie de marché fustigent la spéculation. Il n'en est rien la cause principale est la suivante: nous devons partager les ressources actuelles avec d'autres peuples qui sont en mesure d'acheter de quoi se nourrir et de fabriquer des biens manufacturés qu'ils nous revendent pour l'essentiel mais qu'ils fabriquent aussi pour eux-mêmes. C'est l'accession des pays émergents à l'alimentation, la production et à la consommation de masse qui est la bonne nouvelle de ces vingt dernières années. L'inflation des matières premières est la mauvaise car la production est en retard ou bien la ressource rare.
Enfin ces pays émergents (BRIC et autres) ont constitué des réserves de cash car les exportations sont la source de revenus substantiels que les habitants ne dépensent pas en raison d'une offre locale encore limitée et de leur propension à l'épargne. Des fonds nationaux (fonds souverains) et des capitalistes maison se sont lancés dans l'acquisition de moyens de production dans tous les pays développés. Les européens et les américains ont vu des chinois, des russes ou d'autres acheter leurs entreprises ou prendre des participations stratégiques dans de grandes capitalisations boursières fleurons de leurs pays. Les lignes de l'influence économique bougent. C'est dur pour ceux qui reculent, dopant pour ceux qui avancent. Mais ce n'est bien évidemment pas toujours dans le même sens. Par exemple avec des taux d'intérêts négatifs la Chine perd de l'argent sur ses réserves de change en dollar.
Quel est le sens de ces changements?
Pour la crise financière le capitalisme rend compte d'une seule chose: chacun doit payer pour ses erreurs. Sauf quand l'état et les banques centrales s'en mêlent pour "sauver" un ou plusieurs chaînons "indispensables" du système financier. J'observe que l'Europe a montré l'exemple en assurant la liquidité des établissements sans les renflouer. UBS par exemple mais aussi d'autres banques risquent encore gros, la survie de l'entreprise est en jeu. Aux Etats Unis il faut souligner le sauvetage de Bear Sterns car c'est la première fois que la FED renfloue un établissement qui n'est pas une banque. Même si le montage a permis de contourner les statuts de la FED qui proscrivent une telle intervention le résultat final est là.
Pour le reste des bouleversements, on peut affirmer que ce que le socialisme ou le communisme n'ont pas réussi à faire, le capitalisme et la globalisation sont en train de le réaliser sans effusion de sang: faire accéder les peuples travailleurs à la richesse, à la modernité et demain à la démocratie.
Quelle est la principale conséquence observée dans les pays développés actuels?
Il faut le craindre et le reconnaître un très fort sentiment protectionniste est en train de naître attisé par les campagnes de la gauche européenne et américaine et d'une partie des ultraconservateurs qui fustigent l'ouverture des marchés et du capital des entreprises. De surcroît dans les pays caractérisés par un fort état providence et une société fermée de rentes et de privilèges les conséquences sur le niveau de vie des classes sociales inférieures seront très sévères alors même que le déficit budgétaire interdit toute relance contracyclique. C'est le cas de l'Europe du Sud et de la France.
Dans notre pays en particulier la question simple qui se pose est la suivante: en travaillant trente cinq heures par semaine, en ayant 37 jours de congés payés par an, en laissant hors du travail les jeunes et les séniors la France peut elle prétendre à avoir un niveau de vie moyen en progression? Il semble que non. Ceux qui travaillent très fort à l'autre bout du monde obtiennent leur part du gâteau. Il semble que ce soit moral. Le capitalisme est à l'oeuvre dans ce bouleversement gigantesque. Il est pour le moins curieux que les avocats du partage de la richesse à travers toutes sortes de taxes et autres subventions n'encouragent pas le changement actuel. Le capitalisme est moral, les hommes sont perfectibles!
Références
1/http://www.forum-events.com/debats/andre-comte-sponville-p25.html
2/http://www.ft.com/cms/s/0/11ce0e00-21cb-11dd-a50a-000077b07658.html?nclick_check=1
3/ http://blog.turgot.org/index.php?post%2FNaudet-Ethique
4/ http://www.unmondelibre.org/Debat_Templeton_main#comment-663
5: http://www.atlantico.fr/decryptage/patrons-createurs-richesse-ou-exploiteurs-entre-abus-reels-capitalisme-financier-et-exces-raccourcis-gauchistes-comment-reperer-1057764.html
https://fee.org/articles/why-the-amorality-of-markets-is-preferable-to-the-immorality-of-coercion/?utm_source=zapier&fbclid=IwAR3A2HKHpWiR7JnWWWraet2lp5wznc2GHhfrCAaMzGvfGfL2z_eYMEi4OsE
Le capitalisme n'est pas le meilleur système de moralité économique
Le marché est le forum le plus juste car on y vote en permanence
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire