vendredi 11 juin 2010

Que faire avec les banques: ou comment gérer un énorme conflit d'intérêt?

Certains européens et même le Président Obama sont persuadés que la cupidité des traders et des banquiers est l'explication de la "crise". C'est commode car cela évite de regarder les vrais problèmes en face et en particulier les liens étroits et multiples entre l'état et les banques j'allais dire ses banques car je veux parler ici des gosbanks, celles qui représentent un cartel monopolistique intimement liées à l'état par le management (les mêmes à tour de rôle sont au siège de la banque et ensuite ou bien avant dans les ministères), l'actionnariat et surtout le business.
En France l'état capture l'économie par ses prélèvements et l'importance de la dépense publique.  Les banques  financent entre 70 et 80% de l'économie. Le tour est joué il n'y a presque plus de marché; il y a l'état et ses technocrates ou hommes politiques d'un côté et le management des banques de l'autre comme donneur d'ordre et décideur du financement. Ce petit monde a tout loisir de décider ce qui est bon pour eux et accessoirement pour le pays. Comme tout monopole qui s'abrite du marché et de la concurrence ce petit monde s'affaiblit. Tout d'abord parce que l'état est vorace puisqu'il s'endette depuis 35 ans. Toutefois la dette est la bonne affaire pour les banques qui trouvent preneur pour les émissions d'OAT ou bien en achètent elles mêmes. Mais comme l'état ne rembourse pas et s'endette toujours plus les banques qui détiennent de la dette se fragilisent ce d'autant qu'elles détiennent aussi d'autres dettes douteuses... La réserve fractionnaire est utilisée au delà du possible, les fonds propres sont très faibles et les crédits très élevés. Quand la croissance est là tout va bien quand elle freine les banques vont mal mais se moquent des conséquences car les gosbanks savent qu'elles sont too big to fail. L'état et ses technocrates savent que les promesses politiques vivent des crédits des banques, dette publique et dettes des collectivités locales et territoriales, construction immobilières, routes, rond points, tout est dette donc tout est crédit et en Europe le crédit c'est la banque.
Il n'en est pas de même aux US ou au Japon. Les banques financent beaucoup moins l'activité économique ce qui signifie que les fonds d'investissement, les fonds de pension, les BA ou les particuliers font les reste. C'est plus sain mais l'état contrôle moins qui fait quoi, horror horribilis.


Voilà pourquoi tout changement est très douloureux. C'est aussi pourquoi les états divergent autant sur les solutions à cette question de la fragilité et de la régulation des banques. Il est sur que les fonds propres ont vraisemblablement connu un point bas et que les nouvelles règles vont les relever. Si c'est le cas il faudra restreindre les prêts ou bien lever des fonds ou bien les deux... Pour les économies qui dépendent beaucoup des banques ce sera un nouvel obstacle sur le chemin de la reprise. Par ailleurs la confiance n'exclut pas de vérifier que personne se méprend! Aux US Geithner a déjà fait des stress tests dont semble-t-il les européens ne veulent pas... Il faut donc constater que ce sera très difficile, quand vous financez à 75 % l'économie d'un pays et que l'état est votre régulateur, même avec de la bonne volonté ce régulateur danse dans la gueule du crocodile. Cela s'appelle la capture du régulateur par les banques...
Il y a bien sur des solutions pérennes qui passent par le retour à un état de taille modeste et de plus grande efficience et surtout un état qui laisse le marché fonctionner y compris pour les banques qui doivent pouvoir faire faillite.





http://www.lefigaro.fr/societes/2010/06/10/04015-20100610ARTFIG00744-les-banques-tirent-la-sonnette-d-alarme.php

Aucun commentaire:

 
Paperblog