lundi 31 mai 2010

Médicaments : que dépenserons-nous dans vingt ans ?"Que nous couteront les médicaments en 2029 ? "



La population française vieillit et c'est un des principaux paramètres du débat actuel sur les retraites. Cet accroissement de l'espérance de vie risque aussi de poser des problèmes en matière de dépenses de santé. Quels seront nos besoins en la matière dans vingt ans ? De nombreuses données manquent pour pouvoir les estimer précisément. Quels seront en effet les maladies du futur, les médicaments pour y remédier, les nouvelles pratiques médicales ? Par ailleurs, dans quel état de santé vieillirons-nous ? Comme les vieux de 2010 ou en meilleure santé ?

 

De ce dernier point dépendront les dépenses de santé à l'horizon 2030. Une étude commandée par Les entreprises du médicaments (LEEM) a été menée par des économistes de l'Inserm, du CNRS et de l'université de Créteil. Elle a été rendue publique mercredi 26 mai et donne quelques éléments de réponse sur les dépenses de médicaments remboursables en fonction de trois scénarios de vieillissement de la population.

Selon cette étude, les seules dépenses de médicaments remboursables prescrits en médecine de ville devraient représenter entre 7,5 et 12,5 milliards d'euros de dépenses supplémentaires en 2029, par rapport à 2004. En valeur absolue, le chiffre peut sembler important, mais ne représente qu'un accroissement annuel de 1,14 à 1,77 %. Soit des valeurs comparables aux chiffres de la croissance du PIB – hors période de crise, bien sûr… "Cet accroissement est soutenable pour le système de santé si l'on se base sur une hypothèse consensuelle de croissance du PIB", a souligné l'un des auteurs de l'étude lors de la présentation des résultats.

Comment ont été obtenues ces prévisions ? Les chercheurs ont appliqué une "méthode de micro-simulation" à des données statistiques sur la consommation de médicaments datant de 2004, année de référence des prévisions. "Nous avons fait vieillir cette base de données pour obtenir une France fictive" à l'horizon 2029. Ces Français fictifs peuvent être soit en bonne santé, soit atteints d'une maladie chronique, soit… morts. Et tout dépend de l'âge auquel ils passent d'une catégorie à l'autre.

Les projections ont été faites selon trois scénarios :

  • Les Français vivent aussi longtemps qu'en 2004 et tombent malades au même âge (scénario dit tendanciel, voir précision dans les commentaires de cette note),
  • Les progrès de la médecine permettent un vieillissement en meilleure santé (scénario de l'"healthy aging"),
  • Les progrès de la médecine permettent un vieillissement en meilleure santé ET une baisse du taux de mortalité supérieur aux prévisions (scénario "progrès médical").

Dans le premier cas, les Français vivent plus longtemps, mais tombent malade au même âge. Les dépenses de médicaments dues à la maladie commencent au même moment qu'en 2004, mais doivent être supportées plus longtemps. Selon cette hypothèse, d'ici à 2029, les dépenses auront crû de 1,44 % par an pour l'ensemble des Français âgés de plus de 25 ans.

Dans le deuxième cas, les Français seraient malades plus tard, mais vivraient aussi longtemps que dans le cas précédent. C'est le scénario le plus "enviable" d'un strict point de vue économique puisque l'augmentation des dépenses serait limitée à 1,14 % par an jusqu'à 2029.

Enfin, le troisième cas serait le plus coûteux. On ajoute au premier scénario les dépenses liées à l'âge et celle liées à la maladie chronique qui, si elle intervient plus tard, doit être supportée plus longtemps. Il en coûterait à l'assurance maladie 1,77 % de plus chaque année soit 12,5 milliards d'euros supplémentaires en 2029.

Les auteurs ont toutefois reconnu les limites de leur étude, celle-ci ne considérant certains paramètres, "toute chose égale par ailleurs". Il s'agit "probablement des taux d'accroissement minimum", ont-ils nuancé.






  1. Il y a un problème de logique.
    Le scénario tendanciel (vieillir plus et tomber malade au même moment) implique d'être malade plus longtemps que le scénario "progrès médicale" (vieillir plus mais tomber malade plus tard). Il devrait être plus coûteux.
    A moins bien sur que le dernier ne prévoit de vieillir plus longtemps que le premier, et avec une rallonge supérieure au moment où l'on tombe malade. Et tout ceci, bien sur, en considérant le taux de mortalité égal dans les 2 cas (pas un mot n'étant soufflé dans le résumé).
    Bref, n'y aurait-il pas soit une inversion, soit une simplification abusive du rapport complet ?

  2. Bonjour,
    Je suis l'un des co-auteurs du rapport original. Votre remarque est tout à fait pertinente ce résumé comporte en effet une erreur le premier scénario ne prévoit pas d'allongement de la durée de vie. Je vous invite à découvrir sur le site du LEEM le résumé de l'étude et le rapport complet.
    Il faut donc comprendre :
    * Les Français tombent malades au même âge qu'en ce début de siècle (scénario dit tendanciel)
    * Les progrès de la médecine permettent un vieillissement en meilleure santé (scénario de l'"healthy ageing"), par conséquent l'âge d'apparition de la maladie recule à âge de décès inchangé.
    * Les progrès de la médecine permettent un vieillissement en meilleure santé ET une augmentation de la longévité (scénario "progrès médical").
    Cordialement.
    ___
    Mea culpa pour cette erreur et mille excuses.

    J'avais compris que dans le premier scénario, on était sur une augmentation linéaire de l'espérance de vie et qu'on obversait une accélération de cette augmentation dans le dernier scénario. 


  3. Lorsque l'on voit le problème des coûts des retraites, une situation qu'il faudrait améliorer pour supprimer ces pensions indignes d'une nation comme la notre, et donc augmenter le coûts des retraites. Lorsque l'on voit les problèmes de la Branche maladie de la Sécurité Sociale, une branche dans laquelle il faudrait faire un sérieux ménage entre les charges qui lui reviennent normalement et celles indues, une branche dans laquelle il faudrait faire le ménage au niveau des recettes en veillant bien que toutes les sommes qui lui sont dûes lui soient réellement versées. Lorsque l'on imagine ce travail fait, il semble évident que notre système ne peut tenir en l'état et que les charges que l'on lui fait supporter ne peuvent continuer sans que les ressources n'augmentent, c'est une évidence qui semble être écartée au profit de la réduction des charges: moins de remboursements par la Sécurité Sociale, réduction des prise en charge, baisse des dépenses de retraite … Il est une chose qui me surprend et que je range dans les charges indues des Caisses de Retraite, c'est lorsque celles-ci accordent des aides financières à des actifs "jeunes" qui se sont endettés. Au titre de l'action sociale et de la communication, des parties non négligeables de nos cotisations servent à financer des actions publiques n'ayant rien à voir avec la santé ou les retraites des Assurés Sociaux: pour une gestion plus rigoureuses des recettes, mais aussi des dépenses qui ne doivent servir qu'aux bénéficiaires.







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