lundi 10 novembre 2008

Le crédit, les banques et l'économie réelle: de la nécessité de baisser les impôts.

En matière de crédit la posture des médias, de la gauche et du gouvernement est la suivante: les banquiers ont été secourus par des fonds publics ils doivent prêter. Coûte que coûte! Et bien sur dans le même temps il est demandé aux banques, ce qui est souhaitable, de satisfaire exactement à leur couverture de fonds propres. Comme toujours posons nous la question essentielle, pourquoi les banquiers ne voudraient ils pas prêter? C'est un de leurs métiers et pas le moins lucratif. Ou bien c'est exact et alors je ne vois qu'une seule explication: les entreprises françaises sont tellement à risque que nos banquiers ne veulent pas y laisser la chemise. Ou bien il y a un autre problème. Car je le répète je ne connais pas de banquier qui refuse de gagner de l'argent surtout quand ils empruntent à l'état au dessus de l'Euribor c'est à dire cher, pour refaire leur fonds propres. Or on apprend que les encours sont assez en ligne avec ce qui se faisait avant la crise.
En réalité le raisonnement qui fait du loyer de l'argent et des banques les acteurs de la reprise est faux.
En matière économique la demande commande.
En France aujourd'hui la consommation reste qu'on le veuille ou non un des moteurs de la production de biens et de services. Cette demande est directement liée à l'argent disponible dans la poche de nos concitoyens. En ces temps perturbés le consommateur est très volatile, et le réflexe d'épargne est naturel. Or aucune modification de l'environnement économique ne vient contrebalancer les "mauvaises nouvelles" de la crise. Ainsi pour des raisons de fond mais aussi psychologiques le consommateur freine ses dépenses.
Une des explications c'est bien que la demande est faible parce que le revenu disponible a diminué soit réellement soit dans les anticipations des ménages, c'est le cas de l'immobilier, de l'automobile et d'autres biens d'équipement. En conséquence les entreprises ne vont pas emprunter si leurs carnets de commande s'étiolent. Et ce malgré la baisse du loyer de l'argent par la BCE. C'est la limite de la politique monétaire, elle ne relance pas l'activité elle améliore la disponibilité des moyens financiers.
En réalité la demande intérieure ne peut être stimulée que par une politique fiscale. Il faut laisser de l'argent dans la poche des françaises et des français. Je sais que nous avons fait le contraire de ce qu'il fallait ces dernières années en laissant la dette grossir. A l'évidence les pays qui ont équilibré leurs finances publiques sont dans une position plus enviable. Mais aujourd'hui ce serait une très grosse erreur de ne pas baisser les impôts et ce très rapidement. Cette baisse d'impôts devrait être ciblée sur les familles au dessous de 200 000 euro de revenus annuels et concerner aussi les entreprises sous la forme d'une baisse de 3 à 4% de l'IS soit 10%. L'avantage de la politique fiscale c'est qu'elle est révisable et que de tels avantages pourraient être réduits dès 2011 quand la croissance sera rétablie. Une telle annonce aurait aussi un impact psychologique car les citoyens sont légitimement persuadés que l'état se préoccupe des banques mais pas d'eux. Ce qu'il faut retenir c'est qu'aucun volontarisme même du plus haut de l'état ne pourra faire que chaque française et chaque français fasse des choix de dépenses en biens et services et qu'il est mensonger de stigmatiser les banques alors que seule une bonne politique fiscale nous permettra de sortir de la récession. Last but not least la baisse des impôts peut être une solution moins douloureuse pour l'état car si la récession se prolonge pour des raisons structurelles propres à la France les pertes de recettes seront bien supérieures aux efforts consentis.

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