vendredi 7 février 2020

Vous avez dit Route de la Soie?

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Extraits



Comment la peste a-t-elle pu arriver en 1720 ?
Malgré ces mesures sanitaires, la peste a réussi à atteindre Marseille et à se propager. En mai 1720, le Grand Saint-Antoine revient dans la Cité Phocéenne, qu’il a quitté neuf mois plus tôt, après plusieurs escales au Proche-Orient. Sa cargaison, qui appartient notamment à des notables, se compose d’étoffes de soie et de balles de coton, destinées à être vendue à la foire de Beaucaire au cours du mois de juillet.

Lors de toutes ses escales, le Grand Saint-Antoine a obtenu des patentes nettes. Pourtant, au cours de son voyage, le navire enregistre neuf décès à bord, dus à une fièvre maligne pestilentielle. S’il ne s’agit pas de la peste, le bateau s’est vu refusé l’entrée au port de Livourne (Italie), juste avant son arrivée à Marseille, à cause de cette fièvre.




Arrivé à Marseille, le capitaine du Grand Saint-Antoine se rend, comme la réglementation le veut, au bureau de santé. Suite aux décès survenus à bord, ce dernier décide d’abord d’envoyer le navire à l’île Jarre avant de finalement choisir de l’envoyer à l’île de Pomègues. Les marchandises sont, elles, débarquer aux infirmeries du Lazaret d’Arenc, fait inhabituel. Quant aux décès arrivés en mer, il est stipulé qu’ils sont survenus à cause de mauvais aliments. Et concernant ceux survenus après le voyage, aucun lien avec la peste n’est déclaré.

Il faut attendre la fin du mois de juin 1720, soit un mois après l’arrivée du Grand Saint-Antoine, pour que le bureau de santé ne prenne de réelles mesures sanitaires. Suite à la mort de plusieurs mousses, l’instance décide d’envoyer le navire sur l’île Jarre afin de le brûler et d’enterrer les cadavres dans de la chaux vive. Il est malheureusement déjà trop tard : des tissus issus des cargaisons du bateau ont été sortis en fraude des infirmeries, transmettant la peste dans la ville.



Une propagation de Marseille à toute la Provence

Différents cas de décès dus à la peste sont diagnostiqués à partir de la fin du mois de juin. Au bout d’un mois, le nombre de décès augmente de plus en plus. Malgré les mesures prises pour éviter la propagation (cadavre enterrés dans de la chaux vive, maison des morts murés, combustion de soufre dans les maisons), celle-ci continue sa route et se répand dans tous les quartiers de la ville.

Le 31 juillet 1720, le parlement d’Aix interdit même aux Marseillais de sortir de la ville et aux Provençaux de communiquer avec eux. Malgré tout, la peste passe outre les frontières marseillaises. Les communes alentours comme Allauch, Aubagne, Cassis sont atteintes. Seule la commune de La Ciotat, protégée par ses murailles, est épargnée. La peste va même plus loin : Aix-en-Provence, Arles, Toulon, Alès, Avignon, le Gévaudan…

Si l’épidémie recule à partir d’octobre 1720, il faudra toutefois attendre la fin de l’année 1722 pour que s’éteignent les derniers foyers de peste en Provence. Au total, sur une population de 400 000 personnes, entre 90 000 et 120 000 victimes sont à déplorées. Dont, à Marseille, 30 000 à 40 000 décès sur les 80 000 à 90 000 habitant que comptait la Cité Phocéenne avant la maladie.

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