samedi 5 juin 2010

Why did we upset the curse of Babel's tower?

L'hypothèse de Matt Ridley est très discutable. Surtout quand il fait de la créativité autre chose qu'un processus neuronal et cérébral...
http://online.wsj.com/article/SB10001424052748703691804575254533386933138.html

mardi 1 juin 2010

La dette publique au final c'est un impôt sur le revenu privé!

"Public debt is ultimately a private burden"

 

Dans les milieux politiques français on croit assez facilement que la crise est responsable de notre piteux état financier. On se bouche les oreilles, on ferme les yeux et le nez dès que l'on évoque le déficit budgétaire le plus constant et le plus consensuel de notre histoire: 35 ans dans le rouge! Ensuite on n'hésite pas à affirmer que la dette publique n'est rien d'autre que la socialisation des pertes du secteur privé bancaire en particulier. Ce gros mensonge est encore plus caricatural en France où les banques ont été aidées par des prêts qu'elles ont ou vont très rapidement rembourser car ils étaient consentis à des taux supérieurs à ceux que les marchés attribuent à la Grèce... C'est donc l'inverse, l'état français a prêté à un taux qui lui a permis de retirer une assiette bien pleine de son océan de dettes. Il n'y a pas de petit gain.

Passé ces analyses conduites dans un but idéologique précis, sur la crise elle même les keynésiens se retrouvent pour fustiger la spéculation. C'est bien connu tout ceci est la faute à ces cupides de banquiers dont on sait que quand ils ne sont pas juifs ils sont WASP! Et bien sur nos néokeynésiens dépensiers n'ont aucune solution. Ils se bornent à dire par journaliste ou second couteau interposés que ce n'est pas le moment de réduire la dépense publique car on va asphyxier la reprise. Pour eux on l'aura compris ce n'est jamais le bon moment, pendant 35 ans la dette a été bonne et maintenant aussi. Cette attitude caricaturale est aussi gommée par les médias qui parlent de crise mais pas de solutions. Pour mieux tromper et dominer l'opinion il faut catastrophier la vie quotidienne, il faut que tout évènement soit une crise une fracture une souffrance. Deuxième axiome il faut que toutes ces crises supposées toutes ces souffrances aient un lien total et direct avec le capitalisme. La boucle est bouclée yaka!

En réalité ils n'ont pas de politique de rechange à celle qui a été conduite pendant 35 ans. Cette véritable addiction à la dette qui est pour les plus idéologues une tentative d'augmenter la redistribution sociale et pour les plus politiques une assurance de réélection, se traduit par les propositions du Parti socialiste qui peuvent se résumer à dépenser et taxer encore plus. Pourtant ce qu'il ne faut pas oublier c'est que le fonctionnement de l'économie de la France n'a pas changé parce que les taux des emprunts d'état ont augmenté, que les marchés ont dit stop à la cavalerie en Grèce. C'est en réalité assez simple; la crise n'a pas effacé les handicaps européens et français. Nous sommes toujours un pays qui travaille peu, où les avantages sociaux sont payés en partie par des prêts, où le travail est surtaxé du haut en bas de l'échelle des revenus. Au contraire la crise rend urgente la libéralisation du travail, du commerce et de la production. Si nous ne dérégulons pas la sortie de crise n'aura pas lieu car nous entrerons dans un tunnel japonais. Croire contre toute évidence rationnelle que les économies sur la dépense publique sont réalisables à la hauteur du poids de la dette est une illusion. Il faut serrer à fond la dépense publique car nous avons la marge la plus importante dans le monde pour ce faire mais en même temps il faut déréguler le secteur privé pour qu'il se remette à investir et produire. C'est ce que dit N Roubini dans le FT. Cela ne va pas faire plaisir aux keynésiens français qui se recrutent parmi les plus conservateurs de l'état providence. Je parie que Roubini ne sera pas trop cité par les médias du wishful thinking ou bien le lobby néokeynésien dépensier à la Fitoussi, Picketty et al...

 

 http://www.ft.com/cms/s/0/8eda2c3e-6cde-11df-91c8-00144feab49a.html


lundi 31 mai 2010

Médicaments : que dépenserons-nous dans vingt ans ?"Que nous couteront les médicaments en 2029 ? "



La population française vieillit et c'est un des principaux paramètres du débat actuel sur les retraites. Cet accroissement de l'espérance de vie risque aussi de poser des problèmes en matière de dépenses de santé. Quels seront nos besoins en la matière dans vingt ans ? De nombreuses données manquent pour pouvoir les estimer précisément. Quels seront en effet les maladies du futur, les médicaments pour y remédier, les nouvelles pratiques médicales ? Par ailleurs, dans quel état de santé vieillirons-nous ? Comme les vieux de 2010 ou en meilleure santé ?

 

De ce dernier point dépendront les dépenses de santé à l'horizon 2030. Une étude commandée par Les entreprises du médicaments (LEEM) a été menée par des économistes de l'Inserm, du CNRS et de l'université de Créteil. Elle a été rendue publique mercredi 26 mai et donne quelques éléments de réponse sur les dépenses de médicaments remboursables en fonction de trois scénarios de vieillissement de la population.

Selon cette étude, les seules dépenses de médicaments remboursables prescrits en médecine de ville devraient représenter entre 7,5 et 12,5 milliards d'euros de dépenses supplémentaires en 2029, par rapport à 2004. En valeur absolue, le chiffre peut sembler important, mais ne représente qu'un accroissement annuel de 1,14 à 1,77 %. Soit des valeurs comparables aux chiffres de la croissance du PIB – hors période de crise, bien sûr… "Cet accroissement est soutenable pour le système de santé si l'on se base sur une hypothèse consensuelle de croissance du PIB", a souligné l'un des auteurs de l'étude lors de la présentation des résultats.

Comment ont été obtenues ces prévisions ? Les chercheurs ont appliqué une "méthode de micro-simulation" à des données statistiques sur la consommation de médicaments datant de 2004, année de référence des prévisions. "Nous avons fait vieillir cette base de données pour obtenir une France fictive" à l'horizon 2029. Ces Français fictifs peuvent être soit en bonne santé, soit atteints d'une maladie chronique, soit… morts. Et tout dépend de l'âge auquel ils passent d'une catégorie à l'autre.

Les projections ont été faites selon trois scénarios :

  • Les Français vivent aussi longtemps qu'en 2004 et tombent malades au même âge (scénario dit tendanciel, voir précision dans les commentaires de cette note),
  • Les progrès de la médecine permettent un vieillissement en meilleure santé (scénario de l'"healthy aging"),
  • Les progrès de la médecine permettent un vieillissement en meilleure santé ET une baisse du taux de mortalité supérieur aux prévisions (scénario "progrès médical").

Dans le premier cas, les Français vivent plus longtemps, mais tombent malade au même âge. Les dépenses de médicaments dues à la maladie commencent au même moment qu'en 2004, mais doivent être supportées plus longtemps. Selon cette hypothèse, d'ici à 2029, les dépenses auront crû de 1,44 % par an pour l'ensemble des Français âgés de plus de 25 ans.

Dans le deuxième cas, les Français seraient malades plus tard, mais vivraient aussi longtemps que dans le cas précédent. C'est le scénario le plus "enviable" d'un strict point de vue économique puisque l'augmentation des dépenses serait limitée à 1,14 % par an jusqu'à 2029.

Enfin, le troisième cas serait le plus coûteux. On ajoute au premier scénario les dépenses liées à l'âge et celle liées à la maladie chronique qui, si elle intervient plus tard, doit être supportée plus longtemps. Il en coûterait à l'assurance maladie 1,77 % de plus chaque année soit 12,5 milliards d'euros supplémentaires en 2029.

Les auteurs ont toutefois reconnu les limites de leur étude, celle-ci ne considérant certains paramètres, "toute chose égale par ailleurs". Il s'agit "probablement des taux d'accroissement minimum", ont-ils nuancé.






  1. Il y a un problème de logique.
    Le scénario tendanciel (vieillir plus et tomber malade au même moment) implique d'être malade plus longtemps que le scénario "progrès médicale" (vieillir plus mais tomber malade plus tard). Il devrait être plus coûteux.
    A moins bien sur que le dernier ne prévoit de vieillir plus longtemps que le premier, et avec une rallonge supérieure au moment où l'on tombe malade. Et tout ceci, bien sur, en considérant le taux de mortalité égal dans les 2 cas (pas un mot n'étant soufflé dans le résumé).
    Bref, n'y aurait-il pas soit une inversion, soit une simplification abusive du rapport complet ?

  2. Bonjour,
    Je suis l'un des co-auteurs du rapport original. Votre remarque est tout à fait pertinente ce résumé comporte en effet une erreur le premier scénario ne prévoit pas d'allongement de la durée de vie. Je vous invite à découvrir sur le site du LEEM le résumé de l'étude et le rapport complet.
    Il faut donc comprendre :
    * Les Français tombent malades au même âge qu'en ce début de siècle (scénario dit tendanciel)
    * Les progrès de la médecine permettent un vieillissement en meilleure santé (scénario de l'"healthy ageing"), par conséquent l'âge d'apparition de la maladie recule à âge de décès inchangé.
    * Les progrès de la médecine permettent un vieillissement en meilleure santé ET une augmentation de la longévité (scénario "progrès médical").
    Cordialement.
    ___
    Mea culpa pour cette erreur et mille excuses.

    J'avais compris que dans le premier scénario, on était sur une augmentation linéaire de l'espérance de vie et qu'on obversait une accélération de cette augmentation dans le dernier scénario. 


  3. Lorsque l'on voit le problème des coûts des retraites, une situation qu'il faudrait améliorer pour supprimer ces pensions indignes d'une nation comme la notre, et donc augmenter le coûts des retraites. Lorsque l'on voit les problèmes de la Branche maladie de la Sécurité Sociale, une branche dans laquelle il faudrait faire un sérieux ménage entre les charges qui lui reviennent normalement et celles indues, une branche dans laquelle il faudrait faire le ménage au niveau des recettes en veillant bien que toutes les sommes qui lui sont dûes lui soient réellement versées. Lorsque l'on imagine ce travail fait, il semble évident que notre système ne peut tenir en l'état et que les charges que l'on lui fait supporter ne peuvent continuer sans que les ressources n'augmentent, c'est une évidence qui semble être écartée au profit de la réduction des charges: moins de remboursements par la Sécurité Sociale, réduction des prise en charge, baisse des dépenses de retraite … Il est une chose qui me surprend et que je range dans les charges indues des Caisses de Retraite, c'est lorsque celles-ci accordent des aides financières à des actifs "jeunes" qui se sont endettés. Au titre de l'action sociale et de la communication, des parties non négligeables de nos cotisations servent à financer des actions publiques n'ayant rien à voir avec la santé ou les retraites des Assurés Sociaux: pour une gestion plus rigoureuses des recettes, mais aussi des dépenses qui ne doivent servir qu'aux bénéficiaires.







Obesity and collective illness insurance: how to fix the problem?

Increasing morbid obesity in US is a true reality and it is the same trend in Europe:
http://money.cnn.com/magazines/fortune/storysupplement/flyp_ibm_07/
Please take note that the measurement tool is not a change in the national weight standards as skeptic people argued but the old and nonmodified BMI! in this remarkable slides you will see the story from 1995 to 2008!
So obesity is increasing and  it’s a big business primarily for industrial agriculture which is the beneficiary of giant subsidies… Healthcare comes after to repair damages.
75% of the healthcare expenditure is devoted to smoking, junk food and lack of exercise.
So the main question remains:
How to deal with an illnesscare system ( I use this neologism to stress the difference with health which is a capital of well being) which is completely mutualised (in Europe and now in US) and these facts about people behaviours? Collective mandatory funding of healthcare is a strong incentive for a huge moral hasard as people believes that taking risks will be compensated by collective insurance that they pay only according to their income!

dimanche 30 mai 2010

Euro: la note du mariage c'est maintenant et pour les années à venir

Même si pour d'autres raisons l'Euro a été un moment historique inflationniste au moins en France, reconnaissons que nous avons créé cette monnaie sans payer. Une simple conversion. C'est en tous cas la version officielle. Bien sur le taux de change a été optimisé ce qui a créé de l'argent non gagné dans de nombreux pays. Première cause d'inflation. Mais le plus important  ce sont les engagements pris par la France du fait du mariage. En effet nous entrions de ce fait dans un espace monétaire sécurisé et avec des garanties implicites nous allons voir pourquoi.
Tout d'abord au contraire de ce qui a été signé (Maastricht) nous n'avons pas fait la convergence budgétaire promise. Nos déficits se sont accumulés et la dette a enflé. Pour d'autres pays aussi comme la Grèce.
Oui mais voilà le mariage a été conclu. Les plus dépensiers se sont dits que l'Allemagne paierait. Elle a commencé à le faire. Jusqu'où? C'est son opinion publique qui le dira et il est un peu tôt pour faire des pronostics. En revanche ce qui est certain  c'est que nous allons aussi payer pour nos chers européens du Sud. Et beaucoup, d'abord nous allons payer pour la Grèce; ensuite ce sera les autres PIGS. Ce que nous allons débourser NE SERA PAS DISPONIBLE POUR INVESTIR, c'est le fameux crowding out effect qui est basé sur le fait indiscutable que la création de richesse est limitée! Comme dans un ménage ce que l'on dépense en téléphone portable n'est plus disponible pour d'autres achats. Ainsi notre croissance va ralentir et ce alors même qu'elle est anémique. Le risque est l'insoutenabilité de la dette dans ces conditions et la contagion des PIGS à des économies de taille plus grande comme l'Italie et la France. C'est à dire la fin de l'Euro. Nous sommes très près d'une catastrophe majeure et ce uniquement parce que l'état français a dépensé pendant 35 ans plus qu'il n'avait de ressources alors même que notre pays est surfiscalisé. Bravo aux artistes de la dette, aux politiciens et aux législateurs qui ont voté toujours à la majorité 35 budgets annuels en déficit. Il est sur que cela restera comme un record. Les mêmes dépensiers nous disent maintenant que ce n'est pas le moment de réduire les dépenses publiques car il faut relancer l'économie... J'ai déjà entendu ce discours quand J Chirac est arrivé au pouvoir en 1995! La croissance devait effacer les déficits, et il n'en a rien été. En réalité la croissance n'est pas le résultat d'une action étatique, c'est le contraire. Plus l'état dépense et plus faible est la croissance économique. Keynes n'avait d'ailleurs prôné la relance par la dépense publique que dans les phases de crise et en dépensant ce que l'on avait accumulé en période de développement. Par ailleurs et il s'agit d'un point essentiel la dépense publique était à son époque de 20 ou 25 points de PIB en dessous de la contemporaine.
Au final les traités et notamment Maastricht n'ont pas été respectés; les pays très endettés ont très cyniquement fait jouer une clause de soutient abusif en disant: vous nous avez laissé entrer dans l'euro, vous n'avez rien fait depuis, maintenant il faut payer nos dettes ou bien tout explose, l'euro mais aussi vos banques, vos économies. Et cela a marché! mais la suite sera très douloureuse.
Il existe grosso modo trois issues.
1/ un long tunnel de faible croissance et/ou de déflation qui permettra peut être une robuste harmonisation fiscale et légale en Europe, c'est la voie choisie pour l'instant mais le délai peu s'avérer très long, une ou deux décennies, de quoi laisser à la Cour constitutionnelle allemande le temps de retoquer la décision du Bundestag!
2/ un passage rapide par exemple par référendum européen à une Europe fédérale, une monnaie, la même imposition les mêmes lois de base (en particulier le droit du travail, les assurances sociales) dans toute l'Union. Ce projet demande une anticipation politique et une vision que je ne vois personne capable d'assumer. Je doute d'ailleurs de la volonté des peuples eux mêmes manipulés par les nationalismes de droite commed e gauche.
3/ la remise en cause de l'Euro qui ne persisterait que pour l'Europe du nord (Allemagne,Hollande, Finlande, Autriche) tandis qu'ailleurs réapparaîtraient les monnaies nationales avec une dévaluation substantielle à la clef. Cette dernière éventualité ne peut être qu'un choix d'urgence devant une situation incontrôlée. Avec l'achat par la BCE de créances pourries qui ne seront jamais remboursées nous avons fait un pas en avant vers l'abîme. Le plan des gouvernements  n'est pas plus rassurant car il s'agit de pays en train de couler qui décident d'accueillir de nouveaux passagers... Dans cette éventualité la France à mon avis ne serait pas dans l'Euro car la rupture avec l'Allemagne est consommée. Ce n'est pas le fait de Nicolas Sarkozy mais plutôt le résultat une politique budgétaire laxiste constante et d'un refus de toute sanction pour faire respecter Maastricht ce qui date du sommet de Dublin et de J Chirac.
Une chose est certaine nous allons payer, par une baisse de niveau de vie des salaires et des pensions, l'inflation, la chute des actifs ou bien tout cela.