mardi 1 juin 2010

La dette publique au final c'est un impôt sur le revenu privé!

"Public debt is ultimately a private burden"

 

Dans les milieux politiques français on croit assez facilement que la crise est responsable de notre piteux état financier. On se bouche les oreilles, on ferme les yeux et le nez dès que l'on évoque le déficit budgétaire le plus constant et le plus consensuel de notre histoire: 35 ans dans le rouge! Ensuite on n'hésite pas à affirmer que la dette publique n'est rien d'autre que la socialisation des pertes du secteur privé bancaire en particulier. Ce gros mensonge est encore plus caricatural en France où les banques ont été aidées par des prêts qu'elles ont ou vont très rapidement rembourser car ils étaient consentis à des taux supérieurs à ceux que les marchés attribuent à la Grèce... C'est donc l'inverse, l'état français a prêté à un taux qui lui a permis de retirer une assiette bien pleine de son océan de dettes. Il n'y a pas de petit gain.

Passé ces analyses conduites dans un but idéologique précis, sur la crise elle même les keynésiens se retrouvent pour fustiger la spéculation. C'est bien connu tout ceci est la faute à ces cupides de banquiers dont on sait que quand ils ne sont pas juifs ils sont WASP! Et bien sur nos néokeynésiens dépensiers n'ont aucune solution. Ils se bornent à dire par journaliste ou second couteau interposés que ce n'est pas le moment de réduire la dépense publique car on va asphyxier la reprise. Pour eux on l'aura compris ce n'est jamais le bon moment, pendant 35 ans la dette a été bonne et maintenant aussi. Cette attitude caricaturale est aussi gommée par les médias qui parlent de crise mais pas de solutions. Pour mieux tromper et dominer l'opinion il faut catastrophier la vie quotidienne, il faut que tout évènement soit une crise une fracture une souffrance. Deuxième axiome il faut que toutes ces crises supposées toutes ces souffrances aient un lien total et direct avec le capitalisme. La boucle est bouclée yaka!

En réalité ils n'ont pas de politique de rechange à celle qui a été conduite pendant 35 ans. Cette véritable addiction à la dette qui est pour les plus idéologues une tentative d'augmenter la redistribution sociale et pour les plus politiques une assurance de réélection, se traduit par les propositions du Parti socialiste qui peuvent se résumer à dépenser et taxer encore plus. Pourtant ce qu'il ne faut pas oublier c'est que le fonctionnement de l'économie de la France n'a pas changé parce que les taux des emprunts d'état ont augmenté, que les marchés ont dit stop à la cavalerie en Grèce. C'est en réalité assez simple; la crise n'a pas effacé les handicaps européens et français. Nous sommes toujours un pays qui travaille peu, où les avantages sociaux sont payés en partie par des prêts, où le travail est surtaxé du haut en bas de l'échelle des revenus. Au contraire la crise rend urgente la libéralisation du travail, du commerce et de la production. Si nous ne dérégulons pas la sortie de crise n'aura pas lieu car nous entrerons dans un tunnel japonais. Croire contre toute évidence rationnelle que les économies sur la dépense publique sont réalisables à la hauteur du poids de la dette est une illusion. Il faut serrer à fond la dépense publique car nous avons la marge la plus importante dans le monde pour ce faire mais en même temps il faut déréguler le secteur privé pour qu'il se remette à investir et produire. C'est ce que dit N Roubini dans le FT. Cela ne va pas faire plaisir aux keynésiens français qui se recrutent parmi les plus conservateurs de l'état providence. Je parie que Roubini ne sera pas trop cité par les médias du wishful thinking ou bien le lobby néokeynésien dépensier à la Fitoussi, Picketty et al...

 

 http://www.ft.com/cms/s/0/8eda2c3e-6cde-11df-91c8-00144feab49a.html


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