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lundi 14 octobre 2019
Les patrons de CHU sortent du bois à la retraite ou bien quand ils n'ont plus de clients privés et que l'administration trouve qu'ils coûtent très cher. Avant ils laissent tout faire.
Décryptage d'une opinion tellement datée et tellement désespérante puisqu'elle ne mentionne aucune solution.
Philippe Lévy : «L’hôpital va s’effondrer comme une barre obsolète de banlieue» (les barres ne s'effondrent pas elles sont dynamitées)
Dans une tribune au Parisien - Aujourd’hui en France, le professeur des universités Philippe Lévy « lance une alerte de plus afin que le grand public perçoive les enjeux de ce qui est en train de se dérouler » à l’hôpital.
« De tous les centres hospitalo-universitaires (CHU) et de la majorité des centres hospitaliers généraux s'élève la même plainte. L'épuisement du personnel, la perte de sens et — c'est nouveau — l'insécurité des soins y sont décriés. L'AP-HP est emblématique car c'est le plus grand établissement hospitalier d'Europe (Cocorico? non justement il faut démanteler ces too big to be managed). Je souhaite par ces quelques lignes lancer une alerte de plus (c'est évidemment insuffisant d'alerter et notre gastro ne propose rien) afin que le grand public perçoive les enjeux de ce qui est en train de se dérouler.
Le personnel non médical — infirmier(e) s, aide-soignant(e) s, psychologues… — est écrasé en raison de salaires de misère, de plannings sans cesse modifiés, de l'impossibilité de se loger à proximité des hôpitaux, de la destruction des équipes attachées à un service, ne permettant pas une formation adéquate ni la transmission du savoir ni la solidarité. Les infirmières n'ont plus les moyens d'accomplir leurs tâches dans le temps imparti… On doit fermer des lits par secteurs entiers, restreignant les capacités d'accueil. Il n'y a plus d'assistantes sociales pour accompagner la prise en charge des patients précaires. (Ce constat est ancien et on comprend qu'il n'est pas le même partout c'est à dire par exemple quand la location au M2 est de 100€ ou de 300€, bien évidemment les salaires ne peuvent être identiques sur tout le territoire, les hôpitaux sont des entreprises publiques qui doivent avoir l'entière maîtrise de leur masse salariale)Dans les hôpitaux, il manque des manipulateurs radio. L'AP-HP remplace les secrétaires par des logiciels qui font des courriers. Mais les secrétaires organisent le temps des médecins, sont capables de distinguer l'urgence de l'accessoire, de gérer l'angoisse (réflexion typique d'enfant gâté de CHU, en effet en CHU le nombre de secrétaires n'a aucune raison d'être plus important qu'ailleurs et d'autre part il faut comparer encore et encore le public et le privé, la productivité et l'organisation du public sont très très faibles)… L'encadrement ne contrôle plus le soin. Il est saturé par la gestion des plannings, les glissements de tâches (constat ancien on ne peut pas avoir les 35 heures et des plannings simples, les 35 heures et plus de personnel car c'est tout simple il n'y en a pas et enfin on ne peut pas avoir les 35 heures et une informatique du moyen âge car cette dernière occupe 50% du temps, les cadres du privé s'occupent et gèrent les soins, les cadres du privé sont trop nombreux et leur fonction est de gérer la paix sociale, de faire respecter les 36500 règlements de l'hôpital public dont le but est de constituer un parapluie atomique pour l'état et les administratifs). L'AP-HP a été sévèrement touchée par la réforme des pôles qui a détruit les unités fonctionnelles qu'étaient les services autour du chef de service (constat ancien et d'une manière assez dépassé car le sujet c'est de rendre l'autonomie à l'hôpital ce qui conduira à son organisation sui generis, je rappelle que le privé n'a pas de pôles ni de chef de service et cela marche très bien). La création des pôles a généré d'innombrables réunions, des mises en place d'indicateurs de performance (constat ancien qui n'a rien à voir avec les pôles mais avec la terrifiante bureaucratie qui s'auto prescrit des postes depuis 20 ans). Les super pôles interhospitaliers ont été inventés avec un responsable médical et un cadre paramédical très éloignés des différents services et de leurs préoccupations (là c'est typiquement francais, l'inaptocratie administre et auto prescrit des réformes pour justifier sa croissance). Les super pôles ont encore moins bien fonctionné que les pôles. Puis on a créé, sans plus de succès, les départements médico-universitaires. Les jeunes médecins sont maintenus dans un état précaire pendant des années (et surtout les meilleurs les moins dociles partent). Malgré des besoins évidents de titulaires, ils restent contractuels et sont renouvelés (ou non) tous les six mois. Ce sont pourtant des bacs +10, responsables de vies humaines (il faut supprimer la nomination à vie pour dynamiser les carrières et sortir du modèle du politburo soviétique, il est totalement contreproductif d'accéder à des fonctions décisionnelles à 45-50 ans...) !
Les rapports avec les directions sont de plus en plus difficiles. Elles ne sont plus au service des équipes médicales, c'est l'inverse. Il nous faut remplir des objectifs, expliquer des déficits, signer des contrats qui n'engagent que le corps médical. Il y a à l'AP-HP un administratif pour deux médecins (ah voilà qui commence à ressembler à l'agriculture, c'est bien là le noeud du problème)…
On le comprendra, le problème de l'hôpital ne se limite pas aux urgences. C'est être aveugle que de le croire, de le dire, voire de le clamer. Voilà, mesdames et messieurs les futurs usagers, rapidement brossé le paysage dévasté de ce qui est fait de l'hôpital public censé pourtant assurer les soins au plus haut niveau de tous, pauvres comme riches, et assurer la recherche d'excellence et la formation. Nous sommes à un point de non-retour où l'hôpital public va s'effondrer comme une barre obsolète de banlieue sous le regard avide de l'hospitalisation privée (voilà une expression qui va vous attirer un avenir à la FHF, au ministère et dans diverses officines qui sont à l'origine de ce désastre. Mais vous manquez de culture économique. Non les établissements privés sont à fond et comme vous le savez il est impossible de créer une clinique depuis que l'État A transformé la médecine En une fonction administrative Et par ailleurs Les tarifs Existants En Matière de soins n'attirent pas Beaucoup les capitaux et l'investissement par rapport aux autres pays d'europe). Le corps médical et paramédical ainsi que la population doivent dire stop et se lever (se lever pourquoi vers quel but? Plus de moyens alors que nous dépenson s suffisamment? ou trouver l'argent en empruntant? C'est très décevant pour un médecin de renvoyer le patient sans traitement). Plus que temps! » (Les patrons de CHU sortent du bois à la retraite ou bien quand ils n'ont plus de clients privés et que l'administration trouve qu'ils coûtent très cher. Avant ils laissent tout faire CQFD)
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