Pour avoir examiné les conditions et les résultats de l'aide que nous envoyons en Afrique, j'ai considéré depuis longtemps qu'il s'agissait en réalité:
1/ d'une aide psychologique à nous mêmes en proie au terrible complexe de l'homme blanc
2/ d'une aide contreproductive au développement économique et l'histoire de ces 50 dernières années l'a prouvé si l'on veut bien comparer l'Afrique à l'Asie.
En particulier le prolongement de l'aide exceptionnelle en cas de catastrophe par une aide économique s'est le plus souvent révélée un échec. Une des raisons est le fait qu'une organisation basée sur l'aide d'urgence maîtrise l'approche des catastrophes où l'action est très rapide mais beaucoup moins l'investissement nécessaire à un redémarrage économique. C'est ce que plusieurs auteurs ont appelé la sustainability du soutien économique. En clair non pas son caractère durable car une perfusion peut être très durable, mais son caractère supportable par le tissu économique en place, la culture, le niveau d'organisation sociale etc (1).
Esther Duflo (2) nous offre dans cette conférence extraordinaire une approche basée sur des preuves, une expérimentation sociale de type essai clinique pour déterminer quelle est l'aide efficace. Car bien évidemment le nombre de dollars ne gage pas l'efficacité. Au contraire de tous les discours politiquement corrects de la gauche qui ne juge les pays qu'en fonction du % du PIB consacré à l'aide aux pays en voie de développement. La même logique de moyen qui voudrait que les élèves soient éduqués proportionnellement au nombre de milliards du budget de l'"éducation nationale"! Une terrifiante approche quantitative et égalitariste de l'humain.
Esther Duflo démontre que le rationalisme des essais vaut mieux que toute aide massive basée sur des croyances ou des idées. C'est un appel à dollars et à projets!
Références
1/ http://www.plosmedicine.org/article/info:doi%2F10.1371%2Fjournal.pmed.0030508
2/ http://www.ted.com/talks/lang/eng/esther_duflo_social_experiments_to_fight_poverty.html
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