jeudi 30 octobre 2008

Crise: échec du libéralisme ou du capitalisme de connivence?

La déferlante médiatique alimentée par les intellectuels de gauche en mal de solutions et les journalistes à peu près tous de formation marxiste martèle ce crédo: c'est la crise du libéralisme, c'est la fin du free market et du capitalisme sauvage.
Si on peut se noyer dans une violente vague à Biarritz cette déferlante médiatique est un tigre en papier. Il faut garder la tête froide et commencer par un fait: l'état est en train de réparer ce qu'il a fait ou laisser faire à une poignée d'institutions financières qu'il contrôle. Quoi de plus naturel? La création de monnaie par la FED mais aussi par la BCE est excessive au regard de la richesse produite; la dépense publique est déraisonnable et ne peut se financer que par une dette colossale, les emprunteurs américains n'auraient pas fait défaut si la loi n'avait pas enjoint les banques de prêter à des personnes sans le sou sous peine d'avoir des ennuis etc... Voilà pourquoi il n'y a absolument aucune surprise à ce que l'état répare ce qu'il a fait et qu'il vienne au secours des banques qui sont régulées par lui depuis qu'elles n'émettent plus de billets!
Pour la suite, l'état n'est toujours pas la solution, car le pompier éteint l'incendie mais ne fait rien pour prévenir le suivant surtout si on s'aperçoit qu'il a été pyromane. L'état est toujours le problème car d'une part il va sortir très endetté dans de nombreux pays et d'autre part son copinage avec les oligarchies financières est loin d'être fini, au contraire une nouvelle page s'ouvre.
1/ Tout d'abord l'endettement. Endetté au point de ralentir la croissance c'est une crainte légitime car les survaleurs sont dans des lignes de compte, la crise boursière en a effacé pas mal, mais il en reste beaucoup, il va falloir vivre avec des dettes publiques et autres.
2/ Copinage dans les sphères du pouvoir avec les banques monopoles. C'est un pouvoir politique en pleine connivence avec l'oligarchie financière qui a répugné à traiter le problème avant qu'il ne devienne grave, à qui peut on faire croire que les systèmes en place de régulation étaient aveugles à ce point? C'est le cas aux USA mais aussi en Europe et en France où les anciens de Goldman Sachs s'appellent tout simplement les anciens de l'Inspection des Finances. Il n'est pas question de nier la valeur des individus, leur capacité à gérer mais il est essentiel dans un état de droit que les conflits d'intérêts soient les plus limités possibles. L'intrication des positions de pouvoir fait craindre que la rule of law soit mise de côté plus souvent qu'à l'habitude. C'est toute la différence entre un système politique libéral et le capitalisme d'état mêlant connivence et privilèges pour une oligarchie dominante. Les participations, nationalisations et autres marquent l'ouverture d'une page nouvelle de l'histoire du capitalisme bancaire. Très loin du libéralisme, attention danger, la démocratie pourrait en souffrir et la libre entreprise aussi. Or de quoi avons nous besoin pour relever les défis de l'énergie, et de la production de richesse en général? D'entrepreneurs libres et audacieux et d'une allocation du crédit la plus indépendante possible.


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