mardi 19 novembre 2019

Le Point publie un interview de propagande constructiviste et scientiste: un entre soi journalistique parisien

Tout commence par ce qui est classique en France depuis quelques décennies: le cocorico auto-congratulant:
"Il est l'un des meilleurs journalistes scientifiques français. « L'honneur de votre profession », nous confiait récemment l'académicien des sciences Yves Bréchet. " 
dit le journaliste qui interview. Après cela on a bien le sentiment de lire un Prix Nobel. Ce texte travaillé est truffé d'arguments d'autorité. Dans d'autres pays un journaliste qui interview un scientifique l'introduit par ses recherches phares et à la fin en codicille est inscrit: XY a reçu le Prix Nobel de ... en 201X.
D'abord le journaliste répondant Sylvestre Huet qui a un blog "hébergé" par le fact checker en chef j'ai nommé "le monde" répond à des questions convenues sur la vérité scientifique sans jamais citer Popper...
"En science, la « dissidence » n'existe pas."
Que voilà une formule journalistique mais pas scientifique. C'est creux et incohérent. Mais surtout c'est d'une arrogance sans limite qui annonce la science d'état dont le journaliste est la vigie vacillante et c'est le cas sur son blog:
https://www.lemonde.fr/blog/huet/2019/07/25/le-climat-du-xxe-siecle-sans-precedent-depuis-jesus-christ/#comment-5315
Pas de débat, comme dans cet ITW, une vérité (contrairement à toute l'épistémologie moderne, et circulez. Suit une autre formule: 
"Ce qui fait qu'un résultat scientifique est considéré comme vrai ou faux, ce n'est pas un vote, c'est son devenir." 
Ce qui constitue une grossière confusion entre les faits expérimentaux et les théories ou les explications de ces faits. Un résultat à moins d'être frauduleux est un résultat. Il n'est pas vrai ou faux. C'est une erreur classique de ceux qui n'ont jamais fait de science expérimentale.
Ensuite, c'est assez "unfair" mais et il se lance dans une diatribe contre un ... un homme disparu. RIP Allègre.
"Lui donner la parole sur le climat, pour un journaliste scientifique, est aussi stupide que d'aller consulter un gastro-entérologue pour un cancer du cerveau." 
Alors là c'est le gros biais de l'argument d'autorité, rien ne prouve que le gastro-entérologue ne puisse être un spécialiste translationnel...
Mais là où culmine la stupidité de l'aveuglement euphorique c'est maintenant:
"Allègre ne s'est vraiment lâché sur le climat qu'une fois sa carrière politique détruite par sa mauvaise gestion du ministère de l'Éducation nationale. " 
C'est tellement faux! Car qui avant ou après a "géré" l'ed nat? Personne elle est administrée, de temps en temps et tenue opérationnellement en permanence par les syndicats...

Mais là où notre journaliste se lâche c'est sur l'homéopathie. Il confond tout, la science expérimentale, l'effet placebo, la médecine, la liberté, la sécu, le remboursement:
"Il n'y a évidemment aucune étude qui compare quatre élevages de milles vaches, chacun ayant les mêmes problèmes sanitaires, et testant l'un les antibiotiques, l'autre l'homéopathie, le troisième l'absence de traitement et le quatrième la tisane, le tout en double aveugle. La science, c'est ça." 
En double aveugle? Vraiment chez les vaches? Ah, ah.
Mais cela va plus loin:
"La décroissance des consommations de matières premières et d'énergie, comme d'espaces naturels, est une nécessité absolue à l'échelle planétaire si l'on veut que nos civilisations durent." Et les preuves sont où monsieur le journaliste scientifique?
Bien sur les dogmes égalitaristes n'ont besoin d'aucune preuve puisque ce sont des croyances:
"
Quant aux sociétés à fortes consommations, aucune force politique n'est en mesure de les convaincre d'opter pour la sobriété sans une réduction drastique des inégalités de revenus et de patrimoines, ont déjà démontré des économistes. S'il est vrai que sans réformes économiques, sociales et culturelles d'envergure aucune politique n'est susceptible d'atteindre les objectifs de la Convention Climat, pour ne parler que de ce dossier majeur, l'idée que l'on puisse y arriver à technologies constantes est absurde."
Vient ensuite le glyphosate:
"
(la logique agronomique voudrait que la France produise moins de blé à exporter et plus de protéines pour ses élevages)"
Bref tout est du même tonneau de l'économie administrée.
Mais les questions relèvent aussi de la magie constructiviste:

"Que faire ?
On ne peut pas transformer chaque citoyen en scientifique. On ne va pas faire lire les dossiers d'homologation utilisés en agriculture par soixante millions de citoyens ! Mais il faut que la société utilise mieux les savoirs constitués et correctement expertisés, à l'image de ce que font des structures comme l'Anses ou le Giec. Le devoir des responsables politiques est de les créer, les organiser, de nommer à leur tête des personnes digne de confiance et de leur donner les moyens de travailler. Puis, de s'y référer pour leurs décisions, en expliquant aux citoyens que ces structures se sont vues garantir une indépendance vis-à-vis des pouvoirs économiques et politiques. Et lorsque ces structures défaillent, ils doivent les réformer. Mais pour que la société dans son ensemble puisse participer aux discussions qui découlent de ce travail d'expertise, nous avons aussi besoin de plus de journalistes formés aux matières scientifiques, et de plus de directions de rédactions sensibles à cela. Parce que la démocratie, ce n'est pas seulement que les citoyens décident, mais surtout que les citoyens décident en connaissance de cause."
Il est extravagant aujourd'hui d'écrire que quand ces structures (l'ANSES, le GIEC mais bien sur toutes les autres agences étatiques qui nous coûtent un pognon de dingue...) défaillent (sic) le pouvoir politique omniscient en chef doit les réformer.
Dans un ITW comme celui-là qui a été conduit avec la plus extrême complaisance de l'entre soi ne pas poser la question de l'économie de marché et des externalités négatives a un nom: c'est un débat entre constructivistes socialistes qui se servent d'un vernis scientiste. D'ailleurs pour dissiper toute ambiguité notamment en raison de quelques piques contre les zécolos vache sacrée de la gauche Thomas Mahler l'interviewer a convenu avec le journaliste interviewé de mettre noir sur blanc le mot, le sésame de du PC :
"S'il ferraille contre les climatosceptiques, l'homme, de gauche, s'engage aussi clairement pour le nucléaire "
C'est tellement convenu et connivent, un vrai papier de la presse française que finalement peu de gens lisent mais que beaucoup subventionnent. Le lecteur comprend que la rédaction du Point a répudié l'héritage, le rationalisme critique de JFR.

https://www.lepoint.fr/sciences-nature/climat-nucleaire-homeopathie-pourquoi-nous-maltraitons-la-science-09-11-2019-2346206_1924.php#xtor=CS2-238



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