jeudi 8 novembre 2018

Mais les prescriptions continuent dans les EHPAD


Somnifères : les médicaments à proscrire

« 60 Millions de consommateurs » a enquêté sur les produits préconisés contre les troubles du sommeil. Et alerte sur leurs effets indésirables méconnus.


Tomber dans les bras de Morphée n'est pas toujours chose aisée. Près d'un Français sur huit aurait déjà consommé au moins une fois dans sa vie un somnifère pour s'endormir. Dans son nouveau hors-série à paraître ce jeudi, 60 Millions de consommateursa enquêté sur les effets indésirables méconnus des médicaments contenant des benzodiazépines et prescrits par ordonnance. Ces molécules, note le magazine, sont efficaces « uniquement dans les phases aiguës d'insomnies ». « Au bout de quatre semaines, l'organisme s'habitue à l'action des benzodiazépines », peut-on également lire.


Quand l'action cesse, augmenter les doses ne sert à rien, prévient encore l'enquête. Somnolence, déficits d'attention ou difficultés de mémorisation, état confusionnel, chutes… les effets secondaires ne font que s'aggraver. De plus, la dépendance s'installe au bout d'un mois seulement tandis que le sevrage peut s'étaler sur une année. « Lorsque le traitement cesse, les patients connaissent, en effet, l'effet rebond. Les symptômes de l'insomnie sont décuplés et s'accompagnent de crises d'anxiété, de maux de tête, de cauchemars », alerte 60 Millions de consommateurs.



Un enjeu de santé publique ?


D'autres médicaments sont en vente libre. Parmi ceux à éviter, un seul est à proscrire, note le HuffPost qui a consulté l'enquête. Il s'agit du Phénergan, un antihistaminique (pour le traitement des allergies) qui peut avoir un effet sédatif. Ce médicament, assure 60 Millions de consommateurs, peut provoquer un choc anaphylactique, des confusions ou encore des hallucinations. Deux autres médicaments sont pointés du doigt : le Calcibronat et le Toplexil. Le premier est un médicament à base de brome indiqué pour les troubles légers du sommeil qui provoque l'irritabilité et la nervosité. Le second est un sirop antitussif qui aurait « la cote chez certains insomniaques ». Mais « ce type de sirops (qui n'est pas indiqué pour l'insomnie) diminue lui aussi le sommeil profond. La personne entre alors dans un cercle vicieux et au long cours, elle ne règle pas le problème », prévient le docteur Isabelle Poirot.


Les compléments à la mélatonine, une hormone sécrétée par une glande du cerveau qui envoie le signal du repos, ne seraient pas meilleurs. Le magazine pointe le risque de surdosage du Chronodorm Mélatonine des laboratoires Iprad, du Forténuit des laboratoires Forté Pharma et du Super Mélatonine du laboratoire Solgar. Le C'Zen Nuit Mélatonine du laboratoire Chauvin inquiète pour sa part, car la durée du traitement n'est pas indiquée.


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Enfin, Christelle Pangrazzi, rédactrice en chef adjointe du magazine, insiste au micro de Franceinfo. Elle évoque, lors d'une forte consommation de somnifères à base de benzodiazépine, « des envies suicidaires et des risques d'hétéro-agressivité, à savoir des risques d'agressivité envers autrui ». « C'est un effet secondaire qui est rare », nuance-t-elle tout de même, avant d'ajouter que « cela peut être un enjeu de santé publique ».

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