"Chaque année, le contribuable se lasse de se lasser de la lecture du rapport signé par la Cour des comptes. Même critiques sur les turpitudes budgétaires de nos politiques. Alertes répétées sur un déficit chronique. Perpétuel avertissement sur le piège de la dette. Frayeur réitérée sur la perte de contrôle de nos finances publiques. Et l’étude de 2017 n’échappe pas à la règle. Si François Hollande a porté à son acmé l’art de l’insincérité comptable, l’absence de rupture de son successeur en matière de dérive des dépenses de l’Etat ne laisse d’inquiéter.
Mais qui s’en soucie ? Inutile de sonner le tocsin : quarante-quatre années ininterrompues de gestion irresponsable ont fini par diluer le discours des mauvais augures comme le poison dans l’eau. Inutile d’évoquer la liberté laminée : aveuglés par un égalitarisme fou, les Français supportent sans barguigner un despotisme étatique et une hégémonie technocratique croissants. Inutile d’en appeler aux générations à venir étranglées : les citoyens restent en majorité persuadés du bien-fondé d’un «modèle» pourtant maintenu au prix de traites tirées sur le futur. Tout au plus peut-on se réjouir que le matraquage fiscal, pendant de la folie dépensière, finisse par alimenter un ras-le-bol, signe qu’une limite a été atteinte.
Comme s’il avait enfin compris que l’angle mort de sa campagne – la réduction de la dépense publique – était de facto la mère de toutes les réformes, le gouvernement a raison d’oser s’attaquer aux aides sociales et aux entreprises, aux effectifs de la fonction publique, tout en réfléchissant à la façon de répondre aux nouveaux besoins sociaux sans asphyxier la croissance. N’en déplaise aux idéologues de la rente étatique, aux torpilleurs de la Cour des comptes, il y a urgence. Sinon, comme le disait l’économiste libéral Frédéric Bastiat, «après avoir épuisé le présent, on dévorera l’avenir»."
Remi Godeau
https://www.lopinion.fr/edition/economie/dette-deficit-depenses-arretons-devorer-l-avenir-151065
Le seul problème c'est que l'avenir se dérobe et la réalité revient comme un boomerang.
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