Il est très étonnant que de telles affirmations soient encore assez fréquentes dans le discours politique en France. C'est en effet soit de la part de répétiteurs mal informés une grosse erreur soit de la part des indéfectibles défenseurs du système que personne d'autre n'a adopté un grossier mensonge. De quoi s'agit il?
Tout d'abord il faut pour comparer que les entités soient comparables. Et elles ne le sont pas du tout.
1/ les frais de gestion de la sécu sont particulièrement difficiles à évaluer s'agissant de la sécu assurance maladie. En effet aucune comparaison française n'est possible puisque personne ne peut faire de l'assurance au premier euro. D'autre part il existe de nombreuses situations particulières qui rendent les calculs incertains.
2/ Il faut ajouter les coûts de l'assurance maladie mais aussi des URSSAF qui prélèvent les cotisations du secteur privé.
3/ les fonctionnaires peuvent être gérés par leur mutuelle (exemple de la MGEN ou de la MCF mais aussi d'autres fonctionnaires)
4/ la sécu assurance maladie ne contrôle pas sa dépense. Et c'est bien là la différence avec une assurance complémentaire ou une caisse régionale qui serait en concurrence. C'est une activité qui coûterait peu cher à l'assurance maladie (environ 5%) mais qui permettrait sans difficulté d'équilibrer ses comptes compte tenu des économies importantes possibles. Car il n'y a pas que la fraude.
Comment la sécu laisse déraper les dépenses, nolens volens.
-les remboursements aux hôpitaux et cliniques. C'est un poste qui pèse 46,7 % (2015). Actuellement par exemple les actes effectués dans les CHU et nécessitant de l'être représentent moins de 10% de leur activité, pourtant les 90% restant sont payés par la sécu à des tarifs bien plus élevés que dans les autres hôpitaux ou cliniques. Ceci comprend deux types d'actes, ceux qui relèvent de la convenance et ceux qui relèvent de la proximité. Il est évident que la sécu pourrait d'ores et déjà car elle peut tracer tout acte sur tout le territoire national et en DOM TOM facturer le surcout à l'assuré quand celui ci agit par convenance. et aller chercher la somme ce qui nécessite bien sur un recouvrement et une volonté politique. Mais il y a beaucoup plus, les contrôles de cotation des séjours hospitaliers sont tout simplement insuffisants;
- les dépenses qui ne sont pas des soins: les transports représentent 4,591 Milliards soit plus que toute la biologie médicale (!), les Indemnités Journalières hors fonction publique (13,606 Milliards ) car nous ne connaissons pas le montant des IJ de la fonction publique (http://www.assemblee-nationale.fr/14/rap-info/i0986.asp) , les cures thermales (0,392 Milliard) et autres avantages en nature et biens médicaux (Optique, orthèses, prothèses, VHP (véhicules pour handicapés physiques), aliments, matériels et pansements) 14,677 Milliards. Cette dépense est considérable alors que l'efficaité n'est aps au rendez vous pour de nombreux postes.
- la fraude. Sur ce point qui peut accepter que l'administration de la sécu se glorifie d'avoir rectifié 231,5 millions d'euros de fraude sur un budget de 194 567 millions d'euros? Une fraude de 1% c'est 1,9 milliard d'euros, or la fraude totale est estimée à 2,67% aux USA où le système est fortement administré ce qui représenterait 5,195 Milliards d'euros par an en France!
Le but de tout système d'assurance est bien évidemment que les sommes dépensées le soient pour soigner les assurés malades.
Il faut au contraire que la sécu augmente la qualité d esa gestion ce qui se soldera par un effet ciseau augmentaion de ses frais et diminution des dépenses.Au total on se trouve bien dans la foruchette de 12-15% de frais de gestion prudente de tout assureur maladie. Avec en prime des économies substantielles qui iraient au dlà des déficits actuels c'est à dire un excédent permettant de rembourser la dette CADES sans augmenter les prélèvemenst dont je rappelle qu'ils termineront au delaà de 44% du PIB à la fin de ce quinquennat ou bien d'investir dans les thérapies innovantes ou bien dans les les nouveaux modes d'utilisation des services de soins.
Finalement la question essentielle c'est de mettre les dépenses en équilibre avec les recettes et cela l'assurance maladie ne le fait pas depuis des décennies.
Cette faillite de sa mission essentielle équilibrer les comptes pour assurer la continuité de sa mission est singulièrement considérée en France comme "normale". C'est pure folie et c'est une des raisons de notre addiction à la dette structurelle depuis 1974. pour cela il faut d'une part mettre une bonne dose de concurrence et ce quel que soit ses orientations politiques ce que cet article explique et de ce fait l'assurance maladie fera des économies telles que ses frais de gestion prudente seront parfaitement financés.En conclusion il est faux de comparer les frais de gestion de la secu à ceux des assurances complémentaires car ces dernières ne pourraient supporter un déficit structurel de plusieurs décennies et disparaîtraient. La sécu assurance maladie doit mieux gérer les cotisations obligatoires et développer une gestion prudentielle qui ne peut être efficace sans un système de vérification total des prestations facturées. Cela a un coût mais aussi un effet de levier puissant sur la dépense inutile voire frauduleuse et sur la ré allocation d'une partie des économies sur les soins innovants. Ce n'est possible que dans une dynamique de concurrence.
Ne pas oublier que la double facturation est un cout qui est supporté par les mutuelles...
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