jeudi 6 octobre 2016

Mr Caniard déforme la réalité sur la question de l'exercice médical

"Enfin il est intéressant d’observer combien les conclusions peuvent être différentes d’un pays à l’autre face à une même densité médicale. L’exemple de l’anesthésie illustre parfaitement l’importance de l’organisation et de l’environnement règlementaire. La même densité d’anesthésistes sera considérée ici comme très insuffisante, ailleurs jugée suffisante selon qu’ils assurent ou non les consultations préopératoires ou que celles-ci ont été déléguées à un autre professionnel. La propension à ne pas utiliser de manière optimale les compétences de chaque profession, outre le gâchis de formation et la frustration ressentie par les professionnels sous-utilisés, concentre la rareté dans les métiers les plus compétents qui exercent souvent des tâches qui pourraient être confiées à d’autres."

La réglementation n'est un obstacle à l'utilisation des ressources humaines (rares s'agissant de professionnels ayant un temps de formation supérieur à dix ans) que dans le public ou l'observation de règles surréalistes conduit aujourd'hui à avoir le double de professionnels pour une activité de moitié. C'est un biais très significatif de ne pas le mentionner. 

"Le récent débat sur la vaccination par les pharmaciens et l’opposition virulente des syndicats de médecins en est une illustration."

Ainsi l'état serait incapable de faire adopter une loi sur la vaccination en raison de la "virulence' des syndicats de médecins (Mr Caniard fait là preuve d'une belle connaissance de la virulence des micro-organismes) mais il serait capable de faire appliquer le tiers payant dont aucun médecin ne veut dans la configuration actuelle? Un état omnipotent armé d'un monopole que Mr Caniard cherit reculerait sur les vaccins et s'imposerait sur le TPG? Vous vous moquez en invoquant cette cause Mr Caniard.

"Les coopérations professionnelles sont déjà une réalité dans des lieux où les professionnels travaillent ensemble comme à l’hôpital, mêmes si cela se développe souvent en dehors de la rigidité des cadres réglementaires. "

Prendre l'organisation hospitalière française inefficiente s'il en est par sa structure même pour en faire un exemple adressé à la médecine ambulatoire c'est tout simplement un contre sens. Il faut au contraire que l'hôpital s'organise comme la médecine ambulatoire pour accomplir sa mission avec des moyens identiques aux autres secteurs du soin. Ce qui aujourd'hui est loin d'être le cas puisque le principal gaspillage est l'inégalité tarifaire qui conduit à dépenser plus d'argent public pour des actes identiques selon la structure ou ils sont pratiqués.

"Les attentes des médecins ne correspondent plus aux modes d’exercice du passé. L’exercice isolé qui demeure important en France est rejeté par les jeunes médecins qui recherchent plus de collégialité, de pluridisciplinarité, autant pour des raisons de qualité de la pratique que pour préserver une légitime qualité de vie. Mais au-delà, c’est l’exercice libéral lui-même qui est boudé. S’il demeure majoritaire en dehors de l’hôpital, seuls 10,8% des médecins qui se sont inscrits au Conseil de l’Ordre en 2015 ont fait le choix de la médecine libérale. Les syndicats libéraux, pour se rassurer et essayer de défendre une légitimité de plus en plus entamée, nous expliquent qu’il s’agit d’un simple décalage, l’installation étant différée. Ce n’est que marginalement vrai puisque seulement 33,3% des médecins inscrits pour la première fois à l’Ordre en 2008 exercent en libéral en 2016.
Ce mode d’exercice ne correspond ni aux attentes des jeunes médecins, ni aux besoins de la population, tout le monde l’a compris... Entre 2015 et 2016 l’exercice libéral a reculé de 8,2% (13,5% chez les généralistes) alors que le salariat augmentait de 9,4%!"

Il n'est pas caricatural de dire que cette analyse est un gros mensonge par omission. En effet ne pas mentionner le bénéfice net de l'exercice médical avec une consultation à 23 euro pour tout acte relève d'une volonté de transfigurer la réalité au profit de sa propre analyse à savoir la haine indéfectible du paiement à l'acte.

S'agissant du leit motiv de l'accès aux soins il faut en finir avec les clichés et lire les études sur le sujet:
http://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0004/135994/e94875.pdf

Pour améliorer la qualité des soins et non pas l'accès aux soins qui n'a aucun sens il faut introduire la concurrence. Entre les caisses entre les mutuelles et aussi avec les assureurs privés selon la charte européenne (http://fra.europa.eu/en/charterpedia/article/35-health-care)

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