samedi 18 avril 2009

Séquestrations dans les entreprises où on licencie (workers hold manager hostage in protest of job cuts)

1/ En droit c'est une action qui sera condamnée par les tribunaux si les victimes portent plainte ou si le Ministère public s'en saisi, on peut en douter même si l'ordre public est sérieusement mis à mal. Au fait que fait la police?
2/ En efficacité je doute très fortement qu'une séquestration apporte plus d'argent qu'une bonne négociation. Oui mais voilà conduire une bonne négociation est très difficile, long et moins valorisant pour l'égo. Sur le plan médiatique des actions innovantes sans séquestration peuvent être plus efficaces. Au total je suis certain que les salariés desservent leurs propres intérêts en séquestrant. 
3/ Emettre un jugement moral ou affectif sur les séquestrations est précisément ce qu'il faut éviter dans ce domaine. Il s'agit soit de compassion gratuite donc sans valeur soit d'un encouragement alors même que notre société repose sur l'état de droit. Par ailleurs cela conduit à des généralisations obligatoirement erronées. Ce d'autant que ceux qui sont retenus sont rarement les dirigeants qui ont pris la décision de licencier mais plutôt les cadres à qui on a confié la mission de l'annoncer, rendant la séquestration particulièrement illégitime.  
4/ Ce qui est évident devant cette situation ce n'est pas le manque de dialogue social invoqué immanquablement par les caciques du politiquement correct mais la constatation que ces séquestrations sont tout à fait liées à l'idéologie marxiste des syndicats français. Enseigner, justifier et pratiquer la lutte des classes a des conséquences qui se révèlent en période de tension. Nous sommes avec l'immense majorité des syndicats dans une culture d'opposition, de lutte et de dénonciation de l'exploitation de l'homme par l'homme. Même et surtout pour ceux des salariés qui sont les plus protégés du monde, ceux de la fonction publique et assimilés! Le dialogue ne changera pas cette donne. C'est aux syndicats de changer pour accepter de négocier le partage des richesses et celui des difficultés. En 2009 cette attitude est plus cohérente avec l'évolution du monde qu'elle ne l'était en 1945 mais rien n'y fait dans notre pays . Soyons pragmatiques, un syndicaliste marxiste n'admettra jamais que dans certaines circonstances il est préférable de licencier que de fermer. Seuls les staliniens étaient capables d'argumenter cette position comme celle de "finir une grève" (M. Thorez) , oui mais voilà il ne sont plus là... Alors au lieu de pudiquement parler de dialogue social osons dire la vérité, osons dire aux syndicats marxistes qu'ils rendent le plus mauvais service aux salariés et surtout osons le dire aux salariés eux mêmes.
5/ La plus importante question soulevée par ces actes délictueux est bien évidemment celle de la vie de la liberté d'aller et venir des otages; les managers, les cadres et les patrons ne sont pas des individus en sursis au motif qu'ils exploiteraient leurs salariés. Cette fable est tout simplement criminelle. Ce sont des êtres humains qui ont autant droit à la liberté que les salariés. Inverser la problématique en faisant des otages physiquement contraints les agresseurs est un grand classique de la désinformation. L'agresseur devient le discriminé et l'agressé le méchant exploiteur. Or n'oublions pas que les lois du travail françaises sont avec l'assurance chômage les plus protectrices du monde. C'est,  pour la société française, un bien triste paradoxe que ce jusqu'auboutisme.
Finalement soulignons qu'en Europe nous sommes les seuls à séquestrer ce qui en matière de publicité est certainement quelque chose dont les investisseurs étrangers potentiels se rappelleront! Les séquestrations vont au mieux détériorer le climat social et au pire accélérer les délocalisations.

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