lundi 3 novembre 2008

La démocratie consiste-t-elle à désirer ce que l'on n'a pas?

Personne ne sait trop qui va être le prochain Président des Etats Unis d'Amérique. Même les plus engagés derrière Obama restent prudents à l'instar de Paul Krugman dans son dernier papier du NYT qui se termine par "le GOP est le parti de l'intolérance", mais qui commence par "peut être que McCain va faire le plus gros coup électoral...". Pourtant les médias ont choisi en masse et depuis longtemps le camp Obama. Pour des raisons diverses, certains par idéologie, d'autres par pragmatisme enfin d'autres par intérêt bien compris. En Europe nous sommes scotchés aux clichés, nous adorons les histoires toutes faites, Obama le candidat de gauche et McCain le gars de droite accro au profit et bien sur malhonnête, réactionnaire, antilibertés! Je ne parlerai pas de Sarah Palin car là les clichés sont au delà de l'imagination. Une médiatisation à charge!
Et si Obama était le candidat de la très grande finance et de ce capitalisme d'état qui ne peut survivre qu'en osmose avec le pouvoir politique? Le candidat de l'establishment du business qui ne supporte plus l'administration Bush, l'image des républicains et qui est inquiet de l'indépendance, de la liberté d'esprit d'un McCain? C'est ce que nous révèle Georges Soros dans ses interviews par exemple ou même Paul Krugman qui reste très prudent sur ce que vont pouvoir faire les démocrates ou encore cet extraordinaire éditorial du FT qui appelle à voter Obama. Alors dans le peuple manipulé il ne resterait qu'une explication à la victoire d'Obama: désirer ce changement pour avoir ce que l'on n'a pas encore, un état providence extrêmement coûteux et préleveur mais qui redistribue peu. Pari risqué de part et d'autre.

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