dimanche 9 novembre 2008

Aide à la complémentaire "santé": coûteuse et inflationniste

La nouvelle aide à la complémentaire assurance maladie et non santé, décidée par le gouvernement français au milieu de la crise économique la plus terrible depuis la deuxième guerre mondiale, illustre bien la nature bouche trou des "mesures" en matière d'assurance maladie. Tout d'abord, les personnes âgées concernées ont des revenus et certains paient des impôts sur le revenu. Il eu été plus facile et plus direct de leur faire bénéficier d'une déductibilité fiscale sur facture. Pour les autres l'augmentation de 100 euro ne correspond pas à une mesure adaptée à l'inflation mais ressemble plutôt à un cadeau électoral fait avec de la dette publique. C'est donc une aide très coûteuse. 
Elle aura par ailleurs des conséquences inflationnistes sur les primes des complémentaires maladie. Or dans ce domaine de l'assurance maladie c'est d'une sévère concurrence dont le pays a besoin. Il est vrai que le gouvernement qui n'a pas introduit de mécanismes de marché dans le système de soins se trouve prisonnier de la logique inflationniste qui caractérise les arrangements corporatistes d'un côté et les entreprises publiques déficitaires de l'autre. Dans le domaine hospitalier la lenteur de la retructuration pèse très lourd dans l'inefficience du système. Pire en pleine crise des professions médicales et infirmières l'éclatement du tissu hospitalier prive les centres efficients et indispensables de moyens humains et matériels  immobilisés dans des structures peu actives et parfois dangereuses. Dans le domaine de la médecine ambulatoire toute avancée sur les modes de prise en charge et de rémunération est interdite par le consensus que s'efforce de maintenir l'appareil syndical à la tête de l'UNCAM. Le système apparait aux observateurs avertis comme irréformable, et il restera en l'état tant que la dette publique pourra enfler. 

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