lundi 22 septembre 2008

Financial crisis, what crisis?

Le système financier vivant est critique, la crise est naturelle

Les crises sont inévitables petites ou grosses. Les systèmes financiers et leurs équilibres sont fragiles et les risques se réalisent comme aussi les profits. Il me semble que beaucoup ont perdu cela de vue. Au delà des réactions anecdotiques sur le capitalisme, l’Amérique, etc, il faut reconnaitre plusieurs faits.

1/ cette crise aurait pu se produire hier ou demain tant les fondamentaux sont anciens. Toutefois le gouvernement Bush tout à sa guerre contre le terrorisme n’a pas vu venir l’ennemi de l’intérieur parmi les siens. C’est un grave revers qui devrait peser très fort dans la campagne électorale. Mais pouvait on atténuer la crise ? Je le crois. En particulier par une politique plus restrictive de la FED. Il n’y a plus de doute sur le rôle accélérateur des baisses de taux de la fin de Greenspan et du mandat de Bernanke. Et là une remarque qui relativise la vista de certains commentateurs et hommes politiques. Au début de la crise combien ont demandé des baisses de taux à Trichet combien ont vilipendé la BCE ? Ils sont plus taiseux aujourd’hui. La fuite en avant de la création de monnaie et de la baisse des taux a pu précipiter les choses en emballant la machine. Ceci devra être évalué avec les graphiques des trois ou quatre dernières années du housing et des prêts hypothécaires. Donc échec de la FED sur la prévention de la crise et très grande réactivité dans la crise. L’administration Bush efface tout bilan positif sur le plan économique et restera l’administration de la grande crise financière de 2008-...

2/ deuxième fait :
Les Etats Unis sont sévèrement atteints dans leur leadership mondial. Et là, preuve que nous Européens sommes très faibles, on lit plutôt de l’inquiétude de ce côté de l’atlantique. Personne même à gauche ne se réjouit de cette opportunité pour l’Europe car personne ne croit que nous sommes capables d’exercer le leadership mondial. En effet se frotter aux Russes aux Chinois ou aux puissances islamiques ne sera pas aussi facile, ce sera très dur. La crise en Géorgie et la méthode russe de discussion du haut d’un char les armes pointées sur les contestataires nous rappelle que mai 68 a été suivi de l’intervention en Tchécoslovaquie. Pour le coup c’est un bégaiement de l’histoire qui nous a laissé sans voix.

3/ troisième fait : toute crise est une opportunité et de ce point de vue les banques françaises pourraient tirer leur épingle du jeu en particulier celles qui ne sont pas trop exposées (y en a-t-il ? à part BNP Paribas). Mais il y a aura aussi des opportunités sur les marchés émergents qui ne sont pas arrêtés, ce à condition que nos entreprises aient quelque chose à vendre et que nos coûts salariaux ne s’envolent pas. D’où la nécessaire modération salariale et les nécessaires mais insuffisantes coupes dans le budget de l’Etat.

4/ quatrième fait : le système financier européen apparait plus solide.
Oui mais jusqu’à quand ? Tout d’abord ce qui le menace ce sont les différences devenues difficilement supportables entre les pays en équilibre budgétaire et ceux qui dérapent. Il faut s’en tenir très strictement aux critères de Maastricht et les améliorer pour obtenir une convergence qui participera à la santé financière de l’Europe et à la stabilité de la monnaie. Contrepartie de la liberté laissée aux acteurs financiers de faire prêts investissement et dépôts il faut non pas augmenter la régulation mais développer des systèmes de transparence et de sécurité. En effet aujourd’hui chacun est capable de savoir où placer son argent pour son profil de vie. Par contre personne ne connait les risques des établissements leur exposition à la faillite où sont leurs dettes quelle est le montant exact de leurs fonds propres. Certes les choses se sont améliorées récemment mais il faut aller beaucoup plus loin dans le temps (valorisation globale continue des actifs) et dans l’espace (consolidation réelle des dettes à travers l’ensemble des sociétés détenues dans le monde et par une transparence totale des actifs et dettes hors bilan). Il est vraisemblable que cette transparence se soldera par une augmentation importante des fonds propres de certaines banques.

Nous assistons donc à une crise du système financier essentiellement en raison d’une adaptation insuffisante des évaluations des risques au regard de la vitesse et de la magnitude d’exécution des opérations. Cette évaluation des risques devant être non plus l’apanage du banquier mais celle des acteurs économiques en général du plus petit au plus grand pour que les choix du marché soient efficaces. La globalisation a été un facteur de vitesse et de dissémination des produits financiers qui n’a pas été accompagnée par la transparence suffisante pour éviter le moral hasard ou bien la fraude sur les fonds propres et permettre tout simplement le retrait des investisseurs des sociétés à risque. L’état n’a pas correctement joué son rôle pour atteindre une transparence satisfaisante du marché, obnubilé par la fraude et très content que le crédit dope l’économie. Mais une crise est un nouveau départ, la globalisation va reprendre, l’économie va repartir et il faudra des banquiers.



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