S'agissant du déficit public plusieurs personnalités suggèrent des "solutions"plus ou moins consensuelles. Il est cependant peu probable que nous arrivions à l'équilibre budgétaire sans coercition. En effet si la coercition était inutile et la vertu financière atavique nous y serions déjà parvenus. Or quelle coercition est elle possible en France en 2008? Certainement pas un engagement électoral qui s'il était tenu pourrait être défait par un successeur politique peu scrupuleux et plus opportuniste, ils sont légions. Certainement pas un avis de la Cour des Comptes dont tout le monde se moque. Certainement pas un avis, une loi de la représentation nationale car si elle représente elle ne décide pas. Certainement pas une injonction bruxelloise tant nous sommes devenus maîtres en tergiversations reports pour cause de conjoncture ou bien tout simplement pour faire autre chose (cf l'excédent de la sécurité sociale affecté au FOREC...).
Finalement il ne reste qu'une seule voie l'inscription dans la Constitution. Que n'avons nous inscrit ce principe de bon sens plutôt que l'improbable principe de précaution!
En réalité cela ne se fera pas car il faudrait convaincre nombre de députés et sénateurs de la dangerosité de la dette publique. Or ils sont encore très nombreux y compris bien sur à l'UMP à se targuer de keynésianisme alors qu'ils sont tout simplement à la recherche d'un nouveau mandat avec quelques dépenses strictement inutiles mais qui sont là pour montrer qu'ils font quelque chose.
C'est pourquoi je suis très pessimiste et je n'exclue pas que l'Union Monétaire Européenne alors même que l'euro est une réussite fantastique mais récente puisse un jour exclure des membres. Nous dévaluerions fortement et repartirions dans un cycle d'appauvrissement itératif.
Bien sur cette impuissance publique est aussi liée la fuite devant les responsabilités. S'agissant des "collectivités locales" certains élus fustigent surtout l'état mais le contribuable observateur que je suis affirme que les collectivités locales dépensent beaucoup trop et pourraient rendre le même service pour au minimum 30% de dépenses en moins. La recette ici aussi est basée sur la gestion et non l'administration du bien public. Gérer les services c'est les fournir au moindre coût quel que soit l'opérateur. En termes de dépenses de personnel et en immobilisation de matériel ou de bâtiments dans beaucoup de mairies c'est la gabegie. Dans la France de 2008 deux mondes cohabitent mais sont aux antipodes. D'un côté les TPE PME serrent les budgets et calculent tout au moindre coût et de l'autre dans la même ville, à 100 mètres de la ZI ou de la ZA, dans le parc municipal la gestion est laxe, les dépenses extrêmement hasardeuses et les résultats très faibles. Un exemple: beaucoup de dirigeants de TPE PME ont déjà pris des mesures drastiques quant à la consommation de carburant, rien de tel n'a été annoncé dans les administrations et nos politiques ne parlent que d'aider par des chèques les professions les plus bruyantes au lieu de laisser les prix jouer leur rôle de contrainte à l'adaptation. Rappelons que si les travailleurs de ces TPE PME font 35 heures plus des heures sup et que leurs cadres et dirigeants ne comptent pas leurs heures les collectivités locales sont au dessous des 35 heures...
Alors que faire?
C'est un sujet vital pour ce pays qui va payer 50 milliards d'euro d'intérêts de la dette en 2008; le Président s'est engagé à ne pas mentir et à faire ce qu'il avait annoncé. Voilà pour le paysage. Alain Lambert propose le bipartisanisme. Je crains que cette solution américaine et plus récemment germanique ne puisse fonctionner en France car elle est trop en avance. Il faudrait que le PS soit social démocrate ce qu'il n'est pas malgré les déclarations de F Hollande sur l'économie de marché.
Or c'est évident le Président a des difficultés avec tous les clans, tous les bénéficaires de privilèges qui se dressent dès que la manne publique doit être réduite. Il n'y a pas que son entourage qui est en cause, il n'y a pas que cette propension très sarkozyste à privilégier la volonté volontariste sur les calculs arithmétiques, il y a 26 années d'addiction à la dette, au déficit "pour investir", à la dépense qui sera comblée par la croissance etc. En écrivant ces lignes je revois Jacques Chirac à la télévision après sa victoire en 1994 affirmer que la croissance allait être de 4% par an!
Devant cette situation d'une très grande gravité il me semble que le président n'a plus beaucoup de temps pour agir ce d'autant que la crise du surendettement américain éloigne la croissance pour au moins un an.
Alors il reste une solution dans notre Vème république au pouvoir très présidentiel. Un référendum demandé par le président pour avoir les mains libres et un mandat indiscutable. C'est un risque, un très gros risque mais l'état de la France nécessite une prise de risque. La question serait:
"Vu l'état de la dette publique donnez vous mandat au président de la république pour rétablir l'équilibre budgétaire en 2012 et inscrire dans la Constitution l'obligation d'un budget de la nation en équilibre hors période de guerre ou de catastrophe naturelle d'ampleur exceptionnelle."
Qu'en pensez vous?
Saines préoccupations.
RépondreSupprimerMais la prohibition constitutionnelle de l'endettement public, un voeu pieux, ne serait pas efficace.
Nos politiciens changent la Constitution comme on change de chemise.
Même appliquée, la prohibition serait compensée par des surcroîts d'imposition.
On pourrait penser efficace d'ajouter un plafonnement constitutionnel de la dépense publique, en proportion du produit national.
Hélas, le calcul de ce produit national est à la fois affecté de vices rédhibitoires de calcul en dépit de sa normalisation internationale (celui de la France est actuellement surévalué d'environ les trois quarts), et sujet à prise en compte par les statisticiens d'éléments arbitraires dans la plus totale obscurité.
En fin de compte, le propblème est le dévoiement de notre démocratie, qui fait litière des acquis de la révolution de 1789.