L’appel « pour la science »

Je pense que cet appel comme tous ces appels militants qui font état d’une lutte sont des attrape-nigauds. Il consiste fondamentalement à considérer que toutes les parties sont des bons samaritains. Du point de vue des médias subventionnés et des journalistes défiscalisédje suis très très très dubitatif.
La confiance est un sentiment fragile qui ne peut venir que de la liberté d’expression et de l’absence de conflit d’intérêt dans le plus important est l’argent public.

https://www.lopinion.fr/edition/politique/science-ne-saurait-avoir-parti-pris-l-appel-250-scientifiques-aux-192812
La science n’existe pas. Il y a des faits expérimentaux, des interprétations des théories scientifiques qui sont tous le fait d’êtres humains.
Le journalisme scientifique ne peut pas être fait par des littéraires. Pour être journaliste scientifique aujourd’hui c’est-à-dire créer de la valeur à partir d’articles scientifiques il faut un niveau de PhD en biologie ou en sciences exactes
 Et les scientifiques sont d’abord des personnes qui découvre ou innove dans le domaine du monde réel celui de la physique de la chimie ou de la biologie.  Ceci étant dit la principale qualité d’un scientifique et de mesurer le risque que ses conclusions dans l’interprétation des faits expérimentaux soit erroné. Je rejette l’hypothèse nulle car je constate des différences mais je ne le fais qu’en étant conscient qu’il y a une probabilité même si elle est faible que je me trompe.
 Dès lors la liste des insertion indiscutable prend une autre allure. Elle est intéressante dans le sens où elle recadre le débat scientifique mais elle est dangereuse dans la mesure où elle ne ménage pas la probabilité de l’incertitude d’une insertion de surcroît les scientifiques signataires se sont fait piéger par le vocabulaire c’est-à-dire la sémantique. Sur les vaccinations il n’est pas hexa de dire que toutEs les vaccinations sont bénéfiques. Le vaccin est une immunothérapie active donc le traitement il obéit donc à la règle absolue du rapport bénéfice risque. On ne discute pas le bénéfice risque aujourd’hui pour la rougeole puisque nous n’avons pas de traitement de l’infection une fois déclaré. On ne discute pas le bénéfice de l’actuel vaccin contre la polio milite puisque c’est la même situation et les séquelles peuvent être extraordinairement lourde. En revanche sur la grippe c’est beaucoup moins clair et sur le papillomavirus les preuves sont encore assez Fragile. L’exemple est intéressant mais il a été caricaturé. On ne fait pas avancer le débat en voulant établir un cordon sanitaire autour d’une vérité qui serait supposé scientifique car intangible.

EU failure is costly

Galileo (coût: 8 milliards d’euros) est, à l’instar d’Instex, l’union bancaire, de la politique d’immigration, etc., le énième projet à ajouter à la longue liste de projets européens qui sonnent bien, mais ne donnent finalement que peu ou pas du tout de résultats.

vendredi 19 juillet 2019

Il y a là l’extraordinaire prétention des médiocres politiques de ce temps

"On n’a rien fait d’illégal", répète Séverine de Rugy

A cran et souvent en larmes, Séverine de Rugy ne comprenait pas l’emballement. «On n’a rien fait d’illégal», répétait-t-elle. Elle comprenait que les photos puissent choquer. Cette fille de profs – comme son mari – assure qu’elle n’aime pas le luxe. En tant que journaliste, elle a, bien sûr, couvert le Festival de Cannes, rencontré des célébrités et raconté leurs vies. Avec le recul, elle admet avoir été dépassée par le faste et le protocole. Elle regrette de ne pas avoir pu disposer d’une sorte de «guide des usages dans les palais de la République», dit-elle. Piégée par une amie qui a donné, selon elle, les photos à Mediapart pour un sombre règlement de comptes, elle plaide «l’imprudence». Entre naïveté et manque de discernement, Séverine de Rugy voulait tout faire pour sauver la carrière de son mari. Peine perdue.

Système de soins: un scandale de plus, réquisitionner des médecins retraités pour des certificats de décès.

http://www.leparisien.fr/societe/certificats-de-deces-les-medecins-retraites-appeles-a-la-rescousse-13-07-2019-8116116.php

" Pourquoi ? Parce que les médecins traînent des pieds pour constater une mort naturelle. Avec cet argument imparable : on préfère s'occuper des vivants. Et par-dessus le marché, ça ne rapporte rien. "

mercredi 17 juillet 2019

Une erreur classique du raisonnement pseudo-scientifique: l'acte de soin réduit à un granule: homéopathie, hypnose, les processus d'auto-guérison

https://www.sciencesetavenir.fr/sante/l-homeopathie-pas-plus-efficace-qu-une-pilule-de-sucre_28730?fbclid=IwAR1cmdSigNKhMAvSAwUCSq5L2Iaxu5yqJz-L8al1YU9PW7CcdCm_yfE8ioY

Faire le parallèle avec la psychanalyse, toutes ces actions de soins où le cerveau du patient est le moteur de processus somatopsychiques ne sont aps anodins. Il y a même des cas où le processus déclenché aggrave le malade, comme pour tout soin.

https://www.wjgnet.com/1007-9327/full/v23/i12/2223.htm

Disbursement of homeopathy: these truths that overthrow the received ideas

While in France, the Minister of Health Agnès Buzyn has just confirmed that the rate of reimbursement of homoeopathic treatments will gradually decrease to arrive at a non-reimbursement in 2021, EuropeanScientist interviewed Guy André Pelouze on this highly controversial topic



EuropeanScientist: Since the announcement of the Minister this morning the controversy does not disarm. Also, the voices who claim this derogation denounce the placebo effect. What is your opinion on this subject?

Guy André Pelouze: The most extraordinary news of this crusade anti-homoeopathy and homoeopaths - doctors that we hear very little by the way - is that the French have not even benefited from quality information on what is the placebo effect. We have like animals, buried in our brain and covered with cultural and social inhibitory mediation a series of self-healing programs. We react to adversity by our neuro-vegetative, immune, anabolic systems to survive and heal. We can drastically reduce pain, influence our food choices and our sleep in the face of infection, trauma, etc. In the Paleolithic human group, these programs were activated spontaneously or under the mediation of the old people. We have referred these cases to the doctor for centuries. Any act of care produces an effect most often placebo but in some, nocebo. This is a fairly well-known topic in evolutionary psychology. So the homoeopathic dilutions with or without sugar have a placebo effect like the manipulations of an osteopath, like the bites of an acupuncturist, like the bite of the mesotherapist like any allopathic medication, like, I repeat, any act of care. This placebo effect is the brain of the patient that generates it and can for some symptoms improve 30% of patients including durably. The observation that in the case of homoeopathy there is only the placebo effect is interesting because double: it is impossible to demonstrate the experimentally intrinsic effect of the dilution, but there is no more side effects, complications, we will come back.

So let's summarize: the placebo is the act of care (including granules but not only that), the placebo effect, it is your brain that triggers it. So let's try to ensure that the placebo effect is as strong as possible in the interest of our patients since the specific therapeutic effect is fixed, for example when we use an allopathic drug but do not make us believe in a conflict between the two. They are linked.

Now, with regard to the issue of the cancellation, we must first of all say that it is the payment of homoeopathic medicines by compulsory deductions (wrongly called social contributions) of which we speak. They may be reimbursed by additional insurance even beyond the date of the total stop of the reimbursement; it will be enough to take out a contract and pay the premium. So far, nothing to make a national debate except that Pandora's box of unnecessary expenses was opened by Ms Buzyn very cleverly and that given the lack of political opposition she will close it with the best opportunities for growth, the economy in it without anyone objecting to it. Spa treatments, daily allowances, so-called medical transportation extravagant benefits will always be paid by mandatory costs. Well done, mayors, taxis and others are reassured but they will still complain about the cost of work; the health insurance contributions will not fall and the social security will always be in deficit. After convincing the French that the placebo was not worth a refund, it was easy to explain to them that the effect "nothing at all" was worth more than the billions it is spent instead of buying MRI or pay the caregivers.



ES: How is homoeopathy seen in other care systems?

Guy André Pelouze: In France homoeopathy has suddenly become a target. There was nothing there for him, neither his cost, nor the placebo effect, nor his dangerousness except maybe his success, which is real. One explanation is that homoeopathy and homoeopaths irritate conventional doctors and especially hospital doctors. The spirit of the Open and Tolerant Schools of Medicine is gone. Medicine lives at the discretion of Yuka's, especially the state's ones. The result is tragic. But there is also a technical aspect. Let's think about other alternative practices. They are without adjoining prescription. So elusive if practised by doctors. Acu, meso, osteo, naturo, and others do not prescribe or refund anything. As the coding of the acts of consultation does not exist in France (what good, any act of consultation on all the territory whatever the motive and the complexity whatever the speciality is at the price of 25 €, which of course contributes to the scarcity of supply ...), it is impossible to deride the acts of these practices. Yet the evidence of effectiveness is also of the order of the placebo which is not an offence I already said... What would be logical is that the courageous proponents of hyper-rational medicine who cry to the scandal of the placebo (see above) in "tribunes" say a word on the irrationality of spending 4 billion for 700 000 stays cures thermal baths, the vast majority of which is an application of various sludge on the joints, that is to say 31 times the refunds of granules, like many billions in taxis-like transport in a country with so many personal vehicles, buses, train and others (I quote these amounts easily available on the website of the DREES) ... I would have applauded.

To my knowledge, there is no hostility from other European governments and health professions towards homoeopathy. In part, this is because their care systems are much more readable. They have long defined a basket of essential care, funded by mandatory contributions, alongside which alternative non-conventional care, alternative, supported by insurance under a contract additional to the basic contract. I remind you that we have done the opposite which is very expensive for us in management and which reduces the supply. Thus Switzerland does not reimburse homoeopathy in the basic contract. In the Netherlands, no reimbursement by the basic contract. A co-payment with complementary is possible according to a list of alternative medical practices. In Germany, it depends on the Landers. There is a logic to this approach: indeed, why should we pay taxes for treatment that is choice, convenience, comfort? However, we understand that it is imperative to keep and fund a common pot for serious diseases. Nobody in Europe disputes it. This separation is very clear in many countries: on the one hand, there are expenses that must be financed by pooling, on the other those that are a personal choice.



ES: How would you define the European health system model, where should we go?

Guy André Pelouze: Generally, I would say that there is no model in Europe and it is very good because any model is frozen. There are different systems in Europe that have two characteristics: there is a guarantee of market dynamics on the one hand and, on the other hand, the resilience of the mandatory basic contract. This hybrid system is extremely powerful. Because we have a story. Great medical inventions in the field of care have emerged in Europe, our professionals are well trained and our care networks are still quite dense. Alas, in this rather positive picture, France stands out because it has progressively excluded all the market mechanisms in the healthcare system and has made it operational with the Juppé ordinances. In doing so, it has completely rigidified the whole, which has deleterious consequences: planning of the numerus clausus for more than 40 years, hospital-centrism, unnecessary expenses not related to care, the dramatic impact of the 35 hours.

ES: what future for homoeopathy in France?

Guy André Pelouze: I am optimistic. Cleared from the tutelage of the health insurance guardianship who holds by the reimbursement homoeopathy will continue to attract patients. Firstly because the consultations remain reimbursed. Then because homoeopathy is very popular all over Europe. This makes the proponents of hospital-centred medicine jump, but it is so. Europeans and therefore the French are free to buy their non-essential care as they see fit. As they are free to buy the food that suits them or take the risks they consider interesting. "Having a nanny" is not medicine. Homoeopathic doctors in the current demographic configuration are not risking anything. They will develop a special relationship for patients who ask for homoeopathy and continue to care for others. The producers of homoeopathic medicines play a classical partition because this announcement even progressive in its implementation places them in a configuration of decrease of their capacities of production and thus of economic dismissal. Except that I consider that they will go very quickly for those who are actively managed and whose product quality will allow a price increase. Yet there is a but ... And if the 128.6 million € announced (we can not check anything since the open data of the system of care is refused by the CNAM) were transformed into increased spending? Frédéric Bastiat's aphorism about what is visible and what can not be seen in economics could well apply. What will happen to the expenses of patients who will switch to allopathy, ie conventional medicine? If we take into account French habits (I mean the patient-doctor couple) conventional prescriptions will multiply by 3 or 4 the price for the same symptoms. There will also be a layer of complications and side effects. Ms Buzyn had promised us the balance of accounts and then changed after the "benefits" granted to yellow vests, it could well be that the deficit is growing a little more if patients listen to thuriféraires medical orthodoxy in mass ... It does not matter it's the state that pays by indebting us.


https://www.europeanscientist.com/fr/sante/deremboursement-de-lhomeopathie-ces-verites-qui-renversent-les-idees-recues/

D day in the anthropocene of green activists would have been cancelled


Sad, but not far from the reality … with the presentobsessed wolf-crying medias and so “humane” French NGOs !!!

HOW THE D-DAY INVASION WOULD BE REPORTED … BY TODAY'S MEDIA
NORMANDY, FRANCE (June 6, 1944)

Three hundred French civilians were killed and thousands more were wounded today in the first hours of America's invasion of continental Europe. Casualties were heaviest among women and children.
Most of the French casualties were the result of artillery fire from American ships attempting to knock out German fortifications prior to the landing of hundreds of thousands of U.S. troops. Reports from a makeshift hospital in the French town of Sainte Mère l’Eglise said the carnage was far worse than the French had anticipated, and that reaction against the American invasion was running high.
"We are dying for no reason, "said a Frenchman speaking on condition of anonymity.  "Americans can't even shoot straight. I never thought I'd say this, but life was better under Adolph Hitler."
The invasion also caused severe environmental damage. American troops, tanks, trucks and machinery destroyed miles of pristine shoreline and thousands of acres of ecologically-sensitive wetlands. It was believed that the habitat of the spineless French crab was completely wiped out, thus threatening the species with extinction. A representative of Greenpeace said his organization, which had tried to stall the invasion for over a year, was appalled at the destruction, but not surprised. "This is just another example of how the military destroys the environment and the biodiversity without a second thought," said Christine Moanmore . "And it's all about corporate greed."

Contacted at his Manhattan condo, a member of the French government-in-exile who abandoned Paris when Hitler invaded, said that “the invasion was based solely on American financial interests. Everyone knows that President Roosevelt has ties to 'big beer'," said Pierre Le Wimp. "Once the German beer industry is conquered, Roosevelt's beer cronies will control the world market and make a fortune."
Administration supporters said America's aggressive actions were based in part on the assertions of controversial scientist Albert Einstein, who sent a letter to Roosevelt speculating that the Germans were developing a secret weapon -- a so-called "atomic bomb." Such a weapon could produce casualties on a scale never seen before, and cause environmental damage that could last for thousands of years. Hitler has denied having such a weapon and international inspectors were unable to locate such weapons even after spending two long weekends in Germany. Shortly after the invasion began, reports surfaced that German prisoners had been abused by American soldiers. Mistreatment of Jews by Germans at their so-called "concentration camps" has been rumored, but so far this remains unproven.
Several thousand Americans died during the first hours of the invasion, and French officials are concerned that the uncollected dead will pose a public-health risk. "The Americans should have planned for this in advance," they said. "It's their mess, and we don't intend to help clean it up."
The invasion is blamed on Roosevelt's hawkish military advisers and the influence of British Prime Minister Churchill, who have repeated ignored calls for a negotiated settlement to end the war and who have reportedly rejected peace overtures from Germany through several neutral parties. Instead, the Roosevelt administration and its allies have chosen to insist on maintaining their extreme policy of demanding unconditional surrender.
There have been notable voices of opposition from sports figures, movie artists and celebrities decrying the horrific violence and saying that this is not who we are.

lundi 15 juillet 2019

LR: un client de la comm parisienne qui s'éteint

Totalement vide, c’ est un recollement de différents articles de presse mais il a un petit intérêt. Il illustre le fait que les républicains sont devenus un syndicat d’élus qui a une boussole gouvernée par des spécialistes de la communication. Dans cet article il n’y a pas une ligne sur le contenu programmatique d’un parti conservateur. Pas un mot sur les défis économiques et immigrationnistes. Non tout est fait de mots convenus et politiquement corrects, comme le plus emblématique : « discriminer la France des grandes villes ». C’est avec des gens comme ça que les républicains ont évacué leur contenu programmatique pour devenir des têtes chercheuses d’opportunités électorale. C’est fini. Et elle va perdre un client.

https://www.lopinion.fr/edition/politique/si-droite-renonce-aux-grandes-villes-elle-disparaitra-192672?utm_source=facebook&utm_medium=social&utm_campaign=barre-partage-site

Agriculture et engrais

Résumé simple, clair et constructif … malheureusement, les “Pastèques” francaises ne sont pas d’accord avec ces faits et ce raisonnement sain … !!!    Mais qu’ont donc fait les Milliards de dollars pulvérisés par la Banque Mondiale en Afrique depuis 1950 ??? 
De plus, vous noterez que le rendement des céréales en France entre 1995 et 2015 n’a pas augmenté … ce qui n’est pas le cas aux USA … 

Contre le dérèglement climatique et pour réduire la faim, subventionnons lesengrais en Afrique
8 janvier 2018  -   Arthur Riedacker, directeur de recherche honoraire de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA)
D'ici à 2050 il faudra, sans défricher et tout en préservant les sols, augmenter fortement les productions agricoles alimentaires et non alimentaires afin de satisfaire les besoins mondiaux d'environ 9,5 milliards d'habitants, soit deux fois plus qu'à la fin des années 1980. Les objectifs des Nations unies pour le développement durable visent à éradiquer la faim d’ici à 2030. En outre, dans le cadre de l'accord de Paris sur le climat, les Etats se sont engagés à contenir la hausse des températures à moins de 2°C par rapport à 1850. Cela suppose de diviser au moins par quatre les émissions mondiales nettes de gaz à effet de serre (GES), puis de les faire tendre vers zéro après 2050. Voilà des défis impossibles à relever, compte tenu des croissances économiques et démographiques mondiales, sans un changement profond des politiques menées actuellement.
Dans le secteur de l'énergie, il faudrait laisser au moins deux tiers des ressources fossiles connues sous terre, tout en répondant à une demande en forte augmentation. Pour produire suffisamment d’aliments, il sera nécessaire d’accroître considérablement les rendements moyens en céréales en Afrique subsaharienne, où ils stagnent depuis les années 1960 entre 1 et 1,5 tonne par hectare, alors que la population devrait y doubler d’ici à 2050
Ailleurs, ces rendements ont progressé régulièrement : en France, ils sont passés de 2 à 7 t/ha entre 1960 et 2000 (Fig.1).
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Fig. 1 : Evolution des rendements moyens des céréales dans les différentes régions du monde et en France entre 1961 et 2014. Source : Banque mondiale  

Heureusement, les rendements peuvent être facilement augmentés en Afrique en améliorant la quantité et la qualité des intrants (semences, engrais, eau). En portant le niveau moyen des apports d’engrais par hectare d’environ 10 kg actuellement à 50 kg, comme le recommande le NEPAD[1] dans la déclaration d’Abuja en 2006, on pourrait y doubler les productions sans avoir besoin de défricher de nouvelles terres, en compensant les exportations de matières minérales par les récoltes. Sans cela, les sols, déjà très pauvres en phosphore, continueront à se dégrader. Notons qu’à 50 kg par hectare, les apports d’engrais en Afrique se situeraient encore à moins de la moitié de la moyenne mondiale, au tiers ou au quart des apports réalisés dans les pays développés, en Inde et au Bangladesh, et au sixième de ceux effectués en Chine (Fig.2)
Si dans ces pays, notamment en Chine, il conviendrait d’en utiliser moins, tout en maintenant le niveau de production actuel, en Afrique subsaharienne il faut au contraire en apporter nettement plus. Contrairement à ce que l’on croit communément, cela permettrait également de limiter l’accroissement des émissions de GES.

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Fig. 2 : Consommation annuelle d’engrais, en kilos par hectare de terres arables, en 2013, dans quelques pays. Source : Banque mondiale

En effet, à rendement inchangé, doubler la production supposerait de doubler les surfaces cultivées et donc, en Afrique subsaharienne, de continuer à défricher annuellement - comme entre 1975 et 2000 - quelque 5 millions d'hectares. Or un tel défrichement (dans l’hypothèse où il proviendrait, à parts égales, de forêts et de prairies, comme c’était le cas sur la période 1975-2000, et en se basant sur les bilans d’émissions calculés pour la France), génère environ 200 tonnes de CO2 par hectare, en raison de la diminution des stocks de carbone des arbres et de la matière organique des sols. C’est cent fois plus que les apports annuels d'engrais qui permettraient d’y doubler les rendements[2] (Fig.3). En outre, comme les émissions de GES ont lieu chaque année en ce qui concerne les engrais, alors qu’elles sont produites immédiatement dans le cas d’un défrichement, l’impact climatique d’une hausse de la fertilisation pour doubler la production est moindre que celui lié au défrichement pendant deux siècles !
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Fig. 3 : Représentation schématique des stocks moyens de carbone par hectare dans les biomasses et dans la matière organique des sols pour les forêts, les prairies et les cultures en France. Dans les bulles figurent les émissions qui résultent d’un défrichement d’un hectare moyen de forêt et de prairie et les émissions générées annuellement par les apports d’engrais (fabrication, transport, champ) d’un hectare de blé. Ces dernières sont de l’ordre de 2,5 t de CO2e, pour un rendement de 7,3 t comme en 2000, contre 0,67 t de CO2e pour des rendements quatre fois moindres, comme en 1950. Source : calculs de l’auteur selon la directive IPCC 2006.

Ajoutons que, sur les terres en forêt et en prairie que l’augmentation des rendements a permis de sauvegarder, on peut continuer à récolter du bois et du fourrage et profiter de multiples services environnementaux : protection des sols, cycle de l'eau, conservation de la biodiversité, refuges pour les  parasites des bio-agresseurs, etc. (Fig. 4).
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Fig. 4 : Pour doubler la production agricole, on peut doubler la surface cultivée sans augmenter les rendements en défrichant (scénario de transition de i vers j) ou doubler les rendements des surfaces déjà en culture (i vers k) sans défricher. Dans ces changements il faut prendre en compte tout à la fois les émissions de GES résultant (1) de la réduction des stocks de carbone qui se produit lors du défrichement de forêts en passant de i vers j, comme sur cette figure (ou lors de la mise en culture de prairies), (2) de la diminution des produits auparavant récoltables sur la surface défrichée et (3) des différences d’augmentation des émissions de GES sur les surfaces cultivées en k et j. Source : Riedacker 2008a et 2008b (voir note 2).

Pour formuler de bonnes politiques, il faut donc passer de la parcelle au paysage, puis à l’échelle mondiale, et in fine comptabiliser les émissions par tonne de produit agricole et non par hectare cultivé. Une augmentation de la demande alimentaire en une région du globe se traduit en effet par une hausse des rendements et/ou par une accentuation des défrichements dans les autres régions.
Illustrons cela en considérant les conséquences du quadruplement du rendement moyen en blé en France entre 1950 et 2000. Par rapport à un scénario où la production totale aurait été la même qu’en 2000, mais avec des rendements restés au niveau de 1950, on a : (1) évité de défricher 14,5 millions d'hectares de forêts, donc épargné l’émission de 4,5 milliards de tonnes de CO2, et (2) préservé l'accroissement annuel des forêts, récolté en partie sous forme de bois d'œuvre, de bois d'industrie et de bois énergie. Le bois énergie (y compris de rebut) a permis d’obtenir environ 9 millions de tonnes d'énergie primaire renouvelable (en équivalent pétrole) et donc évité chaque année l'émission de 29 millions de tonnes de CO2. En comparaison, la fertilisation des cultures de blé n’a augmenté les rejets annuels de CO2 que de 9 millions de tonnes par rapport à 1950, d’où une émission moindre de 20 millions de tonnes de CO2e par an. Et cela sans compter les GES évités grâce à l’utilisation du bois à la place d’autres matériaux, ni les gains pour la balance commerciale liés à une production plus importante de grain, en partie exportable, et à la réduction des importations de fuel, de bois d’œuvre et d’industrie.

Si l’on réduisait les apports d’intrants sur les grandes cultures et que cela résultait en une baisse de la productivité (ce qui est aujourd’hui le cas avec l’agriculture biologique, dont les rendements moyens avoisinent 3,5 t/ha, soit moitié moins qu'en agriculture raisonnée), il faudrait doubler les surfaces emblavées pour produire autant qu'en 2000, donc défricher environ 5 millions ha de forêts ou de prairies, en France ou ailleurs. Ce qui serait évidemment peu vertueux, tant pour l’environnement que pour la balance commerciale. Avec les niveaux d’intrants actuels en Afrique subsaharienne, ce serait encore pire.
Quand la population augmente (et on ne peut évidemment pas la faire diminuer rapidement !) et quand il faut réduire le recours aux énergies fossiles, augmenter les rendements des cultures devient incontournable. Il convient donc prioritairement d’accroître les apports d’engrais minéraux  et d’eau en Afrique subsaharienne, pour tout à la fois s'adapter aux changements climatiques, assurer la sécurité alimentaire et limiter les émissions de GES.  
Cela suppose des politiques agricoles adéquates. Dans un article récent[3], nous affirmons avec force que pour renforcer la sécurité alimentaire et remédier au dérèglement climatique, il faut soutenir les productions végétales pour améliorer le rendement de la conversion de l'énergie solaire et du CO2 par les plantes. Contrairement aux énergies fossiles, pour lesquelles l’OCDE recommande avec raison la suppression des aides.
Or, dans les pays peu développés, en particulier en Afrique, les intrants sont souvent trop coûteux pour les petits agriculteurs. De nombreux Etats subventionnent les engrais, mais le montant de ces subventions pèse lourdement sur leurs budgets. La communauté internationale aurait donc intérêt à co-subventionner les engrais pour les agriculteurs des pays les moins avancés, non seulement pour y accroître la sécurité alimentaire, réduire la pauvreté et limiter les migrations,  mais également pour lutter plus efficacement contre le changement climatique. 
Contrairement à ce que pensent certains décideurs, donateurs et ONG, ce serait l’une des actions les plus bénéfiques et les moins coûteuses pour la collectivité mondiale.

[1] Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique.
[2] Sources :
Riedacker A. (2006). A global land use and biomass approach to reduce greenhouse gas emissions, fossil fuel use and to preserve biodiversity. Joint Workshop of the Ecological and Environment Economics – EEE Programme, The Abdu Salam International Centre or Theoretical Physics ITCP, UNESCO Man and Biosphere Programme – MAB, The International Institute for Applied Systems Analysis – IIASA ITCP, Trieste, Italy, 16-17 October 2006.
Riedacker A. (2008a). Reconsidering Approaches for Land Use to Mitigate Climate Change and to Promote Sustainable Development. Chap.17, “Climate Change and Global Warming” Ed. Velma Grover 2008 Oxford IBH Ltd -Science Publisher USA, 387-424. Article disponible sur le site www.institut-oikos.org.
Riedacker A.(2008b). Un peu plus d’énergie fossile pour la sécurité alimentaire, le climat et la biodiversité, Liaison Energie-Francophonie, N° 80, pp. 56-61. Les choix énergétiques mondiaux : entre confiance technologique et préoccupations environnementales, IEPF, Québec.
[3] Riedacker A. (2016). Why, to both stabilize the climate by 2050 and to eradicate hunger by 2030, should fertilizerfor cereal production be subsidized in Sub-Saharan and Least Developed Countries? 7th International Seminar IFSDAA Gottingen, November 27-29, 2016, in print et disponible sur le site www.institut-oikos.org.