samedi 10 juillet 2010

La pilule est elle aussi un remède contre la fidélité?


Le Times de Londres en 1965.


La pilule est un moyen hormonal de contraception qui a été utilisé depuis 1960 environ. Plusieurs effets secondaires ont été décrits sur le plan médical qui devraient limiter son usage en particulier la prise de poids, les nausées, les tensions douloureuses des seins, les variations d'humeur, la migraine, mais surtout les complications cardiovasculaires, thrombose veineuse, varices, accident vasculaire cérébral ischémique, infarctus du myocarde, embolie pulmonaire qui sont très augmentées en cas de tabagisme associé. Une augmentation du taux de cancer du sein, du foie et du col utérin sous pilule a fait classer la pilule comme carcinogène par l'Agence Internationale contre le cancer. Rappelons que le seuil établi par les études épidémiologiques rétrospectives pour observer une augmentation du risque de cancer du sein est de 4 ans d'utilisation. En revanche le risque de cancer de l'endomètre et de l'ovaire est diminué chez les femmes qui prennent la pilule. Ces données sont en général assez mal connues des utilisatrices et des prescripteurs et très mal expliquées sur les notices d'utilisation.
Sur le plan sociétal la pilule est considérée par les protagonistes du planning familial comme une révolution qui a "libéré" la femme des grossesses non désirées et lui a permis d'avoir une vie sexuelle nouvelle. Certains citent la pilule comme la découverte médicale la plus significative du XXème siècle. La pilule est considérée comme un emblème du progrès. Dans ce contexte il existe une éviction forte des travaux visant à mettre en évidence les effets secondaires de la pilule sur le plan médical, psychologique ou sexuel.
Or il apparait que la pilule a des effets sur la relation femme-homme. En simulant un état d'imprégnation hormonale continu assez proche de la grossesse la perception des odeurs est modifiée en particulier celle de l'homme avec qui la femme est en relation. Cette perte de la perception d'une odeur désirable peut conduire à un changement de partenaire. De surcroît en l'absence de prise d'oestro-progestatifs il existe un mécanisme subtil d'attirance homme-femme qui fait s'assembler des génotypes très différents et des systèmes immunitaires compatibles pour maximaliser les chances de reproduction. Ce mécanisme est brouillé par la prise de la pilule. Ainsi la pilule pourrait contribuer à une moins grande fertilité des couples, et ce en dehors des autres causes culturelles ou économiques de baisse de la fécondité.
Références
1/ Does the contraceptive pill alter mate choice in humans? A Alvergne and V Lummaa.
Trends in ecology and evolution, 25:3,171-9, 2008
2/ http://monographs.iarc.fr/ENG/Monographs/vol72/mono72.pdf
3/ MHC-correlated odour preferences in humans and the use of oral contraceptives
S. Craig Roberts, L. Morris Gosling, Vaughan Carter and Marion Petrie,
Proc. R. Soc. B 2008 275, 2715-2722

jeudi 8 juillet 2010

Stress tests des banques européennes: c'est parti!

"In each EU Member State, the sample has been built by including banks, in descending order of size, so as to cover at least 50% of the national banking sector, as expressed in terms of total assets."
"For the EU banking sector as a whole, the 91 banks represent 65% of the EU banking sector."
 
On peut constater la "concentration de notre appareil bancaire". Ce qui bien sur facilite les liens les plus étroits avec le pouvoir et diminue la concurrence et la résistance en cas de crise.
Notons aussi que cette liste des 91 a été une négociation acharnée avec les banques "nationales" chacun voulant protéger ou retarder le test!
référence
http://www.c-ebs.org/documents/Publications/Other-Publications/Others/2010/ST_FollowupPR.aspx

mercredi 7 juillet 2010

Soyons sérieux: un problème de cours préparatoire

30 000 fonctionnaires de moins en 2011 c'est écrit. Tout le monde sait que cela sera peut être moins... mais soyons crédule.
Il y a en France 6,9 millions d'emplois payés par des impôts et taxes.
30 K emplois/6,9 M emplois  = 0,0043 soit 0,43% de réduction du nombre de fonctionnaires.
Il est affligeant de faire croire que c'est une réduction significative et surtout il serait coupable de le croire. La gauche s'offusque d'une réduction de 0,43% du nombre de fonctionnaires, soyons sérieux il y a du mensonge dans l'air.
Autant dire que la "rilance" néologisme keynésien créé par les communicants de Bercy n'atteindra pas son but en terme de réduction des déficits. Ce n'est pas possible car il faudrait une croissance de 2,5% au moins et nous ne l'aurons pas. Tout ce qui est annoncé est faux.
Prenons une comparaison: SMIG 2010.
Pour 1056,24 € mensuels net, une baisse de 0,43% c'est 4,54 euro. Voilà qui permet de se rendre mieux compte de ce que l'état appelle un effort sans précédent, au moment où la France voit sa note s'effriter et sa situation commerciale se dégrader.
Ce n'est pas sérieux et il faudra donc une crise grave.
Pour son personnel, l’Etat a dépensé en 2007 deux fois plus qu’en 1980 soit environ 48% de son budget, c’est-à-dire 15,5% du PIB. Ceci cache bien sur d'énormes disparités.
Les pistes de réduction drastique des dépenses publiques qui seront adoptées bientôt sous la contrainte de la dette ce que les politiques et les syndicats appellent la dictature des marchés sont les suivantes:
1/ la privatisation de SNCF, RATP, Poste et d'autres officines étatiques qui relèvent du marché soit environ 700 000 pseudo fonctionnaires...
2/ la suppression d'un nombre significatif de fonctionnaires de la fonction publique notamment en accélérant tout de suite la réforme territoriale et en autonomisant un grand nombre de structures qui vivent de l'argent public: au moins 1 million de salariés c'est à dire un minimum de 100 000 par an.
3/ la réforme de l'assurance maladie avec ouverture du monopole et prise en charge complète par la sécu des maladies graves et des traitements pour lesquels les preuves d'efficacité sont robustes.
4/ Une accélération de la réforme des retraites avec une refonte complète sans âge limite mais uniquement un compte de points pour la retraite par répartition valables sur toute l'UE et un volet de capitalisation abondé par l'employeur et le salarié.
Rien ne sert de crier à un ultralibéralisme, tous les pays européens fonctionnent comme cela et plutôt bien. Attendre c'est reculer c'est creuser une plus grosse dette et ne rêvons pas les Allemands ne la paieront pas.

http://www.cmavision.com/images/uploads/docs/CMA_Global_Sovereign_Credit_Risk_Report_Q1_2010.pdf