samedi 20 décembre 2008

The link: is cancer a reversible disease? Le cancer est-il réversible?

Quand j'étais au Canada pour mon service national actif j'ai travaillé sur des cultures de cellules cancéreuses de tumeurs pulmonaires. Je prélevais un centimètre cube de tissu lors de la résection d'un cancer du poumon que j'effectuais à l'hôpital Laval le matin et je faisais la mise en culture en sortant de salle d'opération dans le laboratoire de Guy Pelletier PhD. J'ai réussi à les cultiver dans des boîtes de Pétri après avoir par gradient de densité séparé les cellules tumorales des fibrocytes et des cellules sanguines blanches. Lors de ces cultures de tissu que je conservais pour des travaux de cytotoxicité j'ai observé que dans certains milieux enrichis la morphologie de ces cellules se modifiait et qu'elles ressemblaient plus à des cellules "normales". J'avais été intrigué par ce phénomène mais le manque de marqueurs, de sonde génétique m'ont dissuadé d'aller plus loin.
Plus tard je travaillais à ma thèse de médecine sur la chirurgie des métastases des tumeurs solides et je découvris les travaux de Nowell sur l'hétérogénéité clonale des tumeurs malignes. La notion de variants génétiques était née et permettait de comprendre un peu mieux le processus métastatique.
Un peu plus tard je lisais par hasard le travail de Lucien Israel sur la programme de survie des bactéries et des cellules des eucaryotes. La chimiothérapie tue beaucoup de cellules et notamment les cellules cancéreuses les plus fragiles mais paradoxalement elle provoque chez certains clones variants une réaction de survie qui rend ces cellules résistantes et très agressives. Les causes des échecs de la chimiothérapie des cancers me paraissaient plus claires, le mythe de l'éradication de la "dernière cellule " cher à G. Mathé tombait.
Nous arrivons maintenant à la reprogrammation cellulaire, véritable prise de contrôle de la cellule pour aller vers la différentiation, la mort ou bien la création d'un organe in vitro, le tissue engineering des anglo-saxons. Il est donc vraisemblable que les cellules cancéreuses puissent être réparées, ou stoppées non pas en les tuant mais en déclenchant de l'intérieur le scénario de l'apoptose. Ce n'est pas incompatible avec les recherches sur l'immunothérapie des cancers pour que l'organisme lui-même contrôle le développement des clones cancéreux. Le chemin parcouru est immense mais le cancer reste terrifiant.
Certes il faut des moyens pour trouver mais au travers de cette courte histoire il est très clair que c'est l'innovation qui doit primer c'est à dire des projets de recherche non conventionnels. Pour les évaluer et surtout ne pas éliminer ceux qui sont novateurs il faut que la recherche institutionnelle ne soit pas monopolisée par les mêmes individus jusqu'à leur retraite. C'est une condition essentielle de réussite et c'est pourquoi les systèmes bureaucratiques sont défavorisés par rapport aux systèmes ouverts, les systèmes de recherche publique où le chercheur est propriétaire d'un statut défavorisés par rapport aux systèmes publics ou privés où les chercheurs sont contractuellemnt liés à l'institution.

Références
1/

Science, Vol 194, Issue 4260, 23-28
Copyright © 1976 by American Association for the Advancement of Science

The clonal evolution of tumor cell populations

PC Nowell

It is proposed that most neoplasms arise from a single cell of origin, and tumor progression results from acquired genetic variability within the original clone allowing sequential selection of more aggressive sublines. Tumor cell populations are apparently more genetically unstable than normal cells, perhaps from activation of specific gene loci in the neoplasm, continued presence of carcinogen, or even nutritional deficiencies within the tumor. The acquired genetic insta0ility and associated selection process, most readily recognized cytogenetically, results in advanced human malignancies being highly individual karyotypically and biologically. Hence, each patient's cancer may require individual specific therapy, and even this may be thwarted by emergence of a genetically variant subline resistant to the treatment. More research should be directed toward understanding and controlling the evolutionary process in tumors before it reaches the late stage usually seen in clinical cancer.


2/

Nature 456, 593-598 (4 December 2008) | doi:10.1038/nature07567; Received 21 August 2008; Accepted 14 October 2008

Efficient tumour formation by single human melanoma cells

Elsa Quintana1,3, Mark Shackleton1,3, Michael S. Sabel, Douglas R. Fullen, Timothy M. Johnson4 & Sean J. Morrison1

  1. Howard Hughes Medical Institute, Life Sciences Institute, Department of Internal Medicine, and Center for Stem Cell Biology, University of Michigan, Ann Arbor, Michigan 48109-2216, USA
  2. Department of Dermatology, University of Michigan, Ann Arbor, Michigan 48109, USA
  3. These authors contributed equally to this work.

Correspondence to: Sean J. Morrison1 Correspondence and requests for materials should be addressed to S.J.M. (Email: seanjm@umich.edu).

A fundamental question in cancer biology is whether cells with tumorigenic potential are common or rare within human cancers. Studies on diverse cancers, including melanoma, have indicated that only rare human cancer cells (0.1–0.0001%) form tumours when transplanted into non-obese diabetic/severe combined immunodeficiency (NOD/SCID) mice. However, the extent to which NOD/SCID mice underestimate the frequency of tumorigenic human cancer cells has been uncertain. Here we show that modified xenotransplantation assay conditions, including the use of more highly immunocompromised NOD/SCID interleukin-2 receptor gamma chain null (Il2rg -/-) mice, can increase the detection of tumorigenic melanoma cells by several orders of magnitude. In limiting dilution assays, approximately 25% of unselected melanoma cells from 12 different patients, including cells from primary and metastatic melanomas obtained directly from patients, formed tumours under these more permissive conditions. In single-cell transplants, an average of 27% of unselected melanoma cells from four different patients formed tumours. Modifications to xenotransplantation assays can therefore dramatically increase the detectable frequency of tumorigenic cells, demonstrating that they are common in some human cancers.